Charmée par le bruit du Pekuakami

Le dernier roman de Michel Jean nous transporte littéralement dans la vie de son aïeule, Almanda Siméon. La jeune femme québécoise caucasienne devient amoureuse de Thomas, un bel Innu. Malgré les réticences de son oncle et de sa tante l’ayant adoptée, elle marie son prétendant et part avec lui pour vivre une existence nomade qui l’appelle si fort. Cette vie n’a rien de facile. Extrêmement exigeante physiquement en raison des longues heures de marche, de portage, du fait que de très nombreux aspects tributaires à la nature, elle ne s’y sent pas moins chez elle. C’est la vie qu’elle a choisi et elle l’embrasse pleinement en dépit de nombreux affrontement avec les éléments.

Qu’est-ce que je me suis laissée emportée par cette histoire! Si dans les premières pages, je croyais entendre la voix del’auteur, très rapidement, je n’ai entendu que celle D’Almanda. On est plongé dans l’adaptation qu’elle doit faire, ne reculant devant rien pour devenir une membre à part entière de cette famille qui l’accueille à bras ouverts. L’apprentissage est parfois long, mais elle prend rapidement sa place auprès d’eux. Femme déterminée, elle n’a jamais regretté son choix et a su trouver la liberté qui l’attirait tant. 

L’auteur décrit avec éloquence et sans compromis les enjeux auxquels ont fait face les Innus de Pointe-Bleu, nom français de Mashteuiatsh : le déboisement sauvage qui leur a volé leurs terres et les a rendus sédentaires, les enfants arrachés à leurs parents pour aller à l’école à Fort George (dont l’auteur parle dans Le vent en parle encore), la déprime, l’apathie et, dans certains cas, l’alcoolisme qui en ont résulté pour ceux dont on avait volé l’essence de leurs vies, et j’en passe.


Kukum constitue un bel hommage à cette femme qui aura marqué la vie de Michel Jean et celle de bien d’autres. Un roman fort et efficace qui vous charmera. Un roman nécessaire pour l’histoire du Québec. Un devoir de mémoire.

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