Un abandon de lecture...

 

Eh bien, ce qui m’arrive rarement s’est passé la semaine dernière. J’ai abandonné une lecture. En général, je vais au bout, même si je ne suis pas emballée par un bouquin. Parce que, je l’ai déjà dit, dans tout livre, il y a des points forts comme des faibles. Bref, j’attends la toute fin pour me faire une idée. Sauf que là, je n’avais pas la patience. J’étais dans un état d’exaspération chaque fois que je le reprenais. Puisque je lis avant de me coucher, ce n’est pas propice au sommeil d’être excédée. Je me suis alors permis de cesser ma lecture.

 

Je suis certaine que vous vous demandez quel est donc ce roman. Il faisait partie de la sélection de mon club de lecture du mois de mai. Et cette sélection était composée… des finalistes du Prix des Libraires du Québec. Et il a gagné le Femina 2021. Eh oui ! En plus, c’est un livre qui est apprécié par plusieurs au point d’être en lice pour des prix. Ouais, il s’agit de S’adapter, de Clara Dupont-Monod.

 

Je ne dis en rien que le roman n’est pas bon. Du tout ! Simplement que les premiers chapitres ne m’ont pas plu. Et ceux qui l’ont lu, je vous vois penser que c’est à cause du narrateur. Détrompez-vous… en partie. ;-) Qu’il soit un objet inanimé, ici, en l’occurrence, des roches, ça ne me pose pas de problème. Ce qui m’a irrité, c’est le ton du roman. J’ai trouvé que le choix narratif a pour résultat qu’on survolait certaines choses. J’aurais aimé être plus au cœur des personnages. Le fait que ce sont des pierres qui racontent l’histoire réduit cette possibilité. La décision de nous faire vivre l’expérience à travers ses proches aurait dû nous permettre une plus grande incursion dans le vécu global d’une famille avec un enfant différent. Mais, pour la partie que j’ai lue, j’ai trouvé que cette exploration était limitée. Qu’il y avait une retenue. Plus que je ne l’aurais souhaité. Comme si, encore, on n’osait pas aller trop loin. 

 

Ensuite, il y a également le traitement et les adaptations, ou plutôt l’absence de ceux-ci, réservés à cet enfant qu’on ne stimule pas ou très peu. Qu’on couche au sol ou qu’on assoit dans un transat, et non dans un fauteuil adapté. Ça m’a contrariée. Car même s’il est en situation de lourds handicaps, on peut maximiser son potentiel, interagir avec lui, lui permettre d’être plus confortable, etc. Je trouve que ça en dit long pas seulement sur la place que la société accorde aux personnes en situation de handicap, mais aussi quant au soutien aux parents qui, bien qu’ils ont fait des démarches pour avoir de l’aide, n’en ont pas reçu.

 

Je n’ai lu que la partie du frère aîné et une dizaine de pages de celle de la sœur. Mais j’étais trop en colère pour continuer. Je n’avais pas hâte au moment d’aller me coucher et de reprendre le bouquin. Alors j’ai décidé que c’était assez. J’ai bien trop de livres et surtout pas suffisamment de secondes de vie pour les passer à enrager sur un livre. Par contre, je dois souligner que l’attachement du grand frère pour « l’enfant » (tel qu’il est appelé par les roches) est touchant. 

 

Sinon, je salue Clara Dupont-Monod de s’être attaquée à ce sujet et de lui donner la tribune qu’il mérite. La société doit s’arrêter et se questionner sur les soins offerts aux enfants en situation de handicap, au soutien disponible pour les parents, la famille. Cela fait ressortir l’inhumanité du côté administratif et ça, en soi, c’est enrageant.

 

Donc voilà! Je ne prétends pas que mon jugement supplante plus que celui de tous les individus qui ont analysé la valeur littéraire du travail de Dupont-Monod et lui ont attribué ou l’ont mis en lice pour un prix. Je n’ai malheureusement pas pu apprécier le roman davantage pour des raisons de préférences personnelles, puis du moment où je l’ai lu. Car un ouvrage peut nous plaire plus ou moins selon l’état ou la situation dans lesquels on est alors qu’on en fait la lecture. 

 

Mais qu'est-ce que j'aurais aimé que le bouquin me plaise!

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