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Je n'ai personne à qui dire que j'ai peur

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Ce roman m’a captivé jusqu’à la fin. Il combine une enquête sur le meurtre de deux jumeaux avec l’introspection de Rachel, qui au cours de sa retraire d’écriture dans le bois explore son passé, ses blessures et son chemin vers la guérison de ses traumatismes. Rachel parviendra-t-elle à se reconstruire et à arrêter de s’autodétruire pendant cette retraite?    Ce texte est profondément intime car Véronique Marcotte puise dans ses propres expériences pour donner vie à Rachel, affichant une transparence remarquable. Aussi, elle s’inspire d’un crime récent et mondialement connu pour tisser un suspense psychologique prenant.   Sa capacité à fusionner le réel et la fiction, insufflant à son texte une authenticité palpable, est une de ses grandes forces. Son écriture est teintée d’une sincérité presque douloureuse, qui puise son essence dans des expériences personnelles. Cette dimension autofictionnelle enrichit l’œuvre, offrant une profondeur psychologique qui dépasse le simple ...

Du ventre des montages

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Après un solide coup du sort, Aina entreprend une longue et périlleuse quête. Les histoires glauques que sa mummo lui a racontées l’accompagnent tout au long du périple dans les forêts d’une férocité particulière. Kavela, où se situe le récit, est un lieu plutôt âpre au centre d’une nature impitoyable.    On retrouve dans  Du ventre des montagnes  les thèmes qui sont chers à l’autrice : l’obsession, le corps, le fait de s’alimenter. Il y est aussi question de transmission entre les aînées et les plus jeunes.    Puis, bien sûr, on peut compter sur Fanie Demeule pour créer une place à la chevelure rousse dans ses histoires.    Un roman  dark fantasy , comme un conte sombre aux détails parfois gore. Je me suis étonnée à embarquer dès le début et avec grand intérêt, même si ce n’est pas dans ma zone de confort. Et pour tout dire, j’ai vraiment beaucoup aimé ça !   L’écriture poétique et sensitive de Demeule nous fait plonger en apn...

La grosse qui rêvait d'amour

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La grosse qui rêvait d’amour  traite de grossophobie plus encore qu’il traite de la recherche amoureuse de Samuelle. Les standards de beauté féminins et les exigences envers le corps des femmes font en sorte que celles qui sont grosses ont de la difficulté à trouver l’amour.    C’est un roman léger, mais profond. Le ton est léger, les thématiques qu’il touche sont importantes. On y parle d’image corporelle depuis des décennies, mais comment une femme peut-elle changer la façon de percevoir et vivre dans son corps si on n’aborde pas la grossophobie ? Plusieurs personnes grosses, comme Samuelle le fait, ont tenté de s’aimer telles qu’elles sont, mais quand toute la société les regarde avec dégoût ou pitié, qu’elles ont du mal à se trouver des vêtements ou qu’elles expérimentent de la pression sociale ou familiale pour perdre du poids, entre autres, c’est impossible à faire. Nadia Tranchemontagne touche à ses sujets et plus avec finesse et humour.     Je partage av...

L'année où je suis sortie de mon aquarium

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On est en 1994 et Raphaëlle a 17 ans. Son frère est malade et sa situation exige beaucoup de toute la famille. L’adaptation au Cégep est difficile. Tout ça est plutôt lourd pour elle et, presque sur un coup de tête, elle décide d’abandonner le Cégep pour aller à Londres et y travailler comme fille au pair. On suit ses mésaventures dans un pays où elle ne maîtrise pas la langue, où elle tente de se faire des amis et espionne sa famille anglaise.   À travers ce qui apparaît comme des thématiques légères traitées avec humour, Karine Glorieux aborde aussi rapidement les répercussions de la maladie d’un membre de la fratrie. Ici, dans le cas de Raphaëlle, puisqu’il s’agit de son frère aîné, elle a dû être tranquille probablement depuis sa naissance. Elle a grandi en respectant les règles et ayant peur de déranger ses parents. Ce séjour à Londres est une belle occasion de découverte pour la jeune adulte.   Cette histoire m’a beaucoup plu. Raphaëlle est sympathique, drôle et fon...

