Messages

Affichage des messages du mars, 2020

Quand une myriade de violences s'accumulent

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  Sylvie Meyer a 53 ans et deux fils. L’histoire débute comme tant d’autres. Une relation s’est étiolée. Les individus s’étaient distanciés. Ils ne se voyaient plus. Ils ne se touchaient plus. Il n’y avait de place que pour les responsabilités et les routines qu’elles commandaient. Puis l’un est parti, alors que c’était un peu le tout de l’autre. À son grand étonnement, elle n’a pas senti d’état de choc. Inconsciemment, elle savait que c’était fini. Aucune réaction. Pas de pleurs… rien. Elle a continué et continue toujours comme avant, juste sans lui. Elle continue de se rendre au travail et de s’occuper de ses fils. Comme si rien n’était advenu, sauf qu’une toute petite brèche avait été créée. Son patron, éternellement exigeant, lui lègue la lourde responsabilité d’observer ses collègues, de les surveiller afin de dresser des listes. Les « utiles » d’un côté, les « nuisibles » de l’autre. Parce que ça ne roule pas bien à l’entreprise. Elledoit donc les classer en sachant bien que

Francis d'Alexandre Michaud : de désoeuvrement et de rêve

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Dans la vie, il y a de ces amitiés qui sont toxiques. Antoine Lavoie, un ado plutôt introverti d’Amqui pourrait très bien en faire l’expérience. L’aspirant écrivain, qui se confond à la tapisserie et qui trouve un certain réconfort dans la lecture de classiques de la littérature, mène une vie plutôt morne et… franchement difficile par moments. Sa mère est en dépression chronique et fortement médicamentée depuis sa naissance. La brume médicamenteuse dans laquelle elle se trouve la plupart du temps rend ses interactions avec son fils et son mari minimales. De son côté, le père d’Antoine a été déclaré invalide au travail après un accident et fait les bennes à ordures d’épiceries et de restaurants afin de nourrir sa famille.  Un jour où il est dans la forêt, il aperçoit Francis et sa bande. Pour les éviter, il essaie de se camoufler derrière un buisson, mais peine perdue, Francis l’a aperçu. Francis, c’est un jeune à la réputation peu reluisante. Il terrorise même de nombreux adultes. Le

Santa Muerte : Un roman fort intéressant de Gabino Iglesias pour ceux qui aiment le noir, le trash,

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Fernando s’est attiré des problèmes alors qu’il a voulu régler son compte à un homme qui avait agressé sa sœur. Ce qu’il ne savait pas, c’est que ce dernier faisait partie d’un gang de rue. Alors exit le Mexique, il franchit la frontière des États-Unis pour s’établir à Austin, Texas. Immigrant illégal, il tente de survivre comme il peut. Il devient donc portier d’un bar où il vend de la drogue pour Guillermo, le caïd du coin. Or, un soir il est kidnappé par un gang rival. Une fois à destination du repère des Salvatruchas, des criminels singulièrement sadiques, ceux-ci torturent un de ses « collègues » sous ses yeux. Ils le libèrent avec la mission de transmettre un message à Guillermo. Ils exigent qu’il leur cède son territoire de Guillermo. Si Guillermo n’accepte pas, ceux-ci promettent de s’en prendre à Fernando. Quand il réussit enfin à convaincre Guillermo que les Salvatruchas sont sérieux et dangereux, particulièrement Indio, qu’il estime le Mal incarné, une lutte s’annonce par

Le consentement : L'autre version des faits rapportés dans les journaux d'un pédophile

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Voici enfin ma chronique sur le livre qui a tant fait jaser au début janvier. Il faut dire que les ventes ont été telles que la sortie au Québec en a été retardée d’un bon mois.  Quelle lecture nécessaire   ! Oui, nécessaire, car il est primordial que les victimes puissent faire entendre leur voix et donner leur version de ce qui s’est passé. Alors que Gabriel Matzneff raconte sa version de ses crimes sexuels (parce que c’est bien de ça qu’il s’agit) depuis plus de 40 ans, voilà que Vanessa Springora, une des nombreuses adolescentes maintenant adultes avec lesquelles il a entretenu une relation, nous livre sa version des faits. D’une écriture maîtrisée au ton juste, l’autrice ajoute sa voix à celles qui déferlent depuis le début du mouvement #Metoo .  Dans son récit, Vanessa Springora prend son lecteur et refait avec lui le chemin qui l’a mené dans les griffes de ce prédateur sexuel ayant pour préférence de jeunes filles et parfois des jeunes garçons. Le portrait qu’elle en fait est