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Affichage des messages portant l'étiquette Viol

Et j'ai cessé de t'appeler papa

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Ce petit bouquin à fait le voyage de la France au Québec l’été dernier dans les valises de ma belle-sœur. Il était temps que je le lise!   Le 2 novembre 2020 en pleine pandémie de COVID, lorsque le mari de Caroline Darian entend le message de sa belle-mère lui demandant de la rappeler en urgence au sujet de son beau-père, il pense tout de suite que ce dernier a dû être hospitalisé. C’est avec étonnement que le couple apprend que le père de Caroline a été arrêté pour avoir filmé sous les jupes de trois femmes. Mais ce n’était que la pointe de l’iceberg, car en fait, il a drogué et livré son épouse à d’autres hommes qui l’ont violée.   Ce que Caroline Darian nous raconte ébranle les certitudes à plusieurs niveaux. On apprend que la soumission chimique serait plus fréquente qu’on ne le croit et qu’elle n’est pas que l’apanage des inconnus dans les bars. Elle illustre de manière frappante le tiraillement et le sentiment de trahison ressentis, notamment par l’imbrication dans ...

Tout le monde savait, de Valérie Bacot

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Le 13 mars 2016, à la suite d’un viol effectué par un client, Valérie Bacot tue son mari violent qui la prostituait. En octobre 2017, elle est arrêtée pour le meurtre de Daniel Polette et ses enfants sont aussi interpellés pour avoir enterré le cadavre de leur père.   Valérie Bacot est agressée sexuellement (à répétition) par le conjoint de sa mère, une femme alcoolique et violente, dès l’âge de 12 ans. La mère sait et ferme les yeux. Après une dénonciation dont on ne connaît pas la provenance, l’agresseur est emprisonné. Valérie est forcée par sa mère à l’accompagner lorsqu’elle le visite. À sa libération, il retourne habiter avec elles jusqu’au jour où, inévitablement, Valérie se trouve enceinte. Daniel Polette décide de quitter la mère et amène la jeune fille avec lui. En plus des assauts sexuelles, les violences psychologique et physique deviennent peu à peu son lot quotidien. L’homme maltraitera aussi leurs quatre enfants.    Il est révoltant que tout ...

Un premier roman bouleversant pour Inès Bayard

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  Le roman commence fort. Marie a décidé de tuer son mari et son fils avant de s’enlever la vie. Certains appellent ça un drame familial, mais j’appelle un chat un chat et ici, il s’agit de deux meurtres suivis d’un suicide. Tout comme c’est le cas quand un homme se suicide après avoir tué sa famille. J’ai toujours détesté l’expression « drame familial » pour décrire ce genre de situation. C’est banaliser la violence. Enrober de sucre une réalité amère. Bref, ce premier chapitre nous amène donc à la fin de l’histoire, qu’on reprend depuis le début dès le deuxième chapitre. Que s’est-il produit pour que Marie en arrive là   ? Elle semble pourtant tout avoir. La trentaine, un mari qui l’aime et qui aune carrière enviable dans le domaine du droit, elle mène elle-même une carrière intéressante dans une agence bancaire. Ils vivent dans un bel appartement parisien, ont de bons amis, de bonnes relations avec leur famille. Et ils souhaitent maintenant devenir parents. Tout va po...

Histoire de la violence : au-delà des gestes mêmes, la violence persiste

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Édouard Louis nous revient avec un nouveau roman autofictionnel qui raconte la tentative de meurtre et le viol qu’il a subit un soir de Noël. Deux voix nous relatent l’événement et ses suites, la sienne, bien sûr, et celle de sa sœur qui rapporte – et commente – les faits dans un long monologue à son mari qui l’écoute sans broncher. Alors qu’il rentre d’un souper avec des amis, un passant l’accoste sur la rue et insiste pour qu’ils aillent prendre un verre. Édouard résiste, mais Reda ne lâche pas prise tout au long du trajet. Il le harcèle carrément, mais parce qu’il est séduisant et qu’il ne cesse de le suivre, il finit par l’inviter chez lui. Au départ, ça se passe bien. Puis, quand Édouard découvre que Reda lui vole certains de ses effets, son amant devient violent. La violence a de multiples facettes et elle est plus sournoise que les gestes subis. Elle persiste longtemps après l’événement même. Au lendemain de ce soir de Noël, Édouard voit ses amis et leur raconte ce qui lui est a...

Car la nuit est longue : un premier roman bouleversant pour Sophie Bérubé

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Kaï a subi un viol collectif. Lorsqu’elle rentre à la maison, Christophe apprend par sa belle-sœur, qui a reconduit Kaï à la maison, l’horrible nouvelle. Une évidence s’impose à lui, dans leurs vies, il y aura le temps d’avant et le temps d’après. Atterré, il se fait violence pour repousser son besoin de savoir, pour donner préséance aux besoins de son amour. Il se met donc à son service, disposé à faire tout ce dont sa belle aura besoin, pour elle, pour eux. Avec beaucoup de tendresse, il lui raconte leur histoire d’amour comme s’il s’agissait de celle d’un autre couple. Pendant tout ce temps, on a accès à ses plus intimes pensées et sentiments.   En bonne poète, Sophie Bérubé a un remarquable pouvoir d’évocation. J’ai eu l’impression de vivre moi-même le désarroi, la frustration, la confusion et surtout l’amour de Christophe. Lorsqu’il est question de viol, on pense bien sûr à la victime directe. Mais cet acte immonde fait également des victimes indirectes. Les conjoint-e-s, les ...