Les assauts de la mémoire

Les assauts de la mémoire est un récit émouvant sur l’exil, la quête identitaire, les spectres du passé dans lequel Adis Simidzija raconte comment à 10 ans, il a du quitter Mostar, au sud de la Bosnie-Herzégovine pour le Québec. Son pays aux prises avec une guerre, son père et son oncle ont été tués puis il a vu son ami Benjamin mourir à côté de lui. Depuis ce jour, il est hanté par les fantômes qui ont abattu les membres de sa famille, de même que par le souvenir de la mort de son copain. 

 

Adis, réfugié au Québec avec sa mère, nous relate comme il a dû s’adapter en tant qu’enfant dont les proches ont été assassinés, ayant vécu la guerre, et qui est maintenant exilé dans un pays en paix, mais où il doit réapprendre à être un gamin, ce qui veut dire avoir des intérêts et des préoccupations d’enfant.

 

Un élément qui m’a particulièrement touché est lorsque l’auteur raconte qu’après un an de francisation, il entre dans une classe régulière. À partir de ce moment, il dirait que sa « vie deviendra un éternel combat pour la normalité. »

 

C’est un récit bouleversant qui, j’estime, est nécessaire notamment par les temps qui courent. Quitter un pays dangereux et se réfugier dans un autre qui l’est moins n’est pas si simple qu’on puisse le croire. Ce n’est pas que soulagement. C’est beaucoup de déchirement, de détresse, de perte, non seulement de repères, mais aussi de soi. C’est chercher sa place et trop souvent ne pas la trouver. C’est être assis entre deux chaises. C’est se sentir reconnaissant d’être en sécurité, mais regretter l’endroit qu’on a et parfois rêver d’y retourner. Puis quand il est possible de revenir, en visite, c’est ressentir une familiarité, mais une certaine étrangeté tout de même. Le clash peut être aussi fort qu’à l’arrivée dans le pays d’adoption. 

 

Un bouquin écrit avec transparence et sensibilité qui devrait se trouver entre toutes les mains!

 

P.S. : quel hasard, Adis Simidija a étudié en socio, comme Caroline Dawson, qui est également venue au Québec en tant que réfugiée, puis les deux ont écrit. Je dis ça comme ça. ;-)

 

Merci aux Éditions Hashtag pour le service de presse !

 

 

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Petite-Ville

Le Club des enfants perdus

Voyage à la Villa du Jardin secret