Fille de fer

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Marie conduit des trains miniers sur la Côte-Nord. Elle n’a pas la vie facile, car seule femme, elle subit les commentaires et comportements hostiles de la majorité de ses collègues qui souhaitent qu’elle démissionne. Mais Marie n’a aucune intention de se laisser intimider.   Une nuit d’hiver, en pleine tempête, le train tombe en panne. Alors qu’elle essaie de vérifier son état, elle se blesse, perd conscience et est secourue par un homme qui l’amène au creux des bois pour la soigner, sans toutefois aviser la compagnie de chemin de fer qui l’embauche.    Sans qu’il s’agisse d’un suspense intense, bien que la tension montre clairement dans la dernière moitié du bouquin, Isabelle Grégoire pique la curiosité de son lecteur en laissant planer une ambiance un brin nébuleuse. Qu’est-ce qui a causé l’accident de train ? Quelle est l’histoire de cet ermite cultivé qui a recueilli Marie chez lui ? Jusqu’où les collègues de la jeune femme iront-ils pour s’en débarrasser ? ...

Vert comme l'enfer

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Vert comme l’enfer   est un roman à suspense qui met en scène deux femmes dans la trentaine qui se retrouvent à la croisée des chemins dans leur vie. D’une part, on est dans les années ’80, en Guyane française avec Alice. Elle vient de se séparer et son père, un Français établi en Guyane qui l’a abandonnée alors qu’elle était petite, l’invite chez lui afin de renouer leur lien. Elle accepte sa proposition, mais avant d’aller le voir, elle en profite pour s’offrir une excursion dans la jungle amazonienne.     D’autre part, 30 ans plus tard à Québec, on accompagne Flora. La jeune femme et sa mère ont depuis longtemps une relation complexe, qui a culminé par une dispute lors de leur dernière rencontre, trois semaines avant la mort de cette dernière.    Tout au long du récit, on alterne entre les histoires des deux héroïnes qui cherchent leur chemin. Il y a plusieurs similitudes entre elles, qu’on découvrira peu à peu à travers moult péripéties. Idylles, mystèr...

Tuer la poule

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Katia De Luca est une auteure populaire de comédie romantique. Après un scandale concernant un plagiat, elle court à New York retrouver son chum et tenter de faire carrière là-bas. Ses efforts sont vains et à la suite de sa rupture avec son amoureux, elle se retrouve de nouveau à Montréal, complètement fauchée, sans appart et sans boulot et. Ne voulant affronter les gens et refusant d’afficher sa déconvenue – non, mais, elle a été célèbre, que vont penser les gens! – elle se cloître dans sa chambre miteuse avec un affreux chien baveux aux yeux exorbités, que sa sœur la pratiquement forcée à adopter. Elle a toutes les intentions de se remettre à l’écriture, a même promis un manuscrit à son éditrice pour la fin de l’été, mais elle n’arrive plus à trouver l’inspiration pour écrire. Des visites à la bibliothèque et à la librairie lui confirment qu’elle a été déclassée, ce qui la met dans tous ses états. Pire, une femme qu’elle a connu s’est mise à l’écriture et remporte un franc succès qui...

Philippe H. dans l'angle mort

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Hélène a un chum presque parfait. Trop. Trop beau, trop fin, trop cultivé. Elle est irrésistiblement attirée par lui, mais… elle a du mal à gérer tout ça, à laisser entrer le bonheur dans sa vie. Hélène est en dépression et souffre d’anxiété généralisée, mais ne veut pas que Philippe le sache, de peur que cela mette fin à la relation. Elle décide donc de prendre de la distance, et déménage en Gaspésie où elle a trouvé un emploi de prof de psychologie au Cégep. À quelques semaines du début de la session, elle n’arrive pas à rédiger son plan de cours… C’est que la jeune femme, qui est beaucoup dans sa tête, a des pensées envahissantes, des mots et des pensées surgissent dans son esprit comme éclatent des bulles de champagne. Sauf que contrairement aux bulles, ça ne la rend pas euphorique du tout. Elle analyse tout à outrance, questionne tout et, bien évidemment, ça génère de l’anxiété. Le psy qu’elle voit lui a remis une prescription de médicaments afin de gérer ses symptômes, mais voilà...

De la confiture aux cochons

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Simone a perdu sa mère il y a quelque temps. Ressentant le besoin de s’éloigner de Montréal pour faire son deuil, elle décide de partir pour New York un moment. Elle fera d’une pierre deux coups et profitera de ce séjour dans la Grande Pomme pour visiter des ateliers de tatouage afin de trouver de l’inspiration, elle qui se considère déjà comme une vieille tatoueuse. Après quelques jours sans nouvelles d’elle, alors qu’elles se parlaient chaque matin, son amie Élyse est inquiète de ne pas avoir de ses nouvelles. Au sein de leur groupe d’amis, il y a Robert, un client de la taverne où travaille Élyse, qui est un enquêteur à la retraite. La jeune femme lui fait part de ses inquiétudes et lui demande de faire des recherches afin de retrouver sa trace.   Madeleine reprend connaissance avec les mains et le chandail taché de sang qui n’est pas le sien. Elle ignore ce qui est arrivé. Elle n’a avec elle qu’un sac à dos, pas de téléphone ni de portefeuilles. Tout ce dont elle se souvient, c...

