Un roman tout en délicatesse sur l'aide médicale à mourir

Pour son nouveau roman, Nathalie Roy nous propose un qui, cette fois, est inspiré de sa vie. Enfin, la grande ligne directrice. Son père, le journaliste Guy Roy, était atteint de fibrose pulmonaire et a décidé à l’automne 2018 de recourir à l’aide médicale à mourir en janvier 2019. Pour le reste, il s’agit bien de fiction.

Lili est une avocate qui a racheté les parts de son père dans l’étude qu’avait fondée l’illustre plaideur que fut son paternel. Très proche de son père, Lili ne plaide pas en cour, notamment par peur de ne pas être à la hauteur des attentes de sonner, qu’elle juge très élevées. À l’automne, quand Paul lui apprend qu’il est résolu à demander l’aide médicale à mourir pour janvier, celle-ci est sous le choc. Elle ne croyait pas qu’il en était là, mais il la détrompe. Son état ne cessera de dégénérer et il peine à évoluer dans un quotidien bien simple qui ne lui permet pas de sortir de la maison. 

C’est avec beaucoup de délicatesse et de finesse que Nathalie Roy présente le sujet de l’aide médicale à mourir, aide à laquelle de plus en plus de personnes ont recours. Elle explore le vécu de la personne malade et celui des proches avec tout ce que ça soulève d’émotions. Comme c’est un roman de Nathalie Roy, je peux vous assurer que ce n’est pas lourd, sauf qu’il est fort probable que ceux qui ont accompagné un proche dans ce processus soient plus chamboulés que le lecteur qui ne l’a pas fait. On suit Lili (à travers qui on sent tout l’amour et l’admiration que la romancière avait pour son père) et sa famille tout au long du processus dans leurs vies qui continuent aussi, malgré la date butoir qui approche. Dans ce cas-ci, ça veut dire une relation distante entre la mère et la fille, des défis au travail, le retour d’un ex dans le milieu de travail, pour ne nommer que ces éléments.


Il y a un autre élément aussi qui surgit et je ne peux pas rédiger une chronique honnête si je ne le mentionne pas. Il y a, à un moment, une histoire de fausse allégation d’agression sexuelle. Je trouve que c’est un sujet délicat, je dois le dire. Bien sûr, cela arrive, mais je me demande ce qui a motivé l’auteure-trice (je ne sais lequel de ces titres Nathalie Roy préfère utiliser) à en parler dans son roman, particulièrement quand les victimes réelles ont tant de difficulté à être crues. Personnellement, comme ce n’est pas essentiel à l’histoire, je ne l’aurais pas fait. 

Hormis cet élément, j’ai passé un bon moment de lecture avec cette femme perfectionniste, soucieuse de bien faire, même d’affronter ses craintes, pour son père. C’est une belle histoire qui se termine bien et qui ferait une belle lecture de vacances.

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