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Affichage des messages du février, 2023

The Other Black Girl / Black Girl, de Zakia Dalila Harris

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English Review follows Thématique du mois de l’histoire des noir.e.s Les deux prochaines chroniques ( incluant celle-ci ), vont avoir un lien ensemble. Je n’ai pas acheté les livres en même temps, ni ne les ai lus en même temps, mais je me suis dit que tant qu’à faire, je les publierais l’une après l’autre.  Dans une douce satire, Zakiya Dalila Harris présente une intéressante analyse du vécu des individus BIPOC ( b lack,  i ndigenous and  p eople  o f  c olor, ou en Français PANDC pour  p ersonnes  a utochtones,  n oires  et  d e  c ouleur) dans les milieux de travail. Ici, ça se passe aux États-Unis, mais le lieu importe peu puisque les dynamiques décrites s’observent ailleurs dans le monde.    Nella Rogers occupe un poste d’adjointe à l’édition dans la prestigieuse maison d’édition Wagner.  Depuis deux ans elle bosse d’arrache-pied dans l’objectif de grimper les échelons. Le monde de l’édition est un où les employés sont majoritairement caucasiens, aussi elle est la seule femme afro

Stardust, de Leonora Miano

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**   Roman   qui   figurait   sur   la   liste   préliminaire   du   Prix   des   Libraires du Québec ,   catégorie   Roman   -   Hors   Québec ** C’est un texte très personnel que   Stardust . C’est le premier roman qu’a écrit Léonora Miano, il y a 20 ans. Elle a attendu pour publier. Attendu de voir comment ça allait, attendu pour le retravailler. Attendu de se faire un nom et de ne pas être qu’une « sans papiers, sans abris ». Maintenant que son statut d’écrivaine est confirmé, elle se permet de le faire publier. Et à la lecture, on comprend un peu. On est devant un roman audacieux ! Stardust  est une autofiction basée sur son expérience alors qu’elle avait 23 ans. Elle y aborde la situation dans laquelle elle s’est retrouvée après une rupture avec son copain, père de son bébé. N’ayant pu renouveler son visa d’étudiante parce qu’elle ne pouvait pas fournir une preuve de résidence, elle s’est trouvée illégalement sur le territoire français. Cependant, comme sa fille était née en Fran

Sa préférée, de Sarah Jollien-Fardel

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Si tu aimes des romans intenses qui te bouleversent, j’ai une suggestion pour toi : Sa préférée , de Sarah Jollien-Fardel. Il est tout petit, à peine 200 pages, mais il te laissera peu de répit, et ce de la première à la toute dernière page.   Un bouquin qui frappe. Un concentré d’émotions. Une écriture sans compromis.    Dès les premières lignes, on est plongé dans l’ambiance de cette maisonnée située dans un village du canton valaisien en Suisse. Jeanne y vit avec sa sœur aînée et ses parents. Le père de famille est un homme d’une grande violence qui fait régner la terreur autour de lui.    « Parfois, ma mère tombait devant moi, lovée en boule sur le sol. Ses yeux criaient la peur, ses yeux criaient “Pars”, je détalais sous mon lit. Regarder, observer. Jauger. Rester ou courir. Mais jamais, jamais boucher mes oreilles. Ma sœur, elle, plaquait ses mains sur les siennes. Moi, je voulais entendre. Déceler un bruit qui indiquerait que, cette fois, c’était plus grave. » p. 13   À 16 ans,

Harlem shuffle : un premier roman noir pour Colson Whitehead / Harlem Shuffle : A first crime novel for Colson Whitehead

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English version will follow L’auteur qui nous a donné  Underground Railroad  et  Nickel Boys , tous deux récompensés d’un Prix Pulitzer, est de retour dans un genre différent des précédents. Cette fois-ci, il nous présente un roman noir ayant pour toile de fond Harlem au début des années soixante alors que la lutte pour les droits civiques est à son apogée. Ray Carney est propriétaire d’un magasin de meuble dans Harlem. Aspirant à gravir l’échelle sociale, il navigue entre deux mondes. D’une part, il y a celui où il est l’honnête homme, mari et père qui souhaite pouvoir payer un appartement sur une rue bien en vue et être admis au  Dumas Club , club sélect pour les Afro-Américains bien nantis. D’autre part, il recèle des télés et des bijoux dans son arrière-boutique.   Son cousin Freddie, petite frappe, l’entraîne malgré lui dans une combine louche. Sa bande et lui projettent de cambrioler les coffrets de sécurité de l’Hôtel Theresa, un gîte de luxe où les Afro-Américains à l’aise séjo

Fille en colère sur un banc de pierre

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  Une île italienne. Un père à tendance tyran. Une mère effacée. Quatre filles scindées en deux clans : les deux plus vieilles, les deux plus jeunes. Une disparition d’enfant.    Lorsque le père décède, c’est rempli d’appréhension qu’Aïda retourne auprès de sa famille pour ses funérailles. Elle avait quitté l’île pour Palerme à l’âge de 16 ans, quelques années après la disparition de Mimi, sa petite sœur bien-aimée et n’avait pas eu de contact avec ses deux grandes sœurs ou ses parents depuis 15 ans. Voilà le canevas de base de ce nouveau roman de Véronique Ovaldé.    On est dans une ambiance typiquement insulaire : chaud, lent, où la vie semble sur pause le temps de régler la succession de leur père. On a l’impression d’entendre le chant des cigales. Par contre, accrochez-vous! Un peu partout sont parsemées des phrases alambiquées (il arrive de trouver une phrase sur trois pages) pour démontrer l’état d’esprit du personnage et accentuer le rythme du récit. Je le mentionne pour celles