Les indulgences

Au tout début de sa lecture, @audreymtr a glissé dans mes DMs pour me dire qu’il y avait un personnage de ce roman qui avait la sclérose en plaques. C’était sûr que j’allais me le procurer. 
 
Ça se passe dans les années entre 1977 et 1994 en Suisse. Résumé rapidement : Clémence est fascinée par son oncle Vincent depuis qu’elle est toute petite. Déjà à l’âge de 13 ans, elle a un attachement particulier pour lui. À 18 ans, elle entame une aventure sexuelle avec lui. Autour de cette histoire qu’on nous relate à travers les décennies, on a également accès aux réactions des membres du clan en regard à cette liaison. Aussi, à travers trois générations de femmes, l’auteure leur donne une voix à celles-ci qui n’avaient peut-être pas à cette époque où l’homme devait sembler être en contrôle de tout, de voix au chapitre. En effet, elle explore avec habileté la question des rapports de domination entre hommes et femmes.
 
Ouf ! Mauzusse que j’aurais aimé que les gens soient plus outrés de cette « idylle » entre l’oncle et sa nièce ! C’est choquant de voir qu’il y a une espèce de complaisance face à ces rapports incestueux. D’ailleurs, personne ne parle d’inceste. Comme si, parce qu’elle a 18 ans quand elle entame cette aventure sexuelle avec son oncle et qu’elle est une adulte, c’était moins grave. 
 
Le titre est bien choisi, car Vincent profite de l’indulgence des membres de sa famille. Si cette relation dérange certains, c’est à Clémence qu’ils font porter la responsabilité. J’étais en colère parce que plusieurs personnages rejettent la faute davantage sur Clémence que sur Vincent sous prétexte qu’il est, comme certains disaient (et encore aujourd’hui), « un homme à femmes ». Cet homme est abject. Il trompe sa conjointe à tout vent et « ne sait pas dire non » à sa nièce. Il se pose un peu en victime d’elle alors que c’est lui qui est en position de pouvoir, de domination sur Clémentine. C’est une fois de plus la femme/fille qui est responsabilisée. Parce qu’elle l’aurait « séduit ». 
 
En ce qui a trait à la sclérose en plaques (Judith, la mère de Clémentine en souffre), l’auteure dépeint avec acuité l’impact de la maladie grave et dégénérative sur la personne atteinte et ses proches. Je me suis retrouvée dans plusieurs passages. 
 
Dans tout ça, il y a un peu trop de flous. D’une part dans la structure : notamment, les dialogues sont indifférenciés de la narration. Ça exprime bien ce qui a lieu entre Vincent et Clémence. Il devrait y avoir une distance entre les éléments, une démarcation, mais il n’y en a pas. D’autre part dans les sentiments de la famille quant à cette relation entre les deux. 
 
Alors, voilà ! Un roman qui m’a dérangé, mais qui n’a tout de même pas réussi à réellement m’accrocher.   

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Qimmik

48 indices sur la disparition de ma sœur

Fermer les yeux ne suffit pas, de Danny Émond