Anesthésie générale par Meissoon Azzaria

Anesthésie. Générale. Tout est gelé, à l’intérieur. En fait, ça semble gelé. Mais l’anesthésie n’est pas générale. Mais il y a des émotions vécues, telle la mélancolie qui est omniprésente dans ce roman qui ressemble à un journal intime. 

En effet, Hanane porte une mélancolie. Une mélancolie des choses qui ne sont pas à elle. C’est la mélancolie de ce que ses proches ont vécu. On la découvre au fur et à mesure qu’elle marche autour du parc Beaubien. Ce parcours circulaire est presque méditatif. 

 

C’est écrit de la manière dont c’est vécu. Comme si on était son amie et qu’elle nous racontait des trucs comme ça lui vient. Je n’ai pas senti la violence en elle, à part à un passage où elle parle de la haine qui l’habite. À partir du moment où elle relate un événement traumatique expérimenté à 21 ans et la coupure qu’elle a faite depuis. Malgré tout, ou plutôt à cause de cela, elle cherche l’amour coûte que coûte. Quand elle n’a pas d’amour, elle est perdue. Elle tourne en rond autour du parc en tentant de se sortir de son marasme intérieur.


« J’adore avoir peur, c’est ma façon de respirer. L’inconfort me rassure, il m’empêche de m’endormir. Si je m’endors, je ne vais peut-être jamais me réveiller. » page 33

 

« Je tombe amoureuse. C’est tout ce que je sais faire. C’est mon rapport au monde. Tomber amoureuse ». page 127.

 

« Nous sommes à la fois victimes innocentes et porteurs de la violence du monde, qui gronde à l’intérieur de nous. » Page 146

J’ai eu l’impression qu’Hanane ne savait pas quoi faire avec ses vivants et ses morts et ça la fait couler. Une ancre peut nous offrir de la stabilité. Mais si la corde est trop courte, elle peut nous noyer. Ou c’est qu’ils lui manquent au point où elle est désœuvrée. 

 

Cette lecture m’a plu. J’ai bien aimé Hanane. J’ai pu me reconnaître dans certaines parties d’elle. Elle témoigne de ce qu’elle vit. Avec hésitation, parfois avec de petites contradictions, comme tout être humain, elle cherche son chemin. Toutefois, je me questionne encore sur ce que l’autrice voulait nous dire. Je pense que j’en aurais pris plus. Plus qui me donnerait un sens… je ne sais pas. Cependant, c’est un roman d’état des lieux. Qui, avec sensibilité et beauté, présente l’expérience humaine.  


Merci aux Éditions Hashtag pour la lecture!

 

En librairie le 11 mars!

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