Conversations d'un enfant du siècle
Cet automne, Frédéric Beigbeder nous offre un recueil de conversations. Il y a colligé quelques dialogues, ayant eu lieu entre 1999 et 2014, avec des écrivains qu’il a rencontré, et quelques-uns qu’il aurait aimé rencontrer. Ces derniers sont bien sûr des discussions imaginaires, vous l’aurez deviné.
Le but de l’exercice : échanger sur des questions plus ou moins relatives à leurs livres, qui sont des prétextes pour parler de littérature et même de la vie en général, puisque la littérature raconte la vie. Certains échanges sont plus profonds, mais à la Beigbeder, c’est-à-dire qu’il y a intégré un peu de folichonneries. On sait bien que d’une part, c’est plus plaisant de le faire en s’amusant un peu, et d’autre part, Beigbeder n’aime pas trop faire dans le traditionnel sérieux qui entoure généralement ce type de rencontres.
Beigbeder voulait également tenter de déceler la méthode de travail des écrivains interviewés et leur façon de l’aborder. Je ne sais pas s’il estime avoir atteint cet objectif. Pour ma part, je n’en suis pas totalement convaincue.
Dans ces 380 pages, on peut lire les échanges qu’il a eu avec, Philippe Sollers, Jean d’Ormesson, Jay McInerney, Michel Houellebecq, Tom Wolf, Alain Finkielkraut, James Salter, Bret Easton Ellis, notamment. Puis il y a des discussions imaginaires avec Charles Bukowski, F. Scott. Fiztgerald et Françoise Sagan. Les entretiens ne sont pas de toute actualité, car plusieurs ont été faits il y a très longtemps et, comme tout être humain, un auteur évolue, sa vision des choses aussi. Donc il faut tenir ce détail en tête alors qu’on fait sa lecture.
Il va sans dire que Beigbeder reste Beigbeder. Comme dans ses romans, il fait du coq à l’âne, il badine. Il est impertinent. Dans certaines conversations, cela nous va, on sourit, on est satisfait, mais dans d’autres, on aurait aimé qu’il aille un peu plus loin, qu’il creuse un peu plus. Cela dit, la plupart de ces entretiens sont intéressants. Par contre, certains passages ou certains détails auraient pu être biffés et on n’aurait rien manqué.
Pourquoi lit-on un recueil d’entretiens? me demandez-vous? Par curiosité de connaître la conception de la littérature et du monde des écrivains. Ce que j’ai apprécié, c’est de déceler l’humain derrière chaque auteur. De trouver, ne serait-ce qu’une parcelle d’information sur leur conception des choses. Cela m’a d’ailleurs donné envie de me procurer les œuvres de certains.
Un ouvrage pour les férus de littérature.
Un ouvrage pour les férus de littérature.
Yannick Ollassa / La Bouquineuse boulimique
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