En garde : histoire d'une famille face à la protection de l'enfance
Dans En garde, Amélie Cordonnier explore le sujet à partir de son expérience personnelle. Elle raconte qu’elle a reçu une lettre la convoquant avec son conjoint et ses deux enfants aux bureaux de la protection de l’enfance. Quelqu’un avait appelé afin de signaler que l’auteure et son mari en leur progéniture. Plongée dans un processus d’enquête qui ne semble jamais avoir de fin, la famille passera par de nombreuses étapes afin de prouver que les parents sont aptes à remplir convenablement leur rôle et que les enfants ne sont pas en danger. À partir de ce moment, leurs vies ne seront plus jamais pareilles. Et on le comprend, c'est un des pires cauchemars d'un parent!
J’ai été happée, totalement accrochée, curieuse de voir ce qui allait advenir. Interpellée comme je crois que tout parent le serait. L’auteure rend bien les émotions suscitées par la situation et installe bien le suspense. On est là, on est avec elle, sur le bout de notre chaise. Plus je lisais, plus j’étais décontenancée. Plus j’avançais dans l’histoire, plus je réalisais que j’étais bien devant un roman de fiction. L’auteure a choisi d’aller dans l’absurde, pour exprimer comment les parents se sentent quand on se met à enquêter sur leurs compétences parentales, tout en souhaitant qu’on ne s’imagine pas qu’elle a vécu tel ou tel événement. Peut-être également pour ne pas critiquer de manière trop frontale les instances de protection, car quoique certaines dénonciations soient sans fondement, la nécessité de ces dispositifs est indéniable.
Même si le choix de l'auteure m'a plus ou moins plu, j’ai poursuivi ma lecture en étant toujours aussi curieuse de savoir comment finirait l’histoire. Cependant, je crois que son témoignage aurait été plus fort que la fiction qu’elle en a fait. Il n’en demeure pas moins que c'est captivant et cauchemardesque. On n’entend pas souvent les voix de parents qui ont été convoqués par la protection de l’enfance (de la jeunesse). On comprend que ceux-ci vivent un sentiment de honte qui les musèlent. Je ne peux que saluer le courage d’Amélie Cordonnier d’avoir pris la parole à ce sujet.
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