Quelques solitudes

Après une rupture avec son amoureux, Lili déménage dans une maison de l’Île-Verte qu’elle partagera avec le propriétaire, Simon-Pierre, qui est particulier et énigmatique. Après 10 ans de vie de couple, elle a besoin de solitude, de réapprendre à se connaître. Ce n’est donc pas grave si Simon-Pierre n’est pas très sociable. Ça lui permettra aussi de se plonger dans son projet d’écriture. 

Ce roman remporte une grande popularité chez les vingtenaires et trentenaires. Je peux comprendre pourquoi. Pour moi, par contre, bien que ce fut une lecture légère et dans l’ensemble agréable, j’ai quelques réserves. J’avoue que j’ai trouvé le tout un peu trop lisse. Y sont dépeints des couples et des personnages trop « parfaits ». Mis à part la raison principale qui a fait en sorte que chacun d’eux s’est retrouvé à partager cette maison de Laval, les deux jeunes adultes sont trop « parfaits ». Les colocs sont des exemples d’empathie, de communication respectueuse et de bonne gestion émotive. Ça fait très « c’est comme ça qu’on doit gérer les choses ». OK, Cadieux est en thérapie depuis des années, donc il a intégré des concepts et des connaissances des phénomènes psychologiques. Il est capable d’autocritique et de conscience de soi, mais dans le cas de Lili, j’aurais pensé qu’elle puisse être un peu plus imparfaite qu’elle ne l’est. En somme, il y avait un aspect légèrement didactique sur la bienveillance et la communication respectueuse. Aussi, Quelques solitudes m’a fait penser à un conte pour début vingtaine, en ce sens qu’il y a quelques clichés et certains dénouements sont prévisibles. 

  

Si l’histoire n’évite pas certains clichés, l’une de ses grandes forces est d’aborder des tabous. Je ne les nommerai pas pour ne pas divulgâcher, mais je peux vous dire qu’entre autres l’auteure déboulonne adroitement le mythe que l’amour triomphe de tout et que si on s’aime, tout se règle. La réalité nous apprend rapidement que ce n’est malheureusement pas le cas. 

 

Explorant, notamment, les thématiques d’acceptation de soi et de deuil, le roman se centre sur le cheminement psychologique et personnel de Lili et « Cadieux ». De longues discussions nous les démontrent avec clarté. L’écriture de Marianne Brisebois est fluide et ses personnages attachants. Le ton est léger, malgré la profondeur des sujets abordés, ce qui rend le tout très accessible. Un élément important! Quelques solitudes saura plaire à plusieurs, comme c’est déjà le cas. 

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