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Affichage des messages portant l'étiquette Deuil

Medusa

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Quand Marianne meurt subitement à vingt ans en faisant l’amour avec son copain, alors que celui-ci avait les mains autour de son cou, les vies de ses parents, Vanessa et Marcus, de son frère Liam et de sa meilleure amie Béatrix, volent en éclat. Ils essaient de ramasser les morceaux qui restent pour continuer leur chemin.    Eh bien, c’est dommage, mais je suis totalement passée à côté de cette histoire ! Je ne sais pas si c’est dû au fait que j’étais dans le mauvais état d’esprit ou parce que ce n’était juste pas pour moi. Je n’ai malheureusement pas bien compris la proposition d’Isabelle Sorente. Je m’y suis perdu et j’y ai trouvé beaucoup de distractions et d’irritants.    Dès le départ, il y a une narratrice qui est en quelque sorte spectatrice de ce qui se déroule pour Marianne, son frère et ses parents. Elle est témoin de leurs tentatives de vivre leur deuil. On découvre bientôt que cette narratrice dont on ne connaît pas le nom s’adresse à sa Muse. Et voilà mo...

Fermer les yeux ne suffit pas, de Danny Émond

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Après le suicide de son père, alors qu’il vide la maison de celui-ci, Danny est confronté à de nombreux souvenirs qui font surgir en lui des sentiments contradictoires. On est devant deux êtres qui n’arrivaient pas à se rejoindre. Au cours des années, les non-dits se sont accumulés pour ériger un mur entre les deux.    Les courts chapitres nous présentent des fragments de souvenirs, chacun lié à un objet qui tombe sur la main du fils.  On découvre son père, Paulo. C’est un homme marginal qui tente tant bien que mal de se débrouiller dans la vie, malgré ses problèmes de santé mentale. Pris entre les crises de décompensation, les combines qui le mènent en prison et son rôle de père. Au fil des réminiscences, il est aisé de saisir que comme fils ça pouvait être difficile de grandir dans un climat d’instabilité constante.    Émouvant , Fermer les yeux ne suffit pas  nous enjoint à assumer nos vulnérabilités et nous rappelle la nécessité de toucher, d’étreindre ...

Chaque blessure est une promesse

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Quand il apprend que son père, un homme actif et en forme, a reçu un diagnostic de sclérose latérale amyotrophique (SLA), Simon Brousseau est en état de choc. Cette maladie neurologique dégénérative, sans pitié, affaiblit les muscles de manière considérable au point où ils en viennent à ne plus fonctionner. Pour monsieur Brousseau, comme pour 80 % des personnes atteintes, le temps est compté, car l'espérance de vie est de 2 à 5 ans. Il nous raconte comment il compose avec l’idée de la mort prochaine de son père. Ça le bouleverse, bien sûr. Perdre un parent est déchirant, mais ce qui attriste le plus l’auteur, c’est que sa petite fille d’à peine un an ne connaîtra pas son grand-père et que celui-ci ne la verra pas grandir. Toute la situation donne bien sûr lieu à des questionnements philosophiques, notamment sur le sens de la vie. Il les aborde en toute simplicité.   « La maladie infléchit le sens du monde jusque dans ses moindres détails »   « La question d...

Éteindre la lune

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  1996. Alors qu’ils ont 14 ans, Bobby et Zeke trompent l’ennui de l’été en lançant des projectiles sur les voitures du haut d’un viaduc. Un jour, il atteint un véhicule qui fait une embardée et tue une jeune femme (Amelia). Les deux adolescents réussissent à se sauver avant l’arrivée des policiers.    Cinq ans plus tard, Bobby travaille pour un escroc et fait continuellement des choix douteux qui le mèneront dans de très mauvaises postures. De son côté, Jack, le père éploré d’Amelia, la jeune femme tuée par Bobby, est toujours consumé par le deuil. L’ancien redresseur de torts s’inscrit à un cours d’écriture afin de juguler ses tourments et se rapprocher de sa fille et y rencontrera Lily qui est l’ex-belle-sœur de Bobby.    Il y a de multiples personnages dont on découvre peu à peu ce qui les lie. Ça m’a par contre, par moment, donné l’impression que l’on diluait l’histoire. C’est qu’en fait, ça ralentit le rythme de l’énigme principale. Cependant, plus on...

Ce qui vient après de JoAnne Tompkins

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  La communauté de Port Furlong, tout près du Puget Sound, dans l’État de Washington, est secouée. Jonah et Daniel, deux adolescents de 16 ans, sont décédés. Le plus douloureux c’est que Jonah a tué son meilleur ami avant de se suicider. Les deux garçons étaient voisins et sont rapidement devenus de inséparables, leurs types de personnalités différents étant complémentaires. Jonah était introverti. Daniel, populaire, extraverti.   Evangeline, 16 ans, est enceinte et désertée par sa mère. Isaac la retrouvera sur son terrain en train de dormir. Isaac, récemment séparé de la mère de son fils, se sent terriblement abandonné dans cette épreuve. Il décidera donc de l’héberger pour la nuit. L’homme, très religieux, accepte qu’elle reste plus longtemps lorsqu’il réalise qu’elle n’a nulle part où aller. Les deux tenteront de s’adapter à la vie ensemble, chacun se débattant avec ses propres difficultés. Evangeline, trop souvent brûlée, peine à s’ouvrir et à avoir confiance en ...

Le secret de Sybil : un rendez-vous manqué pour moi

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France, dans les années soixante, deux filles de 10 ans se rencontrent et deviennent inséparables. Jusqu’à l’âge de 14 ans, où elles changent d’école. Puis, lentement, la vie fait en sorte qu’elles se voient de moins en moins. Un jour, elle apprend que Sybil est décédée. Profondément attristée, elle entame, des années après sa mort, un processus d’écriture pour sonder cette relation. Comme une façon de vivre son deuil.    Je dois avouer que le roman m’a plutôt laissé sur ma faim. Je croyais qu’on aborderait davantage de Sybil et de ce qu’elle traversait, de ce qui est son secret et de ses conséquences. Mais en fait, c’est surtout sur la peine d’amitié de l’autrice, qui semble inconsolable d’avoir perdu contact avec Sybil.    Laurence Cossé passe beaucoup de temps à parler des familles, de ce qui les différenciait, pour présenter les assises de leurs personnalités. Pour expliquer leur relation, leur attachement. Elle partage un pan de sa vie avec nous. C...

Lize Spit commet un second roman troublant

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TW : maladie mentale décompensée Léo et Simon, à l’aube de la trentaine, sont ensemble depuis 10 ans. Le couple, issu de la rencontre de deux êtres fragiles portant les indélébiles blessures de la perte de leur mère respective, verra la fusion qui les maintient en équilibre menacée.    Dès le départ le lecteur sait qu’un drame s’est produit. Le récit alterne entre deux chronologies, dont une rejoint l’autre. Cela fait en sorte que le roman se lit comme un  page turner . Heureusement pour nous, il y a des moments de pause, où l’émotion est beaucoup moins vive. Léo tente par tous les moyens de protéger Simon. Au point où, parfois, ça nous désespère. Cependant, pour comprendre les comportements de Léo, il faut considérer ses traumas d’enfance. Il y a une part de cette enfant qui se retrouve devant Simon. La façon dont, pour le préserver, elle contrôle, filtre tout, est un phénomène si fréquent. La peur et le déni sont des choses puissantes. D’autant plus que dans de tel...

Le Goncourt 2022, c'est bon?

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En juin 1999, à la veille d’emménager dans leur nouvelle maison, le conjoint de Brigitte Giraud décède dans un accident de moto. La moto du frère de Brigitte qu’il n’aurait pas dû conduire. Vingt ans plus tard, alors qu’à regret elle a vendu la maison, l’auteure souhaite en finir avec le deuil de son mari et tourner une page.  Ainsi, elle se lance dans ce qui est en fait l’exploration de l’effet papillon. Ce sont une vingtaine de « et si…   ? » dans lesquelles on trouve une douzaine de supplications à son conjoint de prendre une décision différente. D’une écriture précise, sans fioritures, elle défait les morceaux de casse-tête qui ont ensemble formé le drame de sa vie. C’est un long jeu de suppositions.  Un deuil, c’est complexe. Parfois, ça se complique et on peut être, comme l’auteure, pris pendant de très longues années dans un espèce de vortex à spéculer sur ce qui aurait pu changer la réalité et à la refuser. Vingt ans à se demander « Etsi… ? » C’es...

L'inéluctable fin

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Olivia de Lamberterie, critique littéraire reconnue en France, nous présente un récit très personnel et touchant sur le suicide de son frère. Alexandre de Lamberterie a quitté la France à la conquête de l’industrie des jeux vidéo de Montréal. Employé et œuvrant au sein de l’entreprise d’Ubisoft (il a travaillé notamment sur le jeu Assassin’s Creed), il espérait avoir semé le nuage noir qui lui collait à la peau depuis sa jeunesse, la mélancolie. Malheureusement, la mélancolie ne l’a pas lâché de ce côté-ci de l’Atlantique non plus. Il apprendra de nombreuses années plus tard, quelques semaines avant son suicide, qu’il souffrait de dysthymie, ce qui signifie : dépression chronique. Olivia de Lamberterie nous offre des moments des derniers mois vécus par son frère, des souvenirs d’enfance ainsi que les mois suivants sa mort. Ces différentes périodes s’imbriquent pour dresser le portrait de sa souffrance, des conséquences du suicide sur l’entourage et la famille, mais...

Marée montante

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Marée montante est un tout petit roman de 72 pages. Petit, mais pas insignifiant. Un père s’adresse à sa fille, dont on comprend qu’elle s’est noyée dans le fleuve. Il nous raconte sa descente aux enfers à laquelle la mère en est le témoin impuissant. Les passages où il est question de la maman nous font saisir la distance qui se crée entre les deux parents, chacun prit dans son deuil, chacun a sa façon de vivre le deuil. Le protagoniste, emprisonné dans la douleur et son sentiment de culpabilité, cherche sa fille dans tout ce qui contient de l’eau. Cette eau est d’ailleurs omniprésente tout au long du récit. Il l’entend dans sa tête, dans les lieux où il n’y en a pas, ses pleurs n’en sont qu’une autre manifestation. Chaque page contient des relents salins qui nous plongent au cœur de l’océan d’émotions. C’est d’une cruauté de corps à enterrer ou à incinérer. Le deuil en est d’autant plus difficile qu’il reste toujours chez les gens un infime espoir que le pire ne s’est pas produit. L...

Coincée entre le temps d'avant et le temps d'après

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À 21 ans, Ariane est une jeune femme comme tant d’autres de son âge. Ayant dû choisir une voie professionnelle alors qu’elle n’était pas prête à le faire, elle se retrouve à ne pas aimer ce qu’elle étudie après deux ans de baccalauréat en communication. C’était un choix qu’elle a fait sous l’influence de ses proches qui la pressaient à faire un choix de carrière raisonnable. Elle ne s’y sent pas à sa place, mais n’a aucune idée d’où est sa place dans le monde. À la fin de sa deuxième année, elle part pour passer trois mois en Asie du Sud-Est. Peut-être là-bas trouvera-t-elle réponse à ses nombreux questionnements existentiels. Ce voyage aura aussi comme bienfait de l’éloigner de sa mère envahissante et plutôt manipulatrice depuis que la fille a tenté de prendre de la distance avec celle-ci. Vers la fin de son voyage, celui-ci se trouve écourté par une mauvaise nouvelle. Son père est décédé. De retour à Montréal, elle n’y tient pas longtemps. Le poids du deuil est trop lourd et rien ne ...

Pleine de toi : Quand le destin se joue de nous

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Quand on lit beaucoup, il arrive parfois que l’on tombe sur des livres qui nous parlent moins. Quand ceux-ci s’alignent un peu trop l’un derrière l’autre, on se dit que ce qui s’écrit en ce moment nous touche moins, et ça nous donne envie de faire une pause de lecture. Puis, on se laisse guider par l’intuition plutôt que l’ordre de lecture que l’on avait établi. Alors, on ouvre un livre et, dès les premières pages, on est happé, touché, bouleversé. On souhaite que le livre ne se termine pas, que se prolonge ce moment de grâce, gavé des mots, des images, de la musique de l’auteur… Pleine de toi est un de ces romans-là pour moi. Estelle   est heureuse d’avoir réussi à éviter les écueils dont est jonché le parcours des couples qui sont ensemble depuis plusieurs années. C’est tout de même tout un exploit, après près d’une décennie de vie commune! Alors qu’elle se sent comblée, Antoine, son amoureux parfait, trouve la mort dans un accident de la route. Engluée dans son désespoir, un so...