L'appel du Huard : chercher à connaître réellement son père
Oh, lala ! Ça fait deux mois que je n’ai pas rédigé de chronique. Entre l’inquiétude de début de pandémie, les exercices effrénés dus à la fermeture de mon centre de kinésiologie et les douleurs, ma concentration m’a grandement fait défaut. J’ai entrepris la lecture de plusieurs romans que je n’ai pas encore finis pour cette raison. Mais parmi ceux que j’ai terminés, il y a L’appel du huard de Lily Gaudreault.
Pour son premier roman, elle nous présente Janie, une avocate quadragénaire qui se lance sur la piste de l’histoire de son père après avoir reçu un courriel d’une certaine Carmine, dans lequel la description ne colle pas du tout avec l’homme que Janie connaît.
Fort turlupinée par l’écart entre leurs deux perceptions du même homme, elle part vers le Nord afin de le trouver ainsi que d’élucider le mystère qu’il constitue pour elle. En chemin, elle trouvera réponse à ses questions, malgré l’opposition de son frère et l’indifférente de sa sœur.
Concernant l’amorce du roman, j’aurais aimé que l’autrice prenne davantage de temps pour bien placer le sentiment d’urgence et la raison de cette quête. Au-delà du fait que le message de Carmine lui décrit un homme à l’opposé de celui qu’elle connaît, qu’est-ce qui fait qu’elle ressent l’irrépressible besoin de savoir pourquoi Carmine et elle ont eu accès à un homme si différent. Car, dans la vie, il est très fréquent qu’une personne ne soit pas la même avec ses enfants et avec d’autres connaissances. J’en veux pour preuve que j’ai vraiment appris qui était mon frère lorsqu’on entrait dans l’âge adulte et que je l’ai vu avec des amis. J’ai découvert des aspects de lui que je ne connaissais pas. En plus, avec les années, on change aussi un peu. Et comme j’ai traîné ce sentiment d’incompréhension durant un certain temps dans ma lecture, je crois qu’une mise en contexte un peu plus étoffée aurait bonifié le roman.
La recherche de qui est réellement l’homme qu’est son père qui devient aussi une quête de ses origines, sujet prisé par les écrivains. aines. Ici, on se trouve devant une famille où les non-dits et la sauvegarde des apparences sont prioritaires, où les liens familiaux accusent des remparts érigés entre chaque membre de la cellule familiale, autant d’embûches dressées sur le chemin de Janie.Ouf que j’ai trouvé que la vie de la petite famille chez les grands-parents, où il ne faut pas faire de bruit, où il ne faut pas se faire remarquer, était étouffante. T’sais, coîncé de chez coïncé, quoi ! On comprend là un peu plus pourquoi Janie avait des questionnements quant à son père, mais aussi des événements de son enfance. Mais aussi certains traits de son caractère. Janie est une femme qui vit beaucoup dans ses souvenirs, son quotidien tournant autour du travail. Elle ne lie pas de relations sérieuses, se défilant comme une anguille qui ne veut être capturée.
Lily Gaudreault, qui a une plume adroite et idiosyncrasique, aborde également la vision que la société du Québec avait des Premières Nations et du sort scandaleux qui leur a été réservé, c’est-à-dire l’enlèvement et le placement d’enfants, l’ostracisme, et j’en passe. C’est un sujet de plus en plus abordé dans la littérature contemporaine et c’est tant mieux. Il est nécessaire d’en parler afin de passer à l’action pour que le racisme à leur endroit cesse.
Une quête qui nous emporte dans son sillage pour une lecture qui nous fait complètement oublier notre quotidien covidéen !
Merci au Groupe Librex pour la découverte !
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