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Raté

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  Raté c’est l’histoire d’un gars, Christian, qui dérape complètement, s’abîme dans le désespoir, tente de se suicider en se jetant devant le métro, manque son coup et se retrouve tétraplégique. Prisonnier de son corps, il doit réapprivoiser sa vie, avec un ado qui lui en veut et une ancienne blonde qui se trouve soudain dans un rôle de proche aidante.   Au départ en crise et donc plutôt désagréable, limite pédant, Christian devient plus sympathique, alors que son état l’amène sur le chemin de l’humilité. Il passe à travers un rude processus d’adaptation qui lui fait revoir ce qui est réellement important pour lui. Maryline, pour sa part, essaie d’être forte et là pour son ex qu’elle accueille à la maison. Elle semble parfois trop parfaite et on aurait envie de sentir davantage la difficulté qu’on sait qu’elle vit à se faire à son nouveau rôle.    Bien que les thématiques de la dépression, du suicide, du handicap, des exigences de la proche aidance, de l’itinérance sont de lourds suje

David Goudreault vient de se hisser à un tout autre niveau avec «Ta mort à moi»

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Quel roman foisonnant, que le dernier roman de David Goudreault. Bien qu’il soit très différent de la trilogie de la Bête, certains thèmes se recoupent. Notamment ce que Tupac Shakur appelle « Thug life » qui est l’acronyme de « The hate ugive little infants fucks everbody » dont la traduction libre est « la haine que l’on donne aux petits baise tout le monde ».C’était le message de La Bête, et c’est encore présent ici, bien qu’un peu plus dilué. Parsemé qu’il est de référence à la littérature, ce dernier roman qui se double également d’un beau témoignage d’amour de la littérature. Par l’entremise du narrateur, qui ébauche de la biographie de la poétesse maudite Marie-Maude Pranesh-Lopez. Son enfance difficile notamment à cause de sa « laideur », de son père trop occupé à « rédiger » un ouvrage de croissance personnelle, d’un jumeau malade qui a tout l’amour de sa mère, même après sa mort. Sans compter que la jeune fille est particulièrement douée, mais pas du tout stimulée à développ

Petit papillon se brûle les ailes à la passion

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Carl est frappé par un coup de foudre quand il voit M. A. Il développe une solide passion pour elle. Le seul hic, c’est que ce béguin n’est pas réciproque. En fait, M. A. (Myriam Aaron) est une actrice populaire pour qui il est tombé en la voyant à l’écran. Pour nous, il est évident qu’il souffre d’obsession pathologique, mais lui se décrit comme étant « un passionné fou ». Sérieusement, quand on constitue un « temple » pour une personne (il y a regroupé des photos et des affiches de la vedette ainsi que des articles à son sujet), on n’est pas dans la simple passion. Mais tant que ça restait ainsi, ce n’était pas si mal. Les choses se corsent quand il reçoit une réponse formatée à une lettre qu’il lui a envoyée et qu’il décide de la traquer pour qu’elle puisse enfin tomber amoureuse de lui à son tour.   Soyons clairs, de « petites obsessions », on en a tous eu ou on en a tous encore. Pensez à l’adolescence, période propice à ce genre de passion et à votre chambre tapissée d’affiches,

Abattre la bête : le summum pour la fin

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C’est avec un plaisir doux amer de retrouver la Bête, car on sait que c’est la dernière fois. Incarcérée à l’Institut Philippe Pinel, la Bête fomente des « plans de nèg », comme je suis sûre qu’il les décrirait lui-même, pour retrouver sa mère. Eh oui, cette obsession n’est pas près de lui passer! La Bête, toujours en quête d’amour et de reconnaissance, tombe amoureuse ou « en amitié » à rien. Elle démontre une naïveté désarmante, preuve de son développement affectif cristallisé dans la prime enfance. C’est pour cela que l’on s’y est attaché et qu’elle nous manquera. C’est aussi pour cela qu’elle se mettra dans des situations toujours plus abracadabrantes. Que dire de plus sinon que la Bête est encore plus déchaînée que jamais? Elle et l’auteur, David Goudreault, sont au summum de leur forme dans ce dernier opus. Non, mais quel esprit inventif, vif, fabuleux! La plume alerte et vitriolique de Goudreault rythme le récit de telle manière qu’il semble qu’on entend l’homme de mots slamer à

Une suite épatante pour David Goudreault

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La bête est incarcérée dans une prison à sécurité maximale, dans l’aile psychiatrique, ce qu’il trouve plutôt incohérent, puisqu’il n’a pas été jugé incompétent à subir son procès, pour cause de maladie mentale. Il doit y purger une peine de 16 ans. Être l’esclave de tous, très peu pour lui. Comment fera-t-il pour s’imposer dans le milieu carcéral qu’on sait hyper hiérarchisé? Au fur et à mesure que son séjour avance, il se découvre de grandes ambitions. À défaut d’avoir eu l’amour et la reconnaissance de sa mère, il sera connu du monde. Il tuera à nouveau et passera aux nouvelles? Comment? Quand? Il ne sait pas, mais il réfléchit à une façon de réaliser ce grand projet. Ce qu’on lit, c’est le fil des événements qui se sont passés après son deuxième meurtre. On sait donc qu’il tuera à nouveau. On ne sait pas quand ni comment. Tout comme dans La bête à sa mère , c’est abrasif et c’est sombre. Mais c’est aussi rempli d’un humour parfois loufoque. Il y a de nombreux passages qui sont carr

Poutine pour emporter

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Chaque étape de la vie a une crise associée. Celle de la vingtaine n’est pas moins importante que les autres. Si elle est gérée de manière constructive, avec des prises de consciences et de décisions claires qui mèneront sur des actes concrets, voilà l’individu en possession de nouvelles bases qui lui permettraient de mener une existence plus satisfaisante. Si ce n’est pas le cas, il se retrouvera pris dans des schémas répétitifs qui ne pourront que mener à l’aigreur, le ressentiment, le cynisme. Pour Fred, 27 ans, la vie n’est tout simplement pas ce à quoi il s’attendait. Petit gars de Rimouski qui est partie à Montréal surtout pour fuir sa famille, Fred est, selon ses propres termes un chokeux . Le genre de gars qui a trop peur d’être heureux, t’sais. Un gars qui se fuit, qui en veut à ses parents de l’avoir éduqué de façon à se contenter de ce qui passait (même s’il avait l’esprit de compétition au soccer). Il abrite une haine particulière pour sa grand-mère, un peu dévote,

L'ultime reprise de pouvoir sur sa vie

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Camille vient d’apprendre qu’elle a un cancer généralisé. Il la mènera inévitablement à la mort. Elle a essayé la chimiothérapie palliative afin de prolonger sa vie, mais sa qualité de vie s’est trouvée grandement diminuée, voire inexistante. Elle a donc décidé de cesser les traitements. Elle n’a pas le choix de mourir, elle le fera donc selon son entendement. À l’orée de sa mort, Camille pose un regard sur sa vie, se promenant entre le passé et le présent, comparant sa relation avec Mathias et celle avec Jacinthe. On avance au fil des réflexions de la quadragénaire, au cœur de son esprit troublé par l’étape qui s’impose à elle. Il y a quelques répétitions, mais somme toute, l’exercice est authentique. On découvre qu’enfant, Camille vivait dans l’ombre de son petit frère, Bernard. Il était le seul qui trouvait grâce aux yeux de leur mère. À dix ans, Bernard est mort dans un accident. À partir de ce moment, Camille a redoublé d’ardeur pour plaire à sa mère, lui faire oublier que le bon