Gladius dei versus Opus Magnum, ou l’histoire de l’Argumentum
L’auteur Hervé Gagnon, nous fait découvrir le Montréal de 1886 à travers les yeux de Pierre Moreau, le personnage principal. Il est professeur d’histoire au collège de Montréal, fréquente Julie, la fille d’un notaire, et s’entend à merveille avec son cousin qui est prêtre dans le même collège. Sa vie se déroule comme un charme et un avenir radieux se profile à l’horizon. Mais c’est sans compter les événements de novembre 1290 qui furent suivis par ceux de septembre 1866. Soudain son existence est chamboulée, son entrée chez les francs-maçons semble à fois une bénédiction et une malédiction.
L’histoire nous transporte à plusieurs époques et en divers endroits de manière très fluide, chaque bond en arrière apportant son lot d’informations. L’atmosphère du Montréal du 19e siècle est décrite avec une sensibilité qui le rend tangible. L’empreinte religieuse, tant sur les relations interpersonnelles que sur la bienséance, est omniprésente et la rivalité avec liberté de pensée prônée par les francs-maçons n’en est que plus forte. La tension aussi bien physique que psychologique que doit supporter Pierre est très bien rendue. Nous vivons non seulement l’angoisse avec lui, mais également ses quelques moments de bonheur.
C’est un roman passionnant qui nous place dans un temps où seules les voitures ayant de vrais chevaux existaient et où les policiers n’avaient pas de gyrophares. L’action monte tout au long du livre et la pression s’accentue sans cesse sur le professeur d’histoire dont la vie a chaviré. La complexité de la trame est menée d’une main de maître. Mon unique regret est de devoir attendre le deuxième volume pour pouvoir continuer à m’immerger dans l’ambiance du 19e et suivre cette saga captivante.
Dominique de Leeuw
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