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Affichage des messages du avril, 2024

Vingt-trois jours de haine, Steve Laflamme

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Dans  Vingt-trois jours de haine  se déroule   la deuxième enquête de Frédérique Santinelli et j’aurais préféré lire la première au préalable, pour mieux saisir les personnages, leurs enjeux, leurs histoires. J’aurais eu besoin de mise en contexte à quelques reprises et ça m’aurait permis d’apprécier ma lecture dans sa globalité.    C’est décidément un roman addictif qui nous entraîne dans de denses (très denses) intrigues que Steve Laflamme a habilement tissées. On vogue entre le passé mystérieux de Frédérique et sa quête pour faire la lumière sur celui-ci, la quête de l’identité de l’auteur du manuscrit et la résolution des énigmes que celui-ci contient, des meurtres annoncés et de l’identité des victimes potentielles. Ajouté à cela, de la violence et des gens avec des paraphilies. Le lecteur a de quoi se retourner le cerveau pas à peu près!    D’ailleurs, dans un lieu où se déroulent des scènes importantes, plusieurs personnages sont désignés tantôt par leur prénom, tantôt par leur

Congé, de Cassie Bérard

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Clémence est une policière en congé. Elle vit dans le village de Mystic, dans les Cantons-de-l’Est, où elle a hérité de la ferme de son père. Elle entretient une relation avec Jacob, auteur et Stephen King  wannabe , qui habite à Portland dans le Maine et vient écrire dans son chalet de Mystic, quelques semaines ou mois par année. Son dernier séjour s’est interrompu lorsqu’il a abruptement quitté en plein milieu de la rédaction d’un roman sur un meurtre non résolu ayant eu lieu au village en 1903. Il est parti si vite qu’il a laissé derrière lui son manuscrit.    Au fur et à mesure qu’on avance, le récit passe de « ah ok.. ? » à « aaah okkkkk !!! » On comprend tranquillement petite info par petite info qu’au moins un drame s’est joué. Malaise ? Consternation ? Un peu tout ça en même temps. J’étais accrochée encore plus qu’au début.   La narratrice, dont on devine l’identité, a un ton que j’ai bien aimé. Elle a un petit quelque chose de cynique qui se prend bien. Tout comme Clémence, qu

Fermer les yeux ne suffit pas, de Danny Émond

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Après le suicide de son père, alors qu’il vide la maison de celui-ci, Danny est confronté à de nombreux souvenirs qui font surgir en lui des sentiments contradictoires. On est devant deux êtres qui n’arrivaient pas à se rejoindre. Au cours des années, les non-dits se sont accumulés pour ériger un mur entre les deux.    Les courts chapitres nous présentent des fragments de souvenirs, chacun lié à un objet qui tombe sur la main du fils.  On découvre son père, Paulo. C’est un homme marginal qui tente tant bien que mal de se débrouiller dans la vie, malgré ses problèmes de santé mentale. Pris entre les crises de décompensation, les combines qui le mènent en prison et son rôle de père. Au fil des réminiscences, il est aisé de saisir que comme fils ça pouvait être difficile de grandir dans un climat d’instabilité constante.    Émouvant , Fermer les yeux ne suffit pas  nous enjoint à assumer nos vulnérabilités et nous rappelle la nécessité de toucher, d’étreindre ce qu’on aime, de leur dire q

Premiers jours d’occupation. Derniers jours de Volodymyr

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Les Éditions Hashtag ont publié le mois dernier le journal de Volodymyr Vakoulenko, un écrivain jeunesse ukrainien. On y trouve le récit de la vingtaine de jours entre le début de l’occupation de son village ukrainien et sa première arrestation par les forces russes. Vakoulenko a été fait prisonnier une première fois par les envahisseurs, relâché, puis arrêté de nouveau peu après. Son corps a été retrouvé quelques jours plus tard. Si on peut lire ce journal, c’est que l’auteur jeunesse l’a caché sous un cerisier et a dit à son père où il se situait.     C’est le récit de la tentative de survie de cet homme et de son fils autiste, mais aussi de tout un peuple face à l’assaut des forces russes. C’est un texte brut, rédigé dans l’urgence et la méfiance de la menace de l’ennemi et des voisins qui pourraient à tout moment trahir. On constate l’isolement graduel qui progresse à mesure que les troupes russes se rapprochent.    Premiers jours d’occupation. Derniers jours de Volodymyr  est moin

La Justice des hommes, Santiago H. Amigorena

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L’amour suffit-il à garder un couple ensemble ? Non. Quelquefois, on n’est pas à la même place au même moment (souvent), d’autres fois, il y a trop de blessures. Quand une relation prend fin, particulièrement quand il y a des enfants, c’est déchirant. Et à partir du moment où le système de justice est impliqué, les choses changent. Se durcissent. Et on perd un peu le contrôle de ce qui se passe. C’est exactement ce qu’a voulu démontrer Santiago H. Amigorena dans ce roman.    Parfois, les situations dérapent en un instant. Une fraction de seconde au cours de laquelle on prend une décision qui fera provoquera un tournant radical à notre vie. Aurélien et Alice, parents d’Elsa et Loup, traversent une période délicate. Un soir pluvieux, une crise qui changera tout éclatera. Le silence, ici dans le sens d’absence de communication, est le point central du texte. La difficulté ou le refus de communiquer est un problème majeur dans toute relation. Quand une séparation se produit, cet enjeu est