Nos cœurs disparus

J’avais hâte de lire le nouveau roman de Celeste Ng (prononcé « ing » comme dans parkING en passant, pour ceux qui, comme moi, se posaient la question), après avoir beaucoup apprécié «Little fires everywhere». L’auteure nous arrive cet automne avec un changement de style littéraire. Elle nous offre sa première dystopie dans laquelle les États-Unis  sont régi spar le « PACT » (Preserving American Culture and Traditions Act ou en français la Loi sur la sauvegarde de la culture et des traditions américaines), suite à une crise économique sans précédent. Cette loi donne le droit aux autorités d’arrêter ou de prendre les enfants de quiconque doute du PACT, s’y oppose ou a des comportements jugés antiaméricains. 

On suit Bird Gardner, un jeune garçon de 12 ans, qui vit seul avec son père depuis trois ans. Sa mère, Margaret Miu, une poétesse américaine d’origine chinoise, les a quittés, son père et lui, pour empêcher que l’état vienne chercher leur fils. Après avoir reçu un courrier étrange, Bird part à New York, à la recherche de sa mère, pour comprendre ce qui s’est passé. 

 

À travers le parcours son parcours, Ng aborde, d’une plume agile et efficace, des thèmes qui lui sont chers, dont ladiscrimination raciale, la censure, les crimes haineux de même que les injustices sociales. L’auteure dépeint de façon nette le portrait de cette société sombre où l’inquiétude règne, le racisme légitimé par le gouvernement, la délation est encouragée, des enfants sont retirés de la garde de leurs parents, des livres et des écrivains sont à l’index.


Par contre, j’aurais cependant pris un tout petit peu plus de profondeur dans les personnages. J’ai parfois eu l’impression que Bird était émotivement détaché de ce qu’il vit et ce dont il est témoin. 

 

C’est une lecture qui remue car les faits évoqués ne sont pas si éloignés de la réalité et de ce que Trump et les Républicains avaient commencé à installer. Parce qu’elle suscite la réflexion quant à ce qu’on veut ou peut faire face à un gouvernement répressif. Que ferions-nous devant à des situations d’injustice ? Descendrions-nous dans la rue ? Et si les manifestations ne marchent pas, que pourrions-nous faire ? Oserions-nous faire quelque chose ?

 

Je dois dire que malgré les divers obstacles et la répression omniprésente, le roman nous laisse un fort sentiment d’espoir grâce à ces gens qui prennent le risque de s’impliquer pour changer les choses.


Une lecture que je vous recommande, un peu comme un devoir de sensibilisation sociale.


Merci à Interforum Canada pour le service de presse

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Qimmik

Désir noir : histoire d’un féminicide

Mémoires d'un expert psychiatre