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Affichage des messages du novembre, 2023

Les lettres attachées, de David Goudreault

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Je ne sais pas si tu as entendu les diverses « lettres » que David Goudreault a déclamées à l’émission  Bonsoir, Bonsoir ! au cours des trois dernières années. J’en ai raté quelques-unes. Ben les voici colligées dans un livre et accompagnées d’un commentaire. Chaque mise en contexte nous aide à saisir ce qui a amené l’auteur à aborder un sujet ou, comme dans le cas de la  Lettre aux petits gars , les répercussions qu’elles ont eues dans sa vie.    Entendre les textes et les lire n’a pas le même impact. Si l’écoute de la performance filmée de David Goudreault  punche , la lecture nous permet de les absorber davantage, de les laisser résonner en nous, nous incitant à une réflexion plus poussée.    David Goudreault, toujours engagé, pertinent et touchant.    À lire ! Merci au Groupe Librex!

En garde : histoire d'une famille face à la protection de l'enfance

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Un des dispositifs permettant de déceler la maltraitance ou la négligence envers les enfants est la possibilité de dénoncer anonymement ceux que l’on soupçonne d’en être la cause. Ensuite, une investigation est menée pour savoir si le signalement est fondé et recevable. Il arrive que le système constate qu’il n’y a pas lieu d’intervenir. Le caractère anonyme de la plainte résulte parfois en des accusations non justifiées. Et, quelle que soit la conclusion de l’analyse de la situation, une telle accusation laisse des marques.   Dans  En garde,  Amélie Cordonnier explore le sujet à partir de son expérience personnelle. Elle raconte qu’elle a reçu une lettre la convoquant avec son conjoint et ses deux enfants aux bureaux de la protection de l’enfance. Quelqu’un avait appelé afin de signaler que l’auteure et son mari en leur progéniture.  Plongée dans un processus d’enquête qui ne semble jamais avoir de fin, la famille passera par de nombreuses étapes afin de prouver que les parents sont a

Brève : L'affaire Alice Crimmins

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Je suis fan de true crime depuis des décennies avant qu'on utilise cette appellation (j'ai notamment suivi le procès d'O.J. Simpson, suivis les dossiers sur Dahmer durant les années 90, etc. Ouais, ça ne me rajeunit pas!) Quand j'ai sur que les éditions 10/18 lançait la collection Society dédiée au true crime  ça m'a emballé et j'avais hâte de me les taper tous. Le premier livre est  L’affaire Alice Crimmins . En 1965, dans le quartier Queens, à New York, deux enfants disparaissent de leur chambre, pour être plus tard retrouvés morts. Rapidement, l’enquêteur chargé du dossier, un catholique pratiquant, arrive à la conclusion que c’est la mère la coupable. Le catholique pratiquant juge que la femme qui, pour l’époque, avait une vie qu’il jugeait dépravée devait avoir tué ses enfants. C’est troublant de voir à quel point les policiers et le système de justice avaient des œillères et négligé plusieurs pistes. Il y a d’ailleurs eu plus d’un procès pour cette raison.

Éteindre la lune

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  1996. Alors qu’ils ont 14 ans, Bobby et Zeke trompent l’ennui de l’été en lançant des projectiles sur les voitures du haut d’un viaduc. Un jour, il atteint un véhicule qui fait une embardée et tue une jeune femme (Amelia). Les deux adolescents réussissent à se sauver avant l’arrivée des policiers.    Cinq ans plus tard, Bobby travaille pour un escroc et fait continuellement des choix douteux qui le mèneront dans de très mauvaises postures. De son côté, Jack, le père éploré d’Amelia, la jeune femme tuée par Bobby, est toujours consumé par le deuil. L’ancien redresseur de torts s’inscrit à un cours d’écriture afin de juguler ses tourments et se rapprocher de sa fille et y rencontrera Lily qui est l’ex-belle-sœur de Bobby.    Il y a de multiples personnages dont on découvre peu à peu ce qui les lie. Ça m’a par contre, par moment, donné l’impression que l’on diluait l’histoire. C’est qu’en fait, ça ralentit le rythme de l’énigme principale. Cependant, plus on avance, plus la toile tissée

Dédé

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Je me souviens exactement d’où j’étais et de ce que je faisais quand j’ai appris la mort d’André Fortin. N’ayant pas écouté le dernier disque du groupe à l’époque, j’avais été fort surprise.  Christian Quesnel s’est entretenu avec des proches de Dédé afin de concocter une BD où l’on entre en intimité avec le chanteur. L’album raconte dans les grandes lignes l’histoire du Fortin, présenté de son point de vue. L’auteur a pris pour base des notes et écrits de Dédé ainsi que des témoignages de famille et amis. On y rencontre un homme passionné, perfectionniste, exigeant envers lui-même qui avait du mal avec la célébrité. C’était un gars de groupe, de communauté. Il voulait vivre l’amour, mais ne savait pas comment le gérer, comment être heureux. Les illustrations sont magnifiques ! Les superpositions avec les textes manuscrits donnent une facture visuelle qui appuie le propos. Au départ, les couleurs sont chaudes et vives, puis elles s’assombrissent au fur et à mesure. Le tout en support a

La version qui n'intéresse personne

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Le texte de la 4 e   de couv’ : « Elle croyait qu’ici, à l’autre bout du monde, au confluent de la rivière Klondike et du fleuve Yukon, parmi cette communauté de pinks, d’anars et de vagabons qu’elle et son meilleur ami Tom avait choisie, elle aurait le droit de vivre libre. De coucher avec qui elle veut, d’aimer qui elle veut, à visage découvert et sans honte. Mais la femme sans honte se déshonore – et contre la femme sans honneur, tous les coups sont permis.»   Les deux jeunes gens sont à la recherche de liberté et d’un groupe qui ont les mêmes affinités qu’eux pour mener une vie avec le moins d’attaches possible. Ils trouveront à Dawson l’objet de leur quête, mais découvrirons également un monde sauvage et cruel.    Emanuelle Pierrot nous plonge dans cette amitié fusionnelle qu’est celle de Sacha et Tom. Comme certaines personnes, il nous arrive d’être mal à l’aise ou du moins de penser que ça risque de mal se terminer. C’est fréquent dans les relations symbiotiques. On s’accroche d

Raté

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  Raté c’est l’histoire d’un gars, Christian, qui dérape complètement, s’abîme dans le désespoir, tente de se suicider en se jetant devant le métro, manque son coup et se retrouve tétraplégique. Prisonnier de son corps, il doit réapprivoiser sa vie, avec un ado qui lui en veut et une ancienne blonde qui se trouve soudain dans un rôle de proche aidante.   Au départ en crise et donc plutôt désagréable, limite pédant, Christian devient plus sympathique, alors que son état l’amène sur le chemin de l’humilité. Il passe à travers un rude processus d’adaptation qui lui fait revoir ce qui est réellement important pour lui. Maryline, pour sa part, essaie d’être forte et là pour son ex qu’elle accueille à la maison. Elle semble parfois trop parfaite et on aurait envie de sentir davantage la difficulté qu’on sait qu’elle vit à se faire à son nouveau rôle.    Bien que les thématiques de la dépression, du suicide, du handicap, des exigences de la proche aidance, de l’itinérance sont de lourds suje

Du même sang

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Être femme, épouse et mère, est-ce mener une vie de renoncements ? Qu’est-ce qui définit la filiation ? Les liens de sang ? Les sentiments d’affection ? Les soins apportés à un enfant ? Notre enfance, nos traumas, nos conditions personnelles et sociales déterminent-ils qui nous sommes ? Ce que nous pouvons faire ?    La saga intergénérationnelle de Denene Millner embrasse une énorme quantité de sujets. Se déroulant de 1964 à 2005 et comptant 600 et quelques pages,  Du même sang  raconte l’histoire de trois femmes afro-américaines et leur lien, dans l’Amérique post-déségrégation. Il y a Grace, une petite-fille qui vit avec sa mère, plutôt absente, et sa grand-mère dans le Sud où les choses ont très peu changées depuis les années sombres de la ségrégation. La matriarche, accoucheuse, adore Grace et souhaite lui apprendre à aider les femmes à donner naissance.    Il y a Delores, Lolo, mère adoptive d’un garçon et d’une fille. Avec derrière elle un passé traumatique, elle essaiera d’élever

Le passant du Bowery

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Clément Ghys dresse le portrait du 222 Bowery, Manhattan. Habité et fréquenté par de nombreux artistes dont Andy Warhol, Mark Rothko, William S. Burroughs, John Giorno, l’immeuble a eu une place centrale dans le milieu culturel new-yorkais particulièrement durant les années 60.    On en apprend beaucoup sur l’histoire du bâtiment, de l’architecture, de New York et particulièrement de Manhattan, mais aussi, sur la vie ainsi que les fréquentations de tout ce beau monde. Parce qu’on ne se le cachera pas, les années soixante ont été une période de quête de liberté qui donnait souvent lieu à des expérimentations qui ont leur place dans le récit. Sexe (quand même pas mal), drogue et rock’n’roll !    Un brin mélancolique d’un univers dans lequel il aurait aimé évoluer, Clément Ghys a effectué de solides recherches, on le sent. On a l’impression qu’il les a tous rencontrés. Bien sûr, il y a certains peintres ou poètes qui sont moins connus et on n’a malheureusement que de succinctes informatio