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L'autre Jeanne : trouver la liberté d'être soi

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Encore une fois, il s’agit d’un roman à saveur autofictionnel. On y retrouve Jeanne et sa famille qu’on a connues dans Jeanne chez les autres . On est en 1988 et Jeanne a maintenant 18 ans. Sur un coup de tête, elle décide de prendre un billet aller simple pour Paris, quittant emploi et famille. Ses relations avec cette dernière étant plutôt difficiles, elle court vers l’Europe en quête de liberté. Après avoir passé une bonne partie de son adolescence en centre d’accueil, elle en a une soif incommensurable. Avant de quitter, son roman, Marie chez les autres , a été refusé par une première maison d’édition. Durant son voyage, elle remet en question son talent et son rêve d’être écrivaine. Elle aspirait à ce que celui-ci lui donne un statut et, surtout, le respect de ses sœurs. Elle ne peut pour autant s’empêcher d’écrire et tout au long de son séjour à l’étranger, elle noircit des cahiers. On peut lire des extraits de son journal, puisque le roman est divisé entre ces passages et un nar...

Coincée entre le temps d'avant et le temps d'après

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À 21 ans, Ariane est une jeune femme comme tant d’autres de son âge. Ayant dû choisir une voie professionnelle alors qu’elle n’était pas prête à le faire, elle se retrouve à ne pas aimer ce qu’elle étudie après deux ans de baccalauréat en communication. C’était un choix qu’elle a fait sous l’influence de ses proches qui la pressaient à faire un choix de carrière raisonnable. Elle ne s’y sent pas à sa place, mais n’a aucune idée d’où est sa place dans le monde. À la fin de sa deuxième année, elle part pour passer trois mois en Asie du Sud-Est. Peut-être là-bas trouvera-t-elle réponse à ses nombreux questionnements existentiels. Ce voyage aura aussi comme bienfait de l’éloigner de sa mère envahissante et plutôt manipulatrice depuis que la fille a tenté de prendre de la distance avec celle-ci. Vers la fin de son voyage, celui-ci se trouve écourté par une mauvaise nouvelle. Son père est décédé. De retour à Montréal, elle n’y tient pas longtemps. Le poids du deuil est trop lourd et rien ne ...

Un air de printemps!

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Mercredi matin, Juliette (elle préfère qu’on l’appelle Jules), 13 ans, se réveille au son de la voix de sa mère qui ne cesse de l’appeler. Encore endormie, elle croit que sa mère lui fait un poisson d’avril ( hé oui, c’est le 1 er avril), lorsqu’elle lui annonce qu’à la fin de la journée, elles s’envolent à New York pour une semaine pendant le congé de Pâques. Mais c’est bien vrai, sa mère doit s’y rendre pour rédiger un article pour une revue. La jeune fille rêve déjà de tout le magasinage qu’elle pourra faire dans la ville qui ne dort jamais. Quelle n’est pas sa déception quand sa mère refuse d’aller magasiner!   Juliette se prépare à passer une semaine ennuyante, contrainte de suivre l’itinéraire dressé par sa mère. Mais, comment New York peut-il être monotone avec ses musées, ses danseurs de rues, Time Square et Central Park? En réalité, Jules est davantage charmée qu’elle n’ose l’avouer à son enthousiaste mère qui se transforme en guide touristique. De plus, alors qu’elle ne ...

Patchouli de Sara Lazzaroni

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C’est un roman frais et tout en candeur que le premier roman de Sara Lazzaroni. Il met en scène Patchouli – vous l’aurez compris, ses parents étaient des hippies –, une jeune femme de 24 ans, qui rêve de devenir photographe pour le National Geographic , mais revient au Québec après des années de vagabondage à travers le monde. En arrivant, elle apprend que sa mère se meurt d’un cancer. Elle qui n’a jamais eu de racines – elle vivait dans un winnebago avec ses parents – tente de se trouver un point d’ancrage à Québec. Pour ce faire, elle se trouve un emploi dans un restaurant italien, dont les propriétaires lui offrent un accueil digne d’un membre de la famille. Dans l’éventualité de la mort prochaine de sa mère, et parce qu’elle n’a plus de liens avec son père depuis des années, elle se jettera dans ces bras ouverts. Le personnage est en quête existentielle. On peut constater les contradictions propres à cette période de la vie. Tant dans la narration du quotidien que dans la lecture d...

De Mumbai à Madurai : ou comment s'adapter dans l'effervescence

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Récit de voyage hors de l’ordinaire, le roman de François Hébert est éminemment poétique. Sa conjointe et lui arrivent en Inde pour prononcer des conférences lors d’un colloque sur la Francophonie. On se promène entre la narration de ses déboires, ses conversations avec sa femme, celles avec des collègues et amis, des extraits de son travail sur les œuvres québécoises et, majoritairement, ses réflexions personnelles. Ici, le terme dépaysement prend tout son sens. Tant en ce qui a trait au fond qu’à la forme. Hétéroclite comme le paysage Indien la plume de l’auteur est parfois bruyante. La rédaction au fil des pensées, comme des impressions livrées à chaud, propulse le lecteur dans l’esprit bouillonnant de François Hébert. Au fur et à mesure que ses réflexions surgissent, il évoque plusieurs œuvres et écrivains s’étant penchés sur l’exil. Sans tomber dans le name dropping , ces références sont un peu trop nombreuses et font un peu perdre la voix de l’auteur. Un peu comme pour l’In...