Ce qui vient après de JoAnne Tompkins
La communauté de Port Furlong, tout près du Puget Sound, dans l’État de Washington, est secouée. Jonah et Daniel, deux adolescents de 16 ans, sont décédés. Le plus douloureux c’est que Jonah a tué son meilleur ami avant de se suicider. Les deux garçons étaient voisins et sont rapidement devenus de inséparables, leurs types de personnalités différents étant complémentaires. Jonah était introverti. Daniel, populaire, extraverti.
Evangeline, 16 ans, est enceinte et désertée par sa mère. Isaac la retrouvera sur son terrain en train de dormir. Isaac, récemment séparé de la mère de son fils, se sent terriblement abandonné dans cette épreuve. Il décidera donc de l’héberger pour la nuit. L’homme, très religieux, accepte qu’elle reste plus longtemps lorsqu’il réalise qu’elle n’a nulle part où aller. Les deux tenteront de s’adapter à la vie ensemble, chacun se débattant avec ses propres difficultés. Evangeline, trop souvent brûlée, peine à s’ouvrir et à avoir confiance en Isaac. On assiste à la relation qui se tisse entre eux tandis qu’on apprend ce qui les lie déjà.
Tout comme Isaac, on cherche désespérément à comprendre ce qui a pu mal tourner au point de se solder par ces deux morts. Peu à peu, Isaac découvre une facette de Daniel qu’il ne lui soupçonnait pas. Chaque individu à plusieurs côtés à sa personnalité. Nous ne sommes pas avec notre famille de la même manière que nous sommes avec nos amis ou avec nos collègues. C’est tout à fait normal. Parfois, comme dans ce cas-ci, ça réserve des surprises à nos proches. On a nos aspects lumineux et on a notre part d’ombre. Les deux garçons ne font pas exception à cette règle.
Comme Isaac est quaker, on y parle de foi et de relation avec Dieu. Ce n’est pas central, mais puisque naturellement quand on est en deuil on cherche à quoi s’accrocher et que c’est là que l’humain se tourne ou se détourne de sa religion, s’il en pratique une, l’autrice l’aborde. Je ne suis pas friande de religion, du tout. Mais je suis curieuse et j’ai vaguement entendu parler des quakers, sans savoir ce que c’était. J’ai trouvé intéressant d’en connaître davantage à ce sujet. Si toute évocation de Dieu te dérange, ce n’est peut-être pas le roman pour toi. Mais tu passerais à côté d’une puissante lecture.
Ce qui vient après est écrit avec sensibilité et maîtrise, sur les toutes premières étapes du processus du deuil. Il y est question de mal être, mais aussi des apparences, de résilience, de liens tissés, de reconstruction. Il y a des émotions et une la tension lancinante. C’est bouleversant, tout en laissant voir l’espoir qui point lentement.
En terminant, je dois noter des éléments qui ne sont pas littéraires, mais qui font partie de mon plaisir de lecture : j’ai beaucoup aimé la texture du papier combiné au poids du livre.
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