Marée montante
Marée montante est un tout petit roman de 72 pages. Petit, mais pas insignifiant. Un père s’adresse à sa fille, dont on comprend qu’elle s’est noyée dans le fleuve. Il nous raconte sa descente aux enfers à laquelle la mère en est le témoin impuissant. Les passages où il est question de la maman nous font saisir la distance qui se crée entre les deux parents, chacun prit dans son deuil, chacun a sa façon de vivre le deuil. Le protagoniste, emprisonné dans la douleur et son sentiment de culpabilité, cherche sa fille dans tout ce qui contient de l’eau. Cette eau est d’ailleurs omniprésente tout au long du récit. Il l’entend dans sa tête, dans les lieux où il n’y en a pas, ses pleurs n’en sont qu’une autre manifestation. Chaque page contient des relents salins qui nous plongent au cœur de l’océan d’émotions. C’est d’une cruauté de corps à enterrer ou à incinérer. Le deuil en est d’autant plus difficile qu’il reste toujours chez les gens un infime espoir que le pire ne s’est pas produit. L...