Qimmik

Qimmik nous transporte dans le Grand Nord auprès de la communauté inuit. C’est un roman à double temporalité. D’une part, on est avec Saullu durant les années 60. D’autre part, on suit Ève, une jeune avocate de Montréal qui s’est vue attribuée par son cabinet, la défense d’Uqittuq Ainalik, qui est accusé du meurtre de deux policiers retraités sur la Côte-Nord.

 

Histoire d’un peuple, mais aussi d’un territoire, immense et splendide, Qimmik nous en apprend beaucoup sur ce peuple qu’on connaît très peu. Particulièrement contemplatif à cause de la solitude propre au mode de vie inuit, le roman nous immerge au cœur de la nature si belle et si redoutable à la fois. Puis il y a ces autres personnages importants, les qimmik (chiens d’attelages) qui sont indispensables à la survie de la nation inuit, nomade qui doit parcourir d’énormes étendues en raison de la recherche de nourriture. 

 

Leitmotiv dans l’œuvre de Jean, se trouvent les conséquences de la sédentarisation forcée des autochtones. À partir des années 1960, le gouvernement (du Québec, parce que les Inuit ne font pas partie des communautés régies par la Loi sur les Indiens, du fédéral) a contraint les Inuit à se regrouper dans des villages. Pour les empêcher de partir, les policiers de la Sûreté du Québec ont massivement abattu les chiens d’attelage. Le lien entre le traitement qu'ils ont subi (et continue de subir) avec leurs répercussions, il le fait finement, subtilement, sans ton moralisateur. Il ne fait que raconter des histoires. Au lecteur de faire le lien. 

 

Lire Qimmik, c’est entrer dans un état méditatif d’où on ressort avec un sentiment de grâce, mais également avec une conscience plus aiguë des torts causés aux peuples autochtones. C’est doux et c’est déchirant. C’est apaisant et c’est révoltant. Un autre grand roman de Michel Jean.

 

Merci  à Libre Expression, au GroupeLibrex et Marie-Josée Martel pour la belle surprise! 


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