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Tout le monde savait, de Valérie Bacot

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Le 13 mars 2016, à la suite d’un viol effectué par un client, Valérie Bacot tue son mari violent qui la prostituait. En octobre 2017, elle est arrêtée pour le meurtre de Daniel Polette et ses enfants sont aussi interpellés pour avoir enterré le cadavre de leur père.   Valérie Bacot est agressée sexuellement (à répétition) par le conjoint de sa mère, une femme alcoolique et violente, dès l’âge de 12 ans. La mère sait et ferme les yeux. Après une dénonciation dont on ne connaît pas la provenance, l’agresseur est emprisonné. Valérie est forcée par sa mère à l’accompagner lorsqu’elle le visite. À sa libération, il retourne habiter avec elles jusqu’au jour où, inévitablement, Valérie se trouve enceinte. Daniel Polette décide de quitter la mère et amène la jeune fille avec lui. En plus des assauts sexuelles, les violences psychologique et physique deviennent peu à peu son lot quotidien. L’homme maltraitera aussi leurs quatre enfants.    Il est révoltant que tout le monde ait été au courant,

Je suis la maman du bourreau

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Un scandale éclate pour l’Église catholique. Des gens accusent un prêtre d’agressions sexuelles pédophiles. Madame de Miremont, une aristocrate fervente catholique de 90 ans, en est outrée. Puis elle apprend que le curé visé n’est nul autre que son fils adoré. Elle refuse d’y les faits jusqu’à ce qu’un journaliste lui fournisse des informations qui la font hésiter. Elle entre en contact avec une des victimes de son fils et se rend à l’évidence.    Si ce livre a su trouver son public, malheureusement, je n’en fais pas partie. L’idée de base est très bonne et on ne peut nier qu’il y a là matière à faire un excellent bouquin. Toutefois, plusieurs éléments ont fait en sorte que la rencontre entre cette histoire et moi n’a pas été satisfaisante. Au départ, et c’est un truc très personnel et je ne tiens pas rigueur à l’auteur là-dessus, c’est que la religion est omniprésente dans le roman. Très. Comme c’est une question de croyance ou d’affinités, je suis passée par-dessus l’imposante quanti

Le consentement : L'autre version des faits rapportés dans les journaux d'un pédophile

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Voici enfin ma chronique sur le livre qui a tant fait jaser au début janvier. Il faut dire que les ventes ont été telles que la sortie au Québec en a été retardée d’un bon mois.  Quelle lecture nécessaire   ! Oui, nécessaire, car il est primordial que les victimes puissent faire entendre leur voix et donner leur version de ce qui s’est passé. Alors que Gabriel Matzneff raconte sa version de ses crimes sexuels (parce que c’est bien de ça qu’il s’agit) depuis plus de 40 ans, voilà que Vanessa Springora, une des nombreuses adolescentes maintenant adultes avec lesquelles il a entretenu une relation, nous livre sa version des faits. D’une écriture maîtrisée au ton juste, l’autrice ajoute sa voix à celles qui déferlent depuis le début du mouvement #Metoo .  Dans son récit, Vanessa Springora prend son lecteur et refait avec lui le chemin qui l’a mené dans les griffes de ce prédateur sexuel ayant pour préférence de jeunes filles et parfois des jeunes garçons. Le portrait qu’elle en fait est

Cru, de Nefertari Bélizaire : puissant et poignant

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Il y a quelques semaines, un mouvement incitait les femmes à dénoncer les agressions qu’elles avaient subies. Parce que c’est essentiel pour diminuer leur occurrence, pour peut-être un jour les éradiquer complètement. Dans cette foulée, je vous parle aujourd’hui d’un texte puissant de Nerfertari Bélizaire. La narratrice de cru a décidé, près de 50 ans après le début des agressions qu’elle a subies, de confronter son agresseur. Son oncle, son parrain. Celui qui était l’intermédiaire entre elle et Dieu, son représentant, en quelque sorte. La petite que l’on surnomme Poupette vit chez sa grand-mère puisque ses parents vivent à l’étranger. C’est dans la maison de sa grand-mère, où vit aussi son oncle, que ce dernier l’a agressé la petite sans défense de 2 ans et demi. Dans la lettre qu’elle lui écrit et qu’elle va lui remettre en main propre au pays de son enfance, elle répète de nombreuses fois cet âge, deux ans et demi. Pour qu’il saisisse bien l’horreur de ses gestes. L’impuissanc

Histoires d'ogres : troublante fiction inspirée d'horribles réalités

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Dans Histoires d’ogres, Katia Gagnon raconte d’une part, l’histoire de Jade, une jeune mère qui consomme du crack qui se voit enlever la garde de sa fille et qui se prostitue pour payer ses doses, de plus en plus substantielles pour oublier la perte de son enfant. Puis, d’autre part, de Stéphane Bellevue, un pédophile meurtrier, en libération conditionnelle. Le personnage de Stéphane Bellevue est clairement inspiré de Mario Bastien. Son crime et son enfance ne semblent faire qu’un avec celui qui a fait la manchette il y a quelques années. On devine aussi une version romancée de Pierre-Hugues Boisvenu en Jean-Pierre Nadeau, un père qui fonde un organisme pour venir en aide aux familles de victimes de meurtres et d’enlèvement, qui tentera de faire changer les lois sur le processus de libération conditionnelle. Il est difficile de faire abstraction de la réalité qui est derrière cette fiction. On tourne les pages les unes après les autres à un rythme rapide, malgré l’horreur de ce qu’elle