Abattre la bête : le summum pour la fin

C’est avec un plaisir doux amer de retrouver la Bête, car on sait que c’est la dernière fois. Incarcérée à l’Institut Philippe Pinel, la Bête fomente des « plans de nèg », comme je suis sûre qu’il les décrirait lui-même, pour retrouver sa mère. Eh oui, cette obsession n’est pas près de lui passer!

La Bête, toujours en quête d’amour et de reconnaissance, tombe amoureuse ou « en amitié » à rien. Elle démontre une naïveté désarmante, preuve de son développement affectif cristallisé dans la prime enfance. C’est pour cela que l’on s’y est attaché et qu’elle nous manquera. C’est aussi pour cela qu’elle se mettra dans des situations toujours plus abracadabrantes.

Que dire de plus sinon que la Bête est encore plus déchaînée que jamais? Elle et l’auteur, David Goudreault, sont au summum de leur forme dans ce dernier opus. Non, mais quel esprit inventif, vif, fabuleux! La plume alerte et vitriolique de Goudreault rythme le récit de telle manière qu’il semble qu’on entend l’homme de mots slamer à chaque phrase. De continuels jeux de mots de haute voltige, des phrases et images-chocs nous sont servies pour notre plus grand plaisir.

Par l’utilisation de l’absurde, l’écrivain dénonce plusieurs phénomènes, dont l’objectivation des femmes, le racisme, l’homophobie, les préjugés envers les itinérants, les punks, les radios poubelles et j’en passe.

Comment vous dire ce que j’ai ressenti à la lecture d’Abattre la Bête? Ç’a été ni plus ni moins qu’un orgasme littéraire! N’ayons pas peur des mots! David Goudreault n’en a pas peur, lui, alors pourquoi se gêner? Vous aller rire, mais ce roman fait partie livres que je caresse des mains et que je serre contre ma poitrine. Juste parce qu’ils m’ont fait passer de bons moments et que j’adore l’esprit vif qui se dégage de chaque ligne. La trilogie restera dans ma bibliothèque de livres favoris à relire.
  
Yannick Ollassa / La Bouquineuse boulimique


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