La version qui n'intéresse personne

Le texte de la 4e de couv’ :

«Elle croyait qu’ici, à l’autre bout du monde, au confluent de la rivière Klondike et du fleuve Yukon, parmi cette communauté de pinks, d’anars et de vagabons qu’elle et son meilleur ami Tom avait choisie, elle aurait le droit de vivre libre. De coucher avec qui elle veut, d’aimer qui elle veut, à visage découvert et sans honte. Mais la femme sans honte se déshonore – et contre la femme sans honneur, tous les coups sont permis.»

 

Les deux jeunes gens sont à la recherche de liberté et d’un groupe qui ont les mêmes affinités qu’eux pour mener une vie avec le moins d’attaches possible. Ils trouveront à Dawson l’objet de leur quête, mais découvrirons également un monde sauvage et cruel. 

 

Emanuelle Pierrot nous plonge dans cette amitié fusionnelle qu’est celle de Sacha et Tom. Comme certaines personnes, il nous arrive d’être mal à l’aise ou du moins de penser que ça risque de mal se terminer. C’est fréquent dans les relations symbiotiques. On s’accroche donc en attendant. 

 

On est quitte pour un grand dépaysement. On s’immerge dans le Yukon et dans cette vie de sexe, de drogue et d’errance. Les deux amis s’y plaisent jusqu’à ce que les choses prennent une tournure dramatique. Les petites communautés sont belles dans leur solidarité, mais elles peuvent également être impitoyables. 

 

J’ai une réserve. C’est qu’un moment pivot est annoncé sur la jaquette du livre, puis dans le roman Sacha fait allusion au moins à deux reprises à l’éclatement de son bien-être, plus tard. Ce procédé peut avoir deux effets (ou une combinaison des deux) ; soit ça accroche le lecteur, soit ça le rend impatient. Pour moi, ç’a été les deux. Ma curiosité était piqué au point où j’avais hâte de savoir que c’était et ça a fait en sorte que de trop nombreuses pages m’ont semblé longues. 

 

La version qui n’intéresse personne est un troublant cri du cœur. Comme le dit le titre, tout le monde refuse d’entendre Sacha, de la croire. Cette réalité douloureuse résonnera en chaque individu, car le rejet est malheureusement universel. On vit de l’impuissance à être témoin du calvaire de Sacha et on aimerait l’aider, intercéder en sa faveur. 

 

Une lecture indéniablement émouvante.

 

 

Commentaires

  1. je viens à peine de le terminer et je mes sens prise ''entre deux chaises'' concernant mon appréciation de ce roman. Tout comme toi, j'ai aimé et moins aimé même que par moment cette lecture m'a laissée indifférente. Je n'sais pas. Peut- être que j'en ai raté des bouts!! Enfin, je ne sais pas vraiment quoi en dire!

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    1. Je comprends ce que tu veux dire. Et malheureusement, nos lectures ne peuvent pas toutes être un coup de cœur.

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