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Affichage des messages du mars, 2023

des fleurs comme moi : une oeuvre littéraire et sociale

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C’est par l’entremise du compte Instagram @chiquita.mere, son personnage de drag, que j’ai appris l’existence de Xavier Gould. Artiste multidisciplinaire né.e en Acadie, iel a publié ce mois-ci son recueil de poésie.  Le bouquin comporte 70 poèmes où l’artiste s’exprime dans un langage parfois provoquant, sur son enfance, traumatismes  and all , sur sa sexualité, ses blessures, son parcours identitaire, sur sa fierté acadienne. Sa langue, son histoire.    On progresse avec iel dans son processus identitaire, dans son épanouissement. Il y a tant d’obstacles, tant de difficultés, mais aussi de bons moments. Et de l’amour. Tant d’amour ! Plus on avance, plus on sent la confiance, la solidité qui s’installe. Iel chemine malgré la peur. La peur collée au ventre d’être agressé.e, tué.e par quelqu’un.e qui ne discernerait pas la richesse de son être. Et cela nous permet d’apprécier sa force de vivre sa vie comme pour conjurer le sort que certains voudraient lui voir réservé.   « Kitty Girl 2

On était des loups : j'ai failli passer à côté!

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Voilà, je reprends les chroniques sur les prix littéraires. On était des loups a remporté le prix Jean Gioni et le Renaudot des collégiens et est en lice pour d'autres prix cette année.   Liam, un mec un peu fruste, acerbe, très terre à terre, pragmatique. Un genre d’ermite qui demeure dans la forêt montagneuse. Il rencontre Ava au hasard d’un périple en ville. Ils deviennent amoureux et elle quitte tout pour habiter dans la montagne avec lui. Après de nombreuses discussions, ils ont un enfant. Malgré les réticences de l’homme, qui estime que leur milieu et leur mode de vie sont incompatibles avec les enfants. C’est déjà difficile et dangereux pour un adulte, il ne voit donc pas comment ce projet pourrait être réaliste. Mais Ava l’avait assuré qu’elle se chargerait du bébé.  « … parce qu’un enfant est une tâche immense, ça signifie s’occuper de quelqu’un d’autre que soi et je ne suis pas sûr qu’on en soit tous capables. C’est étrange que je n’aie jamais eu peur de rien, la nuit, l’

Mercy street, Jennfer Haigh

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Claudia travaille dans une clinique de santé des femmes, qui pratique notamment des avortements. Elle a grandi avec sa mère, qui arrondissait les fins de mois en étant une famille d’accueil. Cependant, elle ne s’occupait pas des enfants et Claudia devait le faire, dès l’adolescence. Prendre soin des autres semble s’être imposé dans sa vie. Toutefois, ces responsabilités, de même que la menace quotidienne sur les cliniques qui effectuent des avortements, finissent par générer pas mal de stress. Pour essayer de l’endiguer, Claudia consomme du pot. Timmy est son fournisseur, chez qui elle débarque à toute heure du jour ou de la nuit, sans crier gare. Parmi les clients de Tommy, il y a Anthony, un jeune homme timide, dévot, qui a subi un traumatisme crânien et qui ne travaille pas. Il administre un site Internet et prend des photos de femmes qui vont à la clinique sur Mercy Street pour le compte de Victor, un gourou anti-choix qui les publie sur le web. L’opinion de ce dernier sur l’avorte

Pour que demain s'empare de nous, de Julie Bosman

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Je l’ai mentionné sur Instagram quand j’ai acheté le livre, les épigraphes, ces citations au début du bouquin, m’ont interpellé. C’était des extraits de chansons des Béruriers Noirs, de Radiohead et de Rage Against the Machine. J’étais très curieuse de voir ce que Julie Bosman nous réservait. J’ai été plongée dans ce qui est ni plus ni moins qu’un concentré de mon entrée dans l’âge adulte !    La destruction du mur de Berlin. La libération de Nelson Mandela et la fin de l’Apartheid. La lutte de Chantal Daigle pour le droit de se faire avorter de son ex-conjoint violent qui s’opposait à sa décision. La guerre du Golfe, les Foufs, le Passeport, la musique qu’on appelait dans le temps « alternative » ou « underground ». Tout cela était la toile de fond de notre transition vers l’âge adulte. Une toile de fond qui, dans le roman comme dans la vie, n’est pas sans influencer les individus.    Julie, Mélanie, Laurent sont des vingtenaires qui essaient de se dépêtrer avec leurs vies. Ils errent

Brown girls / Les filles comme nous

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English review will follow Je vous disais dans la chronique de  The Other Black Girl  que la prochaine partagerait des points communs avec elle. Hormis les titres semblables, bien sûr. En raison des similarités j’ai choisi de les publier l’une après l’autre, même si je n’ai pas lu les deux livres consécutivement (il s’est écoulé plus d’un mois entre les deux).   Brown Girls / Les filles comme nous  contient environ 200 pages, mais ça m’a pris un peu plus de temps à lire qu’un bouquin de même volume, parce que je n’arrêtais pas d’inscrire des annotations. Je dois mentionner qu’on est devant un style peu ordinaire. Narré à la première personne du pluriel c’est un roman polyphonique, un « nous », une réelle chorale. Ce sont les voix de toutes les filles qui ne sont pas caucasiennes (d’origine sud-américaine, asiatique, antillaise, etc.). Il ne s’agit pas ici d’un récit d’apprentissage dans le sens de passage à l’âge adulte, mais plutôt de la vie, du début à la fin.    Écrit parfois tel un