Messages

Au-delà du mal

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Ces derniers temps, j'ai lu plusieurs textes sur les tueurs en série. Pas l'un après l'autre, mais là on dirait que je les publie les uns après les autres. C'est un hasard. Je lis d'autre chose, je te rassure! 😋 Thomas Bishop a été interné à l’âge de 10 ans, après avoir assassiné sa mère. Après 15 ans à l’institut psychiatrique, il s’en évade. Ainsi en cavale il laisse libre cours à sa misogynie et devient un tueur en série glaçant, doté d’une redoutable intelligence.   C’est un texte saisissant, fouillé et dense où tous les angles sont explorés. D’abord, l’auteur prend bien le temps de placer les conditions de développement psychique de Bishop et la genèse du meurtrier misogyne qu’il deviendra (notamment que sa mère lui remplissait la tête d’atrocités dès un jeune âge et le battait).    L’auteur démontre comment les individus au pouvoir (politiciens et mafieux) en font de la récupération politique et manipulent l’information pour servir leurs fins. On constate...

Quand DES tueurs s'acharnent sur toi

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Étudiante en dernière année de psycho, Amber a été kidnappée par un tueur en série. Elle, qui se considère pourtant   street smart,   enrage de se réveiller sur la table du Pikachu killer. Pourquoi ce surnom ? C ‘est que l’assassin porte un masque de Pikachu et peint ses victimes comme si elles étaient des Pokémon (ouais, bon, j’ai trouvé cet élément un peu cucul, mais ça dure une seconde). Bref, alors qu’elle croit qu’elle va mourir, une inconnue s’interpose, tue le meurtrier et la libère. Amber hésite à signaler à la police qu’elle a été kidnappée. Pas seulement parce que la justicière se pousse, mais parce qu’elle fuit les forces de l’ordre comme la peste. Tout bien réfléchit, elle s’enfuit. C’est qu’elle a des trucs à cacher. Ainsi elle s’évade dans différentes villes, puis se retrouve à Vegas, dans un motel pas trop recommandable à la suite de textos de sa sauveuse qui pourtant lui avait dit d’oublier qu’elle existait. Elle croisera là-bas le chemin d’un autre tueur ...

Roux clair naturel

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J’ai rencontré l’autrice que par hasard dans une librairie pour une séance de dédicace pour  Déterrer les os , en 2016. Bien que les deux soient dans ma PÀL depuis leurs sorties, je ne les avais pas encore lus. C’était donc mon initiation à ses univers. Et comme je ne relis pas ou rarement la 4 e  de couverture d’un livre après qu’il ait passé la porte de la maison, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ai été surprise!   Roux clair naturel  est une autofiction dans laquelle Fanie Demeule traite de la vérité et du mensonge. De ce qu’on est prêt à faire pour garder certains secrets et les répercussions de nos actes.   L’amoureux de la narratrice a un faible pour les rouquines et croit que sa blonde est naturellement rousse, mais en fait, elle ne l’est pas. Elle se teint les cheveux en cachette. Cela sous-entend un entretien de fou, parce qu’elle doit camoufler chaque petite repousse.  Plus le temps passe, plus elle s’enlise dans son mensonge qui devient diff...

Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok

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Quelle lecture ! Un roman autofictionnel qui raconte une histoire comme j’en ai tant entendu en tant qu’intervenante sociale et sexologue. C’est très bien écrit. Vibrant. Criant. Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok  décrit ce qui se passe à l’intérieur d’une femme qu’on a brisé dès la petite enfance. Ce qui advient quand la personnalité s’est développée autour des traumas, et qui ont teintés celle-ci. Traumas qui ont inscrit en l’enfant et la femme qu’elle est devenue l’absence de limites ou la difficulté à les identifier, à les faire respecter. Parce que l’abus et la négligence sont tricotés dans les fibres de son être et qu’elle est sans cesse revictimisée. Parce que les prédateurs savent déceler les fêlures dans l’âme et les exploiter à leur avantage. C’est rempli de mots durs, mais qui le sont moins que les blessures réelles et trop souvent insoutenables. Si insoutenables que l’on veut à tout prix être aimé. Ce besoin d’amour et d’accepta...

Après minuit / Wrong place, wrong time

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English version below Jen et Kelly ont donné à leur garçon Todd, 18 ans, la permission de rentrer à une heure du matin, le 30 octobre 2022. Jen vient de terminer de préparer la citrouille et surveille à la fenêtre un peu inquiète pour son Todd. C’est la première fois qu’il revient si tard et si elle est soulagée de l’apercevoir au bout de la rue, elle est horrifiée alors qu’il poignarde un passant devant ses yeux. Rapidement, Todd est arrêté et amené au poste de police. Jen et Kelly s’y rendent, mais se voyant refuser l’accès à leur fils, ils retournent chez eux pour essayer de se reposer avant de tenter leur chance à nouveau le lendemain. Mais voilà, quand Jen se réveille, elle entend Kelly et Todd parler dans la cuisine. A-t-il été libéré ? Elle jette un coup d’œil à son téléphone qui affiche la date du 30 octobre et non le 31. Tout se passe exactement comme la veille au matin. Elle comprend rapidement qu’elle est dans une boucle temporelle. À partir de cet instant, sa ...

Et j'ai cessé de t'appeler papa

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Ce petit bouquin à fait le voyage de la France au Québec l’été dernier dans les valises de ma belle-sœur. Il était temps que je le lise!   Le 2 novembre 2020 en pleine pandémie de COVID, lorsque le mari de Caroline Darian entend le message de sa belle-mère lui demandant de la rappeler en urgence au sujet de son beau-père, il pense tout de suite que ce dernier a dû être hospitalisé. C’est avec étonnement que le couple apprend que le père de Caroline a été arrêté pour avoir filmé sous les jupes de trois femmes. Mais ce n’était que la pointe de l’iceberg, car en fait, il a drogué et livré son épouse à d’autres hommes qui l’ont violée.   Ce que Caroline Darian nous raconte ébranle les certitudes à plusieurs niveaux. On apprend que la soumission chimique serait plus fréquente qu’on ne le croit et qu’elle n’est pas que l’apanage des inconnus dans les bars. Elle illustre de manière frappante le tiraillement et le sentiment de trahison ressentis, notamment par l’imbrication dans ...

48 indices sur la disparition de ma sœur

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Marguerite (M.) Fulmer est disparue en avril 1991. En 2011, sa sœur, Georgene (G.) revient sur cet événement et ce qui en a découlé sur 20 ans. M. l’aînée, au physique splendide, était une sculptrice et prof à l’université. Georgene (G.), a 6 ans de moins et une apparence qui correspond moins aux standards de beauté. Elle est viscéralement jalouse de M., plutôt misanthrope — elle est cuirassée au possible, elle garde une distance avec les gens — et son attitude la rend profondément antipathique. Puissance mille. Doutant du travail des policiers, qui pensent davantage à un départ volontaire de M., G. va tenter d’élucider ce qui est arrivé à sa sœur.    Ça m’a pris un certain temps à entrer dans l’histoire. J’ai toujours ce temps d’adaptation avec du Joyce Carol Oates. Son style est si idiosyncratique que j’ai besoin d’un moment pour m’immerger dans ses ambiances. Parce que du Oates, c’est souvent un peu abscons, on ne sait pas où elle veut nous mener, c’est le mystère...