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Les deux visages du monde

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Résumé de l'éditeur   « Après quelques années passées à Atlanta, Toya Gardner, une jeune artiste afro-américaine, revient dans la petite ville des montagnes de Caroline du Nord d'où sa famille est originaire. Déterminée à dénoncer l'histoire esclavagiste de la région, elle ne tarde pas à s'y livrer à quelques actions d'éclat, provoquant de violentes tensions dans la communauté. Au même moment, Ernie, un policier du comté, arrête un mystérieux voyageur qui se révèle être un suprémaciste blanc. Celui-ci a en sa possession un carnet dans lequel figurent les noms de notables de la région. Bien décidé à creuser l'affaire, Ernie se heurte à sa hiérarchie. Quelques semaines plus tard, deux crimes viennent endeuiller la région. Chacun va alors devoir faire face à des secrets enfouis depuis trop longtemps, à des mensonges entretenus parfois depuis plusieurs générations.» Le roman de David Joy attire l’attention que le racisme peut être évident et frontal, mais il peut ég

L'année où je suis sortie de mon aquarium

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On est en 1994 et Raphaëlle a 17 ans. Son frère est malade et sa situation exige beaucoup de toute la famille. L’adaptation au Cégep est difficile. Tout ça est plutôt lourd pour elle et, presque sur un coup de tête, elle décide d’abandonner le Cégep pour aller à Londres et y travailler comme fille au pair. On suit ses mésaventures dans un pays où elle ne maîtrise pas la langue, où elle tente de se faire des amis et espionne sa famille anglaise.   À travers ce qui apparaît comme des thématiques légères traitées avec humour, Karine Glorieux aborde aussi rapidement les répercussions de la maladie d’un membre de la fratrie. Ici, dans le cas de Raphaëlle, puisqu’il s’agit de son frère aîné, elle a dû être tranquille probablement depuis sa naissance. Elle a grandi en respectant les règles et ayant peur de déranger ses parents. Ce séjour à Londres est une belle occasion de découverte pour la jeune adulte.   Cette histoire m’a beaucoup plu. Raphaëlle est sympathique, drôle et fonceuse. Ces qua

Follement écrivaine

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Écrire, comme tout geste de création, demande du temps, de l’espace. Or, malgré les avancées des dernières décennies, les rôles sociaux et la charge de travail des femmes demeurent plus grands que celle des hommes. Ce sont elles qui doivent davantage jongler avec la conciliation travail-famille ainsi qu’avec la charge mentale.    Dans cet essai très fouillé, Xavière Hardy nous entretient de la place des femmes en littérature. Utilisant comme référence Virginia Woolf, Marina Tsvetaïeva et Sylvia Plath, trois grandes écrivaines qui se sont enlevé la vie, elle explore les conditions qui ont fait et font encore en sorte que les femmes ont une de la difficulté à avoir une place en littérature. Il y est beaucoup question de santé mentale, d’épuisement et de la perte du goût de vivre qui résultent trop souvent de la surcharge des écrivaines.    Pour les lecteurices québécois.es : plusieurs références sur la charge de travail des femmes sont françaises. La littérature dont l’autrice parle est

Noir d'os

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On connaît Gloria Jean Watkins sous le nom de bell hooks (avec des minuscules, pour faire passer la cause avant l’individu). L’écrivaine et militante américaine, figure importante du féminisme afro-américain, est décédée en 2021. Ces dernières années on a eu la chance que ses textes soient réédités, car ils sont furieusement d’actualité. Toujours. Noir d’os — Mémoires de filles est son premier ouvrage autobiographique.    bell hooks a grandi durant les années 50 et 60 dans Kentucky dans le Sud des États-Unis, à l’époque de la ségrégation. À travers une collection de perceptions et de ressentis rendus comme des petites vignettes de trois pages. hooks traite de racisme, de colorisme, de sexisme, de violence, d’isolement, de sexualité, d’identité et de liberté. On y trouve les signes précurseurs du futur militantisme de l’autrice.   La narration est en grande partie à la troisième personne, même quand elle parle d’elle. Au départ, donne l’impression que c’est impersonnel, mais ça lui perm

Une locataire si discrète / The Quiet Tenant

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English version below Aiden Thomas est un trentenaire respecté de sa communauté. Bon mari et père de famille, il vit une existence calme et rangée, avec des habitudes bien posées. Mais derrière cet air de citoyen parfait, se cache un homme dangereux et cruel. Il a kidnappé Rachel et la séquestre depuis 5 ans dans une cabane plus loin sur son terrain boisé. Là, il la viole quotidiennement. Lorsque la femme d’Aiden décède, sa fille Cecilia (12 ans) et lui doivent déménager. Il compte donc tuer Rachel. Celle-ci tente le tout pour le tout et finit par le persuader de ne pas le faire et de la laisser vivre avec lui dans la maison (cet élément n’est pas convaincant, improbable). Ainsi, il la présente à sa Cecilia comme la locataire de la chambre d’ami (dans laquelle elle est attachée toute la journée).   Emily, propriétaire du resto-bar où Thomas se rend une fois par semaine, est fortement attirée par lui et souhaite prendre une place plus importante dans sa vie qu’être sa barmaid. Qu’arrive

Pour Britney

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Tout d’abord, je dois dire que j’aurais presque tout surligné de ce texte. Celui-ci traite du fait d’être une femme qui, dans les sociétés dans lesquelles nous vivons, est soumise au regard de la population, particulièrement des hommes. Et ce regard évalue trop souvent les femmes en regard à leur habillement ou comportement sous le prisme de la séduction. Cette séduction serait prétendument volontaire de la part de la femme qui sera déclarée coupable d’aguicher les hommes si elle décide de se vêtir de telle ou de telle façon. Bref, ça nous dit quelque chose, ce type de discours, non ?   Louise Chennevière dresse des parallèles entre son vécu et ceux des deux femmes qu’elle admire, soit Britney Spears et Nelly Arcand. L’objectivation du corps, les troubles de santé mentale, la profonde solitude sont autant de points communs entre la chanteuse et l’autrice (Arcand). Dans la même phrase, Chennièvre saute d’Arcand à Spears, tant de liens les unissant. Tant ce qu’on leur a assujetti (et que

Célèbre et exécrable!

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Cléo Louvent sait depuis toute jeune qu’elle veut être célèbre. Tout le monde sourit quand elle leur dit. Bien sûr, bien sûr ! Tant d’enfants rêvent d’une carrière internationale dans le domaine des arts, mais n’y arrivent pas. Cause toujours, petite ! On verra plus tard. Mais le rêve ne s’affadit pas avec l’âge et Cléo trime fort pour y parvenir. Puis, un jour, ça y est.    J’ai bien aimé ma lecture. Ce bouquin a agi un peu comme un entremets entre deux romans plus intenses. C’est une histoire pleine de cynisme, mais légère. Cléo est une vraie narcissique, elle a peu d’empathie et ne se soucie que de ses intérêts. Elle est juste un monstre de mépris, même pour ses fans !   En fait, Ventura nous présente seulement la réalité de la célébrité. Ici avec un personnage particulièrement égocentrique, donc on a un tableau plus sombre de la chose, mais c’est une facette du phénomène. Je pense qu’on peut avoir besoin de se le faire rappeler. Ce n’est pas tout rose d’être célèbre. C’est beaucoup