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Affichage des messages du juillet, 2023

Dans la lumière de notre ignorance

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Marianne Marquis-Gravel signe ici un récit sur son « coup de foudre » pour son amoureux, qui peu de temps après le début de leur relation a reçu un diagnostic de cancer du cerveau. Au départ, je ne savais pas qu’il s’agissait de la conjointe de Simon Roy. Je l’ai réalisé après plusieurs chapitres.    J’ai mis ma lecture en pause après 90 pages, que j’ai lues d’un coup, parce que c’était très troublant et qu’avec tout ce que j’avais lu auparavant, j’avais besoin d’une lecture plus légère. Quand j’ai repris le livre, je l’ai terminée d’une traite. C’était émouvant, mais ça ne m’a pas propulsé dans un état de profonde tristesse. Je le répète souvent, il y a un moment pour chaque lecture et si l’on veut prendre soin de sa santé mentale, il faut porter attention à ce qu’on lit, regarde, écoute et fait. Voilà pour la minute « auto-bienveillance ».    Cela dit, c’est un récit sur la célébration de la vie alors qu’un membre d’un couple reçoit un diagnostic de cancer pour lequel il n’y a que qu

Grande couronne, de Salomé Kiner

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Nous sommes en banlieue pavillonnaire de Paris, en 1999. Une adolescente de 14 ans rêve de sa vie future en regardant passer les trains. Désirant porter des marques comme les autres ados du collège, et alors que sa mère refuse de lui en acheter, la désinvolte narratrice intègre un petit réseau de prostitution juvénile qui offre des services de masturbation et fellation à une clientèle de jeunes hommes.   Parallèlement à cela, la cellule familiale explose. Alors que sa mère sombre dans une dépression et que sa sœur aînée quitte pour l’Espagne, la jeune fille devient en quelque sorte une mère de substitution pour ses deux petits frères.    Grande couronne  se penche sur l’adolescence, les rêves, les espoirs et les désillusions. Un certain humour vient tempérer des thématiques plus lourdes, ce qui en fait une lecture plus légère qu’il n’y paraît. Aussi, ce qui participe à diminuer l’intensité émotive du roman, mais qui est peut-être moins souhaitable, c’est qu’on ne sent pas toujours les

Quelques solitudes

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Après une rupture avec son amoureux, Lili déménage dans une maison de l’Île-Verte qu’elle partagera avec le propriétaire, Simon-Pierre, qui est particulier et énigmatique. Après 10 ans de vie de couple, elle a besoin de solitude, de réapprendre à se connaître. Ce n’est donc pas grave si Simon-Pierre n’est pas très sociable. Ça lui permettra aussi de se plonger dans son projet d’écriture.   Ce roman remporte une grande popularité chez les vingtenaires et trentenaires. Je peux comprendre pourquoi. Pour moi, par contre, bien que ce fut une lecture légère et dans l’ensemble agréable, j’ai quelques réserves. J’avoue que j’ai trouvé le tout un peu trop lisse. Y sont dépeints des couples et des personnages trop « parfaits ». Mis à part la raison principale qui a fait en sorte que chacun d’eux s’est retrouvé à partager cette maison de Laval, les deux jeunes adultes sont trop « parfaits ». Les colocs sont des exemples d’empathie, de communication respectueuse et de bonne gestion émotive. Ça fai

Désir noir : histoire d’un féminicide

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Le 1 er  août 2003, l’actrice Marie Trintignant décédait après ce qui a été rapporté comme un accident durant une dispute avec son conjoint, le chanteur de Noir Désir, Bertrand Cantat. Vingt ans après sa mort, Anne-Sophie Jahn du journal  Le Point , publie un récit tiré de l’enquête qu’elle a fait sur Bertrand Cantat. Car, il ne s’agit pas seulement de ce qui s’est passé avec Marie Trintignant, mais aussi avec Kristzina Rády, sa femme, qui s’est enlevé la vie en janvier 2010, après un retour à la vie commune avec le chanteur, après qu’il ait été libéré de prison.   Je me souviens très bien de cette affaire. Je ne connaissais pas Marie Trintignant, je regardais peu de films français. Je savais qu’elle était la fille de Jean-Louis Trintignant, mais c’est tout. Par contre, j’avais entendu et écouté quelques chansons de Noir Désir et de Bertrand Cantat. Ce fut un choc quand j’ai appris « l’histoire ». Je mets le mot entre guillemets, car c’est une fiction qui nous a été racontée. Une mort

Ce qui vient après de JoAnne Tompkins

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  La communauté de Port Furlong, tout près du Puget Sound, dans l’État de Washington, est secouée. Jonah et Daniel, deux adolescents de 16 ans, sont décédés. Le plus douloureux c’est que Jonah a tué son meilleur ami avant de se suicider. Les deux garçons étaient voisins et sont rapidement devenus de inséparables, leurs types de personnalités différents étant complémentaires. Jonah était introverti. Daniel, populaire, extraverti.   Evangeline, 16 ans, est enceinte et désertée par sa mère. Isaac la retrouvera sur son terrain en train de dormir. Isaac, récemment séparé de la mère de son fils, se sent terriblement abandonné dans cette épreuve. Il décidera donc de l’héberger pour la nuit. L’homme, très religieux, accepte qu’elle reste plus longtemps lorsqu’il réalise qu’elle n’a nulle part où aller. Les deux tenteront de s’adapter à la vie ensemble, chacun se débattant avec ses propres difficultés. Evangeline, trop souvent brûlée, peine à s’ouvrir et à avoir confiance en Isaac. On assiste à

Ombres et lumière

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Dans cette intrigue, mêlant la politique et le monde de l’art contemporain et se déroulant en Écosse, en Irlande, en Angleterre et en France, Karen Pirie, inspectrice à l’unité des cas historiques (cold cases) est appelée à enquêter sur deux nouvelles morts liées à d’anciens dossiers irrésolus.    D’une part, il y a le corps de James Auld, alias Paul Allard, qui est repêché dans les filets de pêcheurs. Si ce cas demande l’expertise de Karen, c’est que la victime a été suspectée dans la disparition de son frère, Iain, il y a 10 ans. Crime qui n’a jamais été élucidé.    D’autre part, lorsque Stella Leigh s’est rendue chez sa sœur récemment décédée dans un accident de la route, elle a découvert un squelette humain dans une camionnette Volkswagen stationnée dans le garage de celle-ci.   Ombres et lumière regorge d’une multitude de liens enchevêtrés. Le roman demeure toutefois simple à suivre grâce aux talents de rédaction de McDermid. L’histoire est très bien construite, c’est limpide et c

Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de mon cerveau

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Pour le huitième anniversaire de Nina, ses parents l’amènent dans une fête foraine. Et là, tout vacille. Nina disparaît. Comme on l’imagine bien, l’inquiétude des parents est insoutenable. Heureusement, leur fille est retrouvée au petit matin.    Mais le soulagement d’Emma n’est que de courte durée. Un doute s’immisce en elle. La petite fille qui est chez elle n’est pas la sienne. Lentement, mais très assurément, elle est convaincue que l’enfant est le sosie de sa Nina. Elle ne sait pas tout à fait pourquoi, mais ne sent pas que c’est sa fille. Elle ne ressent rien « dans son cœur » quand elle la prend dans ses bras, lui hume les cheveux ou l’écoute parler.   Dans ce roman original et déroutant, Stéphanie Kalfon, le lecteur est plongé dans un univers complètement obscur et incompréhensible. Entre le tumulte intérieur de la mère, l’inaction du père et la réaction de la petite, notre tolérance est mise à rude épreuve. Il est enrageant d’être témoin de tout ce que la fillette doit vivre.