Toutes les nuances de la nuit

Comme d’autres romans parus chez Sonatine ces derniers temps, celui-ci se passe dans les Ozarks.plus précisément du côté du Missouri. L’histoire s’étend de 1975 à 2001.

 

Le jeune Joseph, surnommé Patch parce qu’il n’a qu’un œil et porte des cache-œil a 13 ans. En raison de son handicap, le garçon qui vit seul avec sa mère s’est rapidement pris d’une passion pour les pirates. Tant qu’il se considère un pirate. Ses aventures, ce sont les petits vols qu’il fait un peu partout dans la ville. Paria, il est victime d’intimidation. Une autre jeune fille n’a pas de copains, Saint, qui habite avec sa grand-mère. Les deux se lieront d’une solide amitié que rien ne pourrait détruire. Mais voilà qu’un jour Patch, en voulant défendre son crush, Misty, est kidnappé par un malfaiteur. À partir de ce moment, Saint est désemparée et met tout en œuvre pour le trouver, même lorsque la police cesse les recherches. 

 

Grâce à l’enquête de Saint, Patch est retrouvé. Bon ce bout-là, ça fait un peu arrangé gros, car elle a quand même que 13 ans, mais c’est pas pire que dans les blockbusters qu’on peut voir au grand écran. Après son retour, on s’y attend, Patch ne sera plus jamais pareil. Avant toujours rieur, confiant, se foutait de ce qu’on pensait de lui. Après, il est brisé. Une seule chose l’intéresse. Il était obnubilé par l’idée de retrouver Grace, une jeune fille qui aurait été séquestrée avec lui.

 

Le doute quant à l’existence de Grace persiste. Est-elle issue de l’inconscient de Patch ou est-elle bien réelle ? D’autant plus qu’elle m’a semblé connaître bien des trucs pour une ado en 1975 (où il n’y avait que quelques documentaires, les encyclopédies, les voyages et la culture des parents comme base de données). 

 

Les chapitres très courts, généralement deux ou trois pages, font en sorte de rythmer l’histoire. J’ai toutefois trouvé quelques longueurs. Pas dans le sens « le temps est long pour le lecteur parce qu’il l’est pour les personnages et qu’on a besoin de sentir cet étirement du temps ». Cependant, comme les chapitres sont brefs, on change rapidement d’action, de lieu, et, etc. Donc ça atténue l’effet de lenteur vers 500 pages. Ça ne dure pas tout le reste, je te rassure !

 

Les descriptions, bien dosées, nous permettent une bonne immersion dans l’histoire, sans alourdir le tout. Elles soutiennent également le mystère. Une galerie de personnages touchants, complexes, riches favorise l’adhésion au récit. De même que de nombreuses intrigues qui se nouent et se dénouent successivement. À 300 pages de la fin, on se demande ce qu’il peut se passer de plus. On n’a aucune idée d’où il va nous mener. On est curieux.

 

Toutes les nuances de la nuit est un mélange de genres. C’est un roman de suspense, une enquête policière au long court, un roman d’apprentissage, une histoire d’amour et d’amitié. 

Le bouquin m’a été chaudement recommandé par Lydie de @pm.alapage pour qui ce fut un coup de cœur. Si on n’est pas trop loin, ce ne fut pas mon cas, cependant, c’est une très, très bonne lecture ! Vas-tu te laisser tenter ?