L'honrable collectionneur, de Lize Spit

Les deux précédents romans de Lize Spit ont été des coups de cœur pour moi. Son petit dernier (moins de 140 pages) m’intriguait tant il semblait différent des deux premiers. Inspiré d’un fait vécu, le texte était à l’origine une nouvelle que l’autrice a étoffée.
 
 L’honorable collectionneur c’est l’histoire du lien puissant qui se crée entre deux garçons de 11 ans, Jimmy, un petit Belge qui vit durement la séparation de ses parents et l’abandon de son père, et Tristan, un jeune kosovar qui vient d’arriver en Belgique avec sa famille. C’est l’histoire de deux réalités différentes. On découvre ici celle des réfugiés, que l’on rencontre à travers les yeux de Jimmy. 
 
Le titre fait référence à Jimmy qui collectionne des flippos (les pogs des années 1980-1990). Ces genres de pièces rondes sont pour lui ses plus précieux trésors. Or, pour solidifier son lien avec Tristan, il lui prépare un cartable avec les flippos qu’il a en double. Il y met tout son cœur et se voit déjà avec Tristan partager cette passion. Quand il les donne à son copain, c’est une belle manifestation de la différence de préoccupations. L’auteure dépeint avec sensibilité la touchante naïveté de l’enfant de 11 ans qui vit somme toute dans un environnement privilégié et qui a du mal à réaliser ce que c’est que ça signifie d’être dans un mode de survie, d’avoir eu à lutter pour se nourrir, se vêtir, trouver un endroit sécuritaire où se poser. Et devoir, malgré tous les traumas, s’adapter à un nouveau monde dont ils ne connaissent rien, même pas la langue. Alors que Jimmy tente de démontrer à Tristan l’importance qu’il a pour lui par un cadeau qui est loin des préoccupations de bases, le jeune réfugié, pris avec sa famille dans les besoins de survie, cherche des solutions pour éviter aux siens un autre traumatisme. La quête de Tristan enchaînera le lecteur qui sera aspiré dans un tourbillon de tension qui ne le libérera juste à l’utlime phrase.
 
Cependant, cette montée de tension n’advient que dans le dernier tiers du bouquin, ce qui peut résulter en l’impression qu’on n’a pas la même d’intensité émotive que dans les deux précédents romans. C’est peut-être aussi à cause du sujet abordé, mais surtout de sa longueur. Ici, l’auteure a 200 pages de moins pour arriver au même résultat et rendre le lecteur complètement fou de stress. Ce qu’elle réussit admirablement, je vous le confirme !
 
La chute de la fin… superbe !

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