À la maison : quand on ne se sent pas chez soi, même dans son corps.

Jessica et Phil suivent la tendance « pandémiesque » et se cherchent une maison à l’extérieur de Montréal. Ils en trouvent une qui, bien que d’un blanc immaculé de bas en haut et de l’extérieur à l’intérieur ce qui lui donne un air étrange, est compatible avec leur budget en cette période de surenchère insensée. Son terrain est vaste, jouxté à un boisé, le tout est presque parfait. De la peinture et des rénovations pourront venir à bout de son apparence qui rend Jess inconfortable.  

Enceinte, la grossesse est difficile. Elle dort peu, a mal partout, est toujours prise de nausée et vomissement, qui font en sorte que Jessica commence son congé de maternité plus tôt qu’elle l’aurait souhaité. Elle est donc à la maison 24/7 et remarque des bruits et phénomènes inquiétants qui augmentent au fil du temps. Angoissée et inconfortable dans sa demeure, elle voit croître ses problèmes d’insomnie. 

 

À travers l’histoire de maison hantée, Myriam Vincent pose des réflexions pertinentes sur la grossesse et les préjugés véhiculés sur l’état de félicité que l’on est censé vivre. Malheureusement, ce n’est pas le cas de Jess, qui se sent autant emprisonnée dans son corps que dans sa résidence. Et bien qu’on soit sensibilisé à la dépression post-partum, il semble qu’il y a encore du personnel de la santé qui banalise l’épuisement postnatal : «C’est difficile pour tout le monde». Qui ne vérifie pas le niveau de détresse, n’offre pas de ressources et ne font pas de suivi. Le désarroi vécu par Jessica est finement rendu et on se questionne à savoir si ce qui se passe dans la maison sont des phénomènes surnaturels ou des hallucinations. 

 

En raison de la mise en page, des très courts chapitres et du rythme du suspense, le roman se dévore à une vitesse folle. On peut facilement terminer le bouquin en un jour ou moins. Palpitant!


À la maison, de Myriam Vincent est finaliste du Prix des Libraires du Québec, catégorie Roman-Nouvelles-Récit 2023 Québec 


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