Sous la ceinture : Un recueil puissant pour contrer la culture du viol

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Voilà un recueil de texte que j’avais hâte de lire. Comme femme, mais également comme ancienne intervenante auprès des femmes. Ayant œuvré pendant de nombreuses années auprès des victimes d’agression sexuelle, je ne pouvais que me réjouir de la parution de ce collectif de textes et d’illustrations de nature variée sur la culture du viol. Son objectif principal, nous informe Nancy B.-Pilon, qui a dirigé le projet, est d’amorcer ou d’instaurer un dialogue sur le sujet. Ces derniers temps, on a beaucoup parlé de culture du viol sur les réseaux sociaux et autres plateformes médiatiques. De nombreuses personnes se sont érigées contre l’expression, croyant peut-être, à tort, qu’elle sous-entendait que, comme société, nous cultivions le viol. Or, tel que le mentionnent Nancy B.-Pilon, Koriass et Judith Lussier dans le recueil, ce n’est pas du tout le cas. Judith Lussier explique que la culture du viol n’est pas le viol, mais un ensemble d’attitudes, d’idées qui banalise les agressions sexuell...

J'adore Rome : Une chick lit avec un plus!

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Antoine lui propose un séjour en amoureux à Rome. Catherine est aux anges. À sa grande surprise, ce n’est pas lui qu’elle retrouve à ses côtés, mais son assistant Rikash. Antoine a été retenu au travail par un dossier complexe. La belle avocate est en colère! Qu’à cela ne tienne, elle a bien l’intention de profiter de ce que la capitale a à lui offrir. Comme à l’habitude, les deux comparses se retrouvent comme par hasard au milieu d’une enquête sur l’éthique de la fabrication et la mise en vente de vêtement haut de gamme. Ils auront à faire avec des malfrats et vivront plus d’une aventure rocambolesque. Comme on peut s’en douter, il est impossible de parler de monde interlope en Italie sans faire référence à la mafia. On ne s’étonne donc pas qu’elle ait trouvé une place dans l’intrigue de J’adore Rome! Heureusement pour eux, ils auront le temps de profiter de la ville de la Dolce Vita avant l’enquête! Dans J’adore Rome , Isabelle Laflèche attire notre attention sur l’aspect non écolog...

Jeudi jeunesse - Le dernier Simon Boulerice, c'est plus que du bonbon!

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Florence, l’enseignante de natation avec des problèmes de poumons, et Léon, l’agent d’assurance avec des problèmes de visions, ne se connaissent pas. Puis, un jour, Florence, pressée, trébuche sur la canne de Léon. Pour se remettre de leurs émotions, ils vont boire une boisson fraîche et apprennent à se connaître. Finalement, ils se plaisent bien. Cette rencontre a toutes les allures du début d’une histoire d’amour. C’est une histoire toute mignonne et poétique dont les points centraux sont la différence et… une paille! Tous les deux aiment bien boire avec une paille et, en plus, leurs limitations peuvent s’illustrer à l’aide d’une paille. Les personnages sont inspirants, car ils mènent une vie active avec leurs limitations. Ils ne se concentrent pas sur les obstacles, mais sur ce qu’ils ont et vivent bien avec leur différence. En plus, comme couple, ils se complète bien! Les illustrations de Delphie Côté-Lacroix suivent le ton du texte. J'aime beaucoup l'utilisation du gris pâ...

Jeudi jeunesse : Un classique québécois indémodable

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En octobre dernier paraissait cette nouvelle édition du classique de Dominique Demers. Dans le troisième tome la mettant en vedette, Mademoiselle Charlotte a un nouvel emploi. Après avoir été enseignante et bibliothécaire, conceptrice de nouilles, oui, oui, de nouilles, elle est maintenant factrice. La vieille dame à la robe bleue et à l’étrange chapeau et son amie Gertrude — une roche — se retrouvent dans un petit village du nom de Saint-Machinchouin. C’est là qu’elle fera la rencontre de Léonie, une jeune fille qui l’a aperçu dans la rue. Rapidement, la fillette devient sa complice dans la livraison bien particulière de courrier. La mission qu’elles se donnent chamboulera les vies bien ordonnées des habitants de Saint-Machinchouin. Avec Mademoiselle Charlotte, on ne s’ennuie jamais! Sa curiosité sans bornes l’entraîne toujours dans des aventures autant rigolotes qu’elles sont rocambolesques. Ajoutez à cela les personnages colorés qu’elle rencontre sur son chemin et vous êtes assurés ...