L'intérêt pour le livre toujours aussi fort

Comme chaque année, Montréal nous présente le plus grand Salon du livre nord-américain. Au moment où le monde de l’édition se cherche entre le classique papier, à mon avis indétrônable, et l’immatériel livre électronique, l’intérêt des lecteurs ne semble pas atteint. En effet, se promener au salon revient à parcourir des allées encombrées de visiteurs qui ont leurs yeux, non pas dans le vague, mais perdu dans l’observation de cette marrée de livre. Cette année, plus de 120 000 personnes ont sillonné les allées à la recherche de leur bonheur.
Au gré des exposants, il est possible de voyager des livres jeunesse aux romans adultes en passant par les guides de voyages. Une catégorie reste, à mon sens, sous représentés : la science. Il existe des éditions pour enfants comme chez Hachette ou Hurtubise, ainsi qui des livres bien plus pointus au stand des presses de l’Université du Québec, mais, globalement, ils ne représentent que très peu d’ouvrages. Pourtant ce ne sont pas les avancées technologiques qui manquent ni les modèles, il suffit de penser à l’astrophysicien Hubert Reeves ou à l’astronaute Chris Hadfield.

Ce qui frappe au premier  abord est l’affluence qu’il y a un peu partout dans le salon. Le livre reste un instrument prisé tant par les lecteurs que par les auteurs, car il permet la transmission d’idées et de cultures. À cette fin, et pour la première fois, le salon a mis l’accent sur la culture haïtienne, avec Haïti à l’honneur, en présentant de nombreux auteurs réunis sous un même pavillon. Il est ainsi possible de trouver de très bonnes publications qui, sans cela, n’auraient pas été facilement accessibles.

La grande fête du livre est aussi l’occasion de remise de prix. Cette année, le prix Marcel-Couture, décerné à Normand Laprise pour Toqué! Les artisans d’une gastronomie québécoise, le prix Fleury-Mesplet, décerné à l’éditeur Hervé Foulon et le prix du Grand public Salon du livre de Montréal/La Presse a été remis Amélie Dubois, dans la catégorie littérature, pour son roman Ce qui se passe au Mexique reste au Mexique, et à Ricardo Larrivée pour La mijoteuse : de la lasagne à la crème brûlée, dans la catégorie Vie pratique/Essai.

Bien sûr, le Salon est aussi l’occasion de rencontrer les auteurs et d’échanger quelques propos avec eux. De ce fait, il se crée parfois de véritables murs humains formés par les files d’attente pour des dédicaces. C’est une entrave, mais surtout un plaisir de voir à quel point les auteurs ont encore la côte. Certains parient sur ce lien pour se séparer du monde de l’édition normal et de ses faibles rétributions pour se diriger vers le monde électronique et ses marges plus attrayantes. Quelques grands noms ont décidé de le faire, ce qui a pour avantage de lancer une réflexion sur cet univers, réflexion qui s’ajoute à celle sur le prix des livres. Notons d’ailleurs la présence de manifestants de Sauvons les livres lors de la remise du Prix Québec/Wallonie-Bruxelles afin d’exiger du ministre de la Culture Maka Kotto, un projet de loi pour réglementer le prix des livres au Québec.

On se donne rendez-vous l'an prochain à la 37e édition qui aura lieu du 14 au 19 novembre 2014.


Dominique de Leeuw

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Qimmik

Fermer les yeux ne suffit pas, de Danny Émond

Mémoires d'un expert psychiatre