Une suite épatante pour David Goudreault

La bête est incarcérée dans une prison à sécurité maximale, dans l’aile psychiatrique, ce qu’il trouve plutôt incohérent, puisqu’il n’a pas été jugé incompétent à subir son procès, pour cause de maladie mentale. Il doit y purger une peine de 16 ans. Être l’esclave de tous, très peu pour lui. Comment fera-t-il pour s’imposer dans le milieu carcéral qu’on sait hyper hiérarchisé?

Au fur et à mesure que son séjour avance, il se découvre de grandes ambitions. À défaut d’avoir eu l’amour et la reconnaissance de sa mère, il sera connu du monde. Il tuera à nouveau et passera aux nouvelles? Comment? Quand? Il ne sait pas, mais il réfléchit à une façon de réaliser ce grand projet.

Ce qu’on lit, c’est le fil des événements qui se sont passés après son deuxième meurtre. On sait donc qu’il tuera à nouveau. On ne sait pas quand ni comment.

Tout comme dans La bête à sa mère, c’est abrasif et c’est sombre. Mais c’est aussi rempli d’un humour parfois loufoque. Il y a de nombreux passages qui sont carrément hilarants. Le protagoniste a de ces phrases ahurissantes. Ses raisonnements sont bons au départ, puis ils dérapent totalement. Ils sont plus que boiteux… ils deviennent complètement erronés, mais il les affirme avec aplomb et ne se remet pas en question une seconde.

La bête est un être cruel, mais il a malgré tout une grande part de naïveté. Il ne faut pas oublier qu’il n’a que 22 ans. Sa quête d’amour est touchante et on ne peut pas totalement le détester. On arrive, par moment, à séparer les actes de la personne.

David Goudreault est un écrivain solide avec une plume réglée qui nous entraîne dans le torrent de son histoire. Qu’on le veuille ou non, on est happé et on ne peut en sortir qu’à la toute fin du récit, épuisé, mais comblé.

J’avoue avoir un faible pour les romans où l’on raconte les âmes brisées, romans durs, un peu trash, parfois avec un soupçon d’humour, mais pas nécessairement. Parce que ça me touche. Parce que tout dans la vie n’est pas rose. Parce que les gens qui ne l’ont pas eu facile ont aussi le droit qu’on entende leur voix.


Yannick Ollassa / La Bouquineuse boulimique

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