Les détournements

J’avais adoré In between , le premier roman de l’autrice, paru en 2016. Elle en a publié d’autres depuis, mais je ne les avais pas lus. Je me reprends ici avec son « petit » dernier. Gros dernier, devrais-je dire, parce qu’il y a de la matière là-dedans. Dans Les détournements , œuvre autofictionnelle, Marie Demers met carrément ses tripes sur la table. Elle scrute ses relations familiales, amoureuses, professionnelles et tente d’y défaire les nœuds, de lier ce qui pourrait améliorer le flot, pour que ça coule enfin dans sa vie. Elle y expose les éléments toxiques et les tendances autodestructrices au grand jour. « Je choisissais peut-être la dépression pour la simple et bonne raison que je ne voulais ni vivre ni mourir. »
C’est brutal, c’est cru, c’est férocement honnête. Quelle introspection et quelle justesse de l’analyse ! Quelle lucidité quant à ses mécanismes ! Je n’ai pas eu le sentiment qu’elle écrivait ce livre pour se compr...