Le dernier David Mitchell enfin disponible!

Publié en version originale anglaise en 2016, Slade House, le dernier roman de David Mitchell, vient de paraître en traduction française chez Alto sous le titre Cette maison.

Mitchell emporte ses lecteurs dans une histoire d’horreur bien typique. Un roman où le bien et le mal se livrent une lutte constante. On y trouve des gens d’horizons différents qui disparaissent à neuf ans d’intervalle. Une chose les unit, le lieu de leur disparition. Ils ont tous été vus pour la dernière fois dans la ruelle Slade Alley. Chacun d’entre eux avait été invité dans une maison aux allures de manoir, Slade House, dont l’entrée est apparemment située dans la ruelle. On doit entrer sur le majestueux terrain par une petite porte noire que les invités peinent à trouver. Il faut mentionner que cette maison n’est pas visible de la ruelle ni de la rue principale, ce qui semble assez étrange à ceux qui y sont conviés.

À travers cinq espaces-temps séparés de neuf ans, soit de 1979 à 2015, on découvre les personnages qui y sont conviés. Une mère et son jeune fils, un enquêteur raciste et misogyne, une jeune étudiante universitaire, sa grande sœur cherchant à élucider sa disparition, ainsi qu’une psychiatre.

Les personnages sont intéressants et on s’attache à certains d’entre eux. Je dis certains, car il y en a qu’on ne connaît pas assez, notamment Freya, la sœur de Sally. Cette dernière étant une jeune étudiante universitaire un peu grassouillette, timide et manquant d’assurance. Une fille comme tant d’autres à laquelle on peut facilement s’identifier. Puis il y a FredPink, le mec qui a passé neuf ans dans le coma, auquel on s’y attache, même si on ne le voit pas vraiment. Il est là tout le long, tel un fantôme qui hante l’histoire. Quant à lui, le flic est si détestable qu’on se dit que c’est tout ce qu’il mérite. Sans compter les jumeaux Norah et Jonah Grayer, détestables à souhait, tel qu’il le faut, bien évidemment.

Ayant pour point central la fameuse quête d’immortalité qui fascine tant de gens et à laquelle, perso, je ne comprends rien — je sais bien que des individus voudraient vivre pour toujours, mais je n’en vois pas l’intérêt —, un peu pastiche avec ses personnages un peu typés, sa maison hantée, ses voleurs d’âmes qui changent de forme à volonté, et ses bulles de réalité, Cette maison se lit avec grand intérêt. On a tous les éléments d’un bon récit d’horreur. Certains personnages qu’on déteste, d’autres qu’on aimerait prendre sous notre aile, des ambiances lugubres, inquiétantes, d’autres qui semblent enivrantes, du mystère judicieusement distillé au fil des pages, de la tension quasi constante. Mitchell tisse habilement une toile dans laquelle le lecteur se prend, ne sachant jamais quand on bascule dans un univers fictif façonné par les jumeaux Grayer. Le tout forme un heureux (ou malheureux, c’est selon) mélange qui en fait une lecture parfaite pour sortir de son univers le temps de quelques heures.

Ah, j’oubliais de souligner la page couverture absolument sublime mettant en vedette une œuvre de Charles-Étienne Brochu!

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