Au-delà du mal

Ces derniers temps, j'ai lu plusieurs textes sur les tueurs en série. Pas l'un après l'autre, mais là on dirait que je les publie les uns après les autres. C'est un hasard. Je lis d'autre chose, je te rassure! 😋

Thomas Bishