Le Club des enfants perdus
Que dire sur ce roman ? Je me suis longtemps demandé où l’autrice nous amenait ! La façon dont elle aborde son sujet m’a surprise et m’a plu, ce qui m’a étonné davantage ! 😊
À travers l’histoire de Miranda et de son père Armand, Le Club des enfants perdus traite de ces individus qui, des très jeunes, n’ont pas le bonheur facile. Ils sont hypersensibles et ne savent pas comment faire face à la société (et même les microsociétés, c’est-à-dire famille, groupe-classe, « ami.e.s », etc.) ni où se positionner dans tous ces univers. Il y est aussi question de parents qui voient bien que leur progéniture a peu d’intérêts, est timide, isolée et a du mal à s’adapter au monde autour de lui. Ces parents qui tentent tant bien que mal d’aider leur enfant à être heureux, ou juste assez bien.
Le roman est divisé en trois parties : on a le point de vue d’Armand ensuite, celui de Miranda, puis à la toute fin on revient à Armand. Il est toujours fascinant d’observer les mêmes événements dans le regard de chacun des protagonistes. Ça permet de se faire une meilleure idée de ce qui s’est passé, mais surtout de plonger davantage dans la psyché de chacun d’eux.
Au départ, je trouvais tous les personnages désagréables. Armand, ouf ! Un peu snob, parfois méprisant. Par contre, c’est un papa poule, et l’amour qu’il a pour Marianne est si grand et fort. Plus j’entrais dans l’histoire, moins il m’énervait. Comme certaines personnes qu’il faut apprendre à connaître. Ensuite, il y a Birke, sa femme. Elle est froide, distante, émotivement indisponible et a beaucoup de mal à manifester de l’affection à sa fille, qui d’ailleurs n’est pas si certaine que sa mère l’aime et n’est pas sûre de l’aimer non plus. Puis il y a Miranda. Miranda… Depuis toute jeune elle est réservée, parle très peu et a très peu d’amis. Cela inquiète beaucoup ses parents qui ne savent plus quoi faire pour lui venir en aide. Et on a de l’empathie pour eux.
Lighieri a le don de nous démontrer les émotions des personnages. Armand cherche à comprendre sa fille et à l’aider à être mieux. On est submergé par son inquiétude, son sentiment d’impuissance et son amour pour Miranda. D’autre part, elle nous plonge dans l’abysse de détresse de Miranda qu’elle masque avec son cynisme et son indifférence feinte.
Elle nous rappelle aussi que nous ne savons pas tout sur nos proches. Il y a souvent des parties de leur vie qu’on ne connaît pas.
Des enfants perdus, il y en a eu plein. Et il continuera d’en avoir plusieurs. Il y en aura toujours qui « tomberont dans les craques ». Je veux dire par là qu’il y en a dont on ne décèlera pas qu’ils sont perdus ou qu’on ne trouvera pas le bon moyen de les aider. Malheureusement. Il y aura toujours des Kurt Cobain, des Jim Morrison, mais aussi des Michel R. qui sont anonymes pour la population en général, mais importants pour leurs proches.
Pour certaines personnes, c’est difficile de savoir où est sa place dans le monde, mais également d’avoir les outils pour affronter la vie et ses défis, pour être en mesure de faire face aux interactions avec les autres, mais surtout pour gérer ses propres émotions.
Oh, à un moment, l’autrice fait un petit clin d’œil à son bouquin « Il est des hommes qui se perdront toujours » (que j’ai adoré !) ! J’ai trouvé ça mignon !
Bref, c'est un bouquin que je vous recommande chaudement!
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