Messages

Affichage des messages portant l'étiquette Michel Jean

Qimmik

Image
Qimmik  nous transporte dans le Grand Nord auprès de la communauté inuit. C’est un roman à double temporalité. D’une part, on est avec Saullu durant les années 60. D’autre part, on suit Ève, une jeune avocate de Montréal qui s’est vue attribuée par son cabinet, la défense d’Uqittuq Ainalik, qui est accusé du meurtre de deux policiers retraités sur la Côte-Nord.   Histoire d’un peuple, mais aussi d’un territoire, immense et splendide,  Qimmik  nous en apprend beaucoup sur ce peuple qu’on connaît très peu. Particulièrement contemplatif à cause de la solitude propre au mode de vie inuit, le roman   nous immerge au cœur de la nature si belle et si redoutable à la fois. Puis il y a ces autres personnages importants, les qimmik (chiens d’attelages) qui sont indispensables à la survie de la nation inuit, nomade qui doit parcourir d’énormes étendues en raison de la recherche de nourriture.    Leitmotiv dans l’œuvre de Jean, se trouvent les conséquences de...

Tiohtiá:ke

Image
                                                                        Le dernier roman de Michel Jean nous présente Élie Mestenapeo, un Innu, qui a été banni de sa communauté alors qu’il a reçu une sentence de prison pour le meurtre de son père. À sa sortie du pénitencier, isolé et sans ressource, il quitte donc Pessamit pour  Tiohtiá:ke  (Montréal en langue mohawk). Comme il n’a pas d’argent et nulle part où habiter, il se retrouvera dans la rue. Rapidement, il ira au Square Cabot, où il rencontrera de nombreuses personnes issues des Premières Nations aussi en situation d’itinérance. Déracinés, à la dérive, en proie à un besoin de retrouver le sentiment de communauté, ils s’y regroupent. On les accompagnera dans leur cheminement pour trouver leur place, trou...

Charmée par le bruit du Pekuakami

Image
Le dernier roman de Michel Jean nous transporte littéralement dans la vie de son aïeule, Almanda Siméon. La jeune femme québécoise caucasienne devient amoureuse de Thomas, un bel Innu. Malgré les réticences de son oncle et de sa tante l’ayant adoptée, elle marie son prétendant et part avec lui pour vivre une existence nomade qui l’appelle si fort. Cette vie n’a rien de facile. Extrêmement exigeante physiquement en raison des longues heures de marche, de portage, du fait que de très nombreux aspects tributaires à la nature, elle ne s’y sent pas moins chez elle. C’est la vie qu’elle a choisi et elle l’embrasse pleinement en dépit de nombreux affrontement avec les éléments. Qu’est-ce que je me suis laissée emportée par cette histoire   ! Si dans les premières pages, je croyais entendre la voix del’auteur, très rapidement, je n’ai entendu que celle D’Almanda. On est plongé dans l’adaptation qu’elle doit faire, ne reculant devant rien pour devenir une membre à part entière de cette famill...

La belle mélancolie

Image
Arnaud Delagrave est un ancien avocat qui travaille dans une boîte de communication spécialisée en gestion de crise. Alors que des meurtres ont lieu à la Drago Polar Mine, des clients dont l’entreprise se situe dans le Grand Nord, il est appelé à la rescousse par le propriétaire pour minimiser l’impact de cette tragédie sur l’entreprise. Une enfilade d’événements l’y ramèneront à plusieurs reprises et de concert avec d’autres éléments, le conduiront à se questionner sur les limites de son travail ainsi que sur ses choix professionnels. Depuis quelques années, Michel Jean tourne sa lunette sur les injustices envers les Amérindiens. Dans La belle mélancolie , il se penche sur un aspect du sort des Inuits, un peuple qui, contrairement à la croyance populaire, ne fait pas partie des Premières nations. Il nous sensibilise encore une fois sur les problématiques sociales qui touchent les Inuits. Pauvreté, prostitution, viol, alcoolisme, contrebande d’alcool et j’en passe. Dans La belle mélanc...

Pourquoi courir?

Image
La course, le jogging, le footing, quelle que soit l’appellation qu’on utilise pour la décrire, est sans contredit une activité en plein essor. Beaucoup de livres y sont consacrés, mais il s’agit généralement de guides pratiques ou d’essais sur ses bienfaits physiques ou la façon de traiter les blessures qui y sont parfois reliés. En septembre dernier, paraissait le recueil de nouvelles Pourquoi cours-tu comme ça , publié chez Stanké. La mission confiée à six autres auteurs par Marie-Josée Turgeon et Michel Jean : écrire une nouvelle au sujet de la course. Il existe plusieurs motivations pour se mettre à courir et de persévérer – chose qui est plus difficile que de commencer. Des raisons primaires, secondaires et tertiaires. L’un court un peu par hasard parce que l’on a remarqué que son défaut plantaire lui permet de courir rapidement. L’autre pour faire le deuil des relations, s’accrocher à la vie et pour enrayer la maladie. Un autre pour se tenir en forme, pour être avec la fille...

Le vent en parle encore, de Michel Jean

Image
On est en 1936, à l’époque où le clergé et l’État se liguaient encore ensemble sur certains dossiers, comme celui des autochtones. Les sauvages, comme ils les appellent, sont odieusement considérés comme un croisement entre un animal et un humain. Ce sont, pour les dirigeants, des âmes à mater, puis à éduquer correctement. Mais surtout, il faut les cacher, les casser et les faire obéir, de toutes les façons possibles. Nombre de religieux se sont livrés à des sévices, plus cruels les uns que les autres, à leur égard. C’est ainsi que Virginie, Marie et Thomas sont arrachés à leur famille pour être éduqués dans un pensionnat se trouvant à plus de 1000 kilomètres du lieu qu’ils connaissent. Là, on les dépouille de leurs prénoms pour leur assigner un chiffre, on leur interdit de parler leur langue natale et, comme si cela n’était pas assez, afin de les casser, de leur voler leur âme, on les bat, les maltraite, les viole. On découvre tout cela alors que plus de 60 ans plus tard une avocate c...