Grande couronne, de Salomé Kiner
Nous sommes en banlieue pavillonnaire de Paris, en 1999. Une adolescente de 14 ans rêve de sa vie future en regardant passer les trains. Désirant porter des marques comme les autres ados du collège, et alors que sa mère refuse de lui en acheter, la désinvolte narratrice intègre un petit réseau de prostitution juvénile qui offre des services de masturbation et fellation à une clientèle de jeunes hommes.
Parallèlement à cela, la cellule familiale explose. Alors que sa mère sombre dans une dépression et que sa sœur aînée quitte pour l’Espagne, la jeune fille devient en quelque sorte une mère de substitution pour ses deux petits frères.
Grande couronne se penche sur l’adolescence, les rêves, les espoirs et les désillusions. Un certain humour vient tempérer des thématiques plus lourdes, ce qui en fait une lecture plus légère qu’il n’y paraît. Aussi, ce qui participe à diminuer l’intensité émotive du roman, mais qui est peut-être moins souhaitable, c’est qu’on ne sent pas toujours les états d’âme de la narratrice. On lit qu’elle est inquiète ou anxieuse, mais on ne le ressent pas. Bien qu’elle vive et dise des choses bouleversantes, elle a parfois l’air détachée de ce qui lui arrive. Par contre, l’auteure dépeint les scènes de prostitution de manière crue et là, on éprouve l’ampleur du choc entre l’adolescente un peu naïve et la réalité de ses choix.
Un roman sympathique qui se lit vite. Cependant, je tiens à préciser que si tu es adepte de tension ou de suspense, ce n’est peut-être pas un bouquin qui te comblera.
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