Blogueur d'un jour : les derniers textes de la saison.


Blogueur d’un jour : Rachel Fleury pour L’homme qui court

Joseph Davidson vit seul avec sa mère. Entre deux contrats à l’étranger, son père revient à la maison et c’est la fête pour le jeune homme de 15 ans qui a bien besoin d’un modèle masculin dans sa vie. Côté voisinage, la famille est bien servie! Il y a madame Mossop, celle qui répand les potins aussi rapidement qu’une épidémie et qui dit de Joseph qu’il est enfermé dans sa coquille, qu’il est fragile. Il y a aussi l’homme qui court, qui hante tant les rues du quartier que les rêves de Joseph et enfin, il y a les Leyton, Tom et Caroline, les voisins mystérieux des Davidson, entourés d’une aura de mystère et de préjugés. Pas facile donc pour Joseph de faire sa place dans ce milieu de commérages et de qu’en-dira-t-on!

Heureusement, il y a aussi les cours d’arts dans lesquels l’adolescent excelle. Seulement voilà, la fin de l’année scolaire approche et Joseph doit réaliser un projet final un peu spécial : faire le portrait le plus réaliste possible d’une personne de son entourage. Bon joueur, il décide de se donner un défi : accepter de devenir le portraitiste de son voisin, Tom Leyton, un vétéran du Vietnam dont le passé trouble fait justement jaser madame Mossop durant des heures.

Au gré de leurs rencontres, un lien fragile se tisse entre les deux hommes, tel le fil ténu qui forme les cocons des vers à soie que monsieur Leyton élève dans sa chambre. Ponctuées de confidences sur leurs luttes passées et présentes, les heures s’écoulent dans la petite pièce où Tom et Joseph prennent soin des insectes qui sortiront bientôt, un peu comme eux, de leur cocon.

Cette histoire est une magnifique métaphore sur la liberté et sur les événements de la vie qui font que l’on devient qui l’on est. S’épanouir, vaincre ses peurs et faire tomber les barrières sont autant de choses que Joseph et Tom apprendront ensemble, en toute humilité et à leur manière discrète.

Rachel Fleury
Blogueuse d’un jour





Blogueur d'un jour : Mariève Mc Gee pour Vis, et sois heureuse, Ziska 
Ce roman nous plonge d’abord dans le Berlin d’avant la deuxième guerre mondiale. Ziska et sa famille d’origine juive convertie au christianisme quelques générations auparavant, subissent les foudres des nazis. Quand le père de Ziska est injustement incarcéré elle réussit à avoir une place dans un transport spécial qui emmène des enfants juifs à Londres où ils seront en sécurité.

Ziska se fait alors adopter par une famille juive orthodoxe et une nouvelle vie commence pour elle. Elle doit s’adapter à une famille qui n’est pas la sienne et créer des liens avec celle qui tient le rôle de mère. Elle doit également maîtriser les subtilités d’une religion qu’elle ne connait pas du tout dans une famille très pratiquante. Finalement, elle doit prendre tout son courage pour tenter de trouver du travail à Londres pour ses parents afin qu’ils puissent quitter l’Allemagne et la rejoindre en Angleterre et redevenir une famille unie.

Malheureusement, le père de Ziska meurt peu de temps après avoir été relâché, et la guerre éclate. Sans nouvelles de sa mère, sans repères et en pleine crise d’adolescence, Ziska se sentira plus seule que jamais. La guerre sera longue et Ziska n’est pas au bout de ses joies et de ses peines.

Malgré quelques faiblesses dans les dialogues et la lenteur du début, ce roman regorge de détails historiques et démystifie le quotidien d’une famille juive de l’époque. Les conditions de vie qui y sont décrites sont très vraisemblables. Si les personnages sont pure fiction, les événements qui y sont décrits ont eu lieu et toute une génération a été touchée par ces catastrophes humaines et ainsi privée d’enfance.

Mariève Mc Gee
Blogueuse d’un jour 

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