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Les assauts de la mémoire

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Les assauts de la mémoire  est un récit émouvant sur l’exil, la quête identitaire, les spectres du passé dans lequel Adis Simidzija raconte comment à 10 ans, il a du quitter Mostar, au sud de la Bosnie-Herzégovine pour le Québec. Son pays aux prises avec une guerre, son père et son oncle ont été tués puis il a vu son ami Benjamin mourir à côté de lui. Depuis ce jour, il est hanté par les fantômes qui ont abattu les membres de sa famille, de même que par le souvenir de la mort de son copain.    Adis, réfugié au Québec avec sa mère, nous relate comme il a dû s’adapter en tant qu’enfant dont les proches ont été assassinés, ayant vécu la guerre, et qui est maintenant exilé dans un pays en paix, mais où il doit réapprendre à être un gamin, ce qui veut dire avoir des intérêts et des préoccupations d’enfant.   Un élément qui m’a particulièrement touché est lorsque l’auteur raconte qu’après un an de francisation, il entre dans une classe régulière. À partir de ce moment...

Anesthésie générale par Meissoon Azzaria

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Anesthésie. Générale. Tout est gelé, à l’intérieur. En fait, ça semble gelé. Mais l’anesthésie n’est pas générale. Mais il y a des émotions vécues, telle la mélancolie qui est omniprésente dans ce roman qui ressemble à un journal intime.  En effet, Hanane porte une mélancolie. Une mélancolie des choses qui ne sont pas à elle. C’est la mélancolie de ce que ses proches ont vécu. On la découvre au fur et à mesure qu’elle marche autour du parc Beaubien. Ce parcours circulaire est presque méditatif.    C’est écrit de la manière dont c’est vécu. Comme si on était son amie et qu’elle nous racontait des trucs comme ça lui vient. Je n’ai pas senti la violence en elle, à part à un passage où elle parle de la haine qui l’habite. À partir du moment où elle relate un événement traumatique expérimenté à 21 ans et la coupure qu’elle a faite depuis. Malgré tout, ou plutôt à cause de cela, elle cherche l’amour coûte que coûte. Quand elle n’a pas d’amour, elle est perdue. Elle tourne ...

Follement écrivaine

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Écrire, comme tout geste de création, demande du temps, de l’espace. Or, malgré les avancées des dernières décennies, les rôles sociaux et la charge de travail des femmes demeurent plus grands que celle des hommes. Ce sont elles qui doivent davantage jongler avec la conciliation travail-famille ainsi qu’avec la charge mentale.    Dans cet essai très fouillé, Xavière Hardy nous entretient de la place des femmes en littérature. Utilisant comme référence Virginia Woolf, Marina Tsvetaïeva et Sylvia Plath, trois grandes écrivaines qui se sont enlevé la vie, elle explore les conditions qui ont fait et font encore en sorte que les femmes ont une de la difficulté à avoir une place en littérature. Il y est beaucoup question de santé mentale, d’épuisement et de la perte du goût de vivre qui résultent trop souvent de la surcharge des écrivaines.    Pour les lecteurices québécois.es : plusieurs références sur la charge de travail des femmes sont fra...

Fermer les yeux ne suffit pas, de Danny Émond

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Après le suicide de son père, alors qu’il vide la maison de celui-ci, Danny est confronté à de nombreux souvenirs qui font surgir en lui des sentiments contradictoires. On est devant deux êtres qui n’arrivaient pas à se rejoindre. Au cours des années, les non-dits se sont accumulés pour ériger un mur entre les deux.    Les courts chapitres nous présentent des fragments de souvenirs, chacun lié à un objet qui tombe sur la main du fils.  On découvre son père, Paulo. C’est un homme marginal qui tente tant bien que mal de se débrouiller dans la vie, malgré ses problèmes de santé mentale. Pris entre les crises de décompensation, les combines qui le mènent en prison et son rôle de père. Au fil des réminiscences, il est aisé de saisir que comme fils ça pouvait être difficile de grandir dans un climat d’instabilité constante.    Émouvant , Fermer les yeux ne suffit pas  nous enjoint à assumer nos vulnérabilités et nous rappelle la nécessité de toucher, d’étreindre ...

Premiers jours d’occupation. Derniers jours de Volodymyr

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Les Éditions Hashtag ont publié le mois dernier le journal de Volodymyr Vakoulenko, un écrivain jeunesse ukrainien. On y trouve le récit de la vingtaine de jours entre le début de l’occupation de son village ukrainien et sa première arrestation par les forces russes. Vakoulenko a été fait prisonnier une première fois par les envahisseurs, relâché, puis arrêté de nouveau peu après. Son corps a été retrouvé quelques jours plus tard. Si on peut lire ce journal, c’est que l’auteur jeunesse l’a caché sous un cerisier et a dit à son père où il se situait.     C’est le récit de la tentative de survie de cet homme et de son fils autiste, mais aussi de tout un peuple face à l’assaut des forces russes. C’est un texte brut, rédigé dans l’urgence et la méfiance de la menace de l’ennemi et des voisins qui pourraient à tout moment trahir. On constate l’isolement graduel qui progresse à mesure que les troupes russes se rapprochent.    Premiers jours d’occupation. Derniers jours de ...