Je suis la maman du bourreau

Un scandale éclate pour l’Église catholique. Des gens accusent un prêtre d’agressions sexuelles pédophiles. Madame de Miremont, une aristocrate fervente catholique de 90 ans, en est outrée. Puis elle apprend que le curé visé n’est nul autre que son fils adoré. Elle refuse d’y les faits jusqu’à ce qu’un journaliste lui fournisse des informations qui la font hésiter. Elle entre en contact avec une des victimes de son fils et se rend à l’évidence. 

 

Si ce livre a su trouver son public, malheureusement, je n’en fais pas partie. L’idée de base est très bonne et on ne peut nier qu’il y a là matière à faire un excellent bouquin. Toutefois, plusieurs éléments ont fait en sorte que la rencontre entre cette histoire et moi n’a pas été satisfaisante. Au départ, et c’est un truc très personnel et je ne tiens pas rigueur à l’auteur là-dessus, c’est que la religion est omniprésente dans le roman. Très. Comme c’est une question de croyance ou d’affinités, je suis passée par-dessus l’imposante quantité de détails et de citations religieuses (ç’a été dur pour moi au début, généralement, ça m’horripile). Ça parle d’un prêtre, bien sûr, mais en réalité, c’est surtout la mère, de 90 ans, qui est très dévote. Son fils et elle sont décalés par rapport à l’époque dans laquelle ils vivent. C’est comme s’ils étaient désuets, figés dans le temps. On dirait le début du siècle dernier. En fait, j’avais l’impression d’être dans un roman historique.

 

Hormis la question on ne peut plus personnelle dde l’omniprésence de la religion, d’autres éléments ont contribué au fait que je reste sur ma faim. Je m’attendais à ce que l’auteur explore davantage l’aspect psychologique, le tiraillement, le déchirement de la dame. La façon dont elle compose avec cela, l’impact que cela a sur sa vie. Mais en fait, rapidement, la mère et une des victimes de son fils se lient presque instantanément. J’ai trouvé ça peu crédible. Les deux ont des réactions presque parfaites. C’est trop lisse. Ça se passe rarement de cette manière. Je sais qu’il s’agit d’une fiction, mais bon, je n’y ai pas cru.

 

Et, c’est aussi relié à mon point précédent, mais l’auteur ne nous démontre pas suffisamment ce qu’il avance. Un principe de l’écriture est « Show, don’t tell ». Ne le dis pas, démontre-le. Je vous donne un exemple. À un moment, il nous mentionne, en moins de 10 phrases que des indices qui auraient pu mettre la puce à l’oreille de Madame de Miremont. Sauf qu’il ne nous le raconte pas.

 

C’est bien dommage, car le sujet est vaste et important. Tant de choses auraient pu être explorées! Mais, hé, ce n’est que mon humble avis ! Beaucoup ont aimé, même adoré, alors le thème vous intéresse, je vous enjoins à le lire. 


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