Tiohtiá:ke


Le dernier roman de Michel Jean nous présente Élie Mestenapeo, un Innu, qui a été banni de sa communauté alors qu’il a reçu une sentence de prison pour le meurtre de son père. À sa sortie du pénitencier, isolé et sans ressource, il quitte donc Pessamit pour Tiohtiá:ke (Montréal en langue mohawk). Comme il n’a pas d’argent et nulle part où habiter, il se retrouvera dans la rue. Rapidement, il ira au Square Cabot, où il rencontrera de nombreuses personnes issues des Premières Nations aussi en situation d’itinérance. Déracinés, à la dérive, en proie à un besoin de retrouver le sentiment de communauté, ils s’y regroupent. On les accompagnera dans leur cheminement pour trouver leur place, trouver la paix.

 

Tiohtiá:ke, comme plusieurs romans de Jean, aborde les multiples conséquences de la sédentarisation forcée des Premiers peuples et du placement (rapt) en pensionnats de leurs enfants. Le chômage, l’alcoolisme, la toxicomanie ne sont que la partie visible de l’iceberg des répercussions du traitement des gouvernements envers eux.

 

Les très courts chapitres, particulièrement dans les 100 premières pages, me font penser à de petites vignettes ou des flashes. Ceci a l’avantage d’exposer plusieurs situations, de rythmer le récit. Par contre, j’aurais aimé qu’il pousse plus loin certains passages afin qu’on aille plus profondément dans l’aspect psychologique et les histoires des personnages, dans leur destinée. 

 

L’écriture de Jean est toujours très sensorielle, immersive. On sent, on voit, on goûte, on VIT l’histoire comme si on y était. Les personnages sont colorés, vibrants, même. Lorsqu’on tourne la dernière page, on en voudrait encore.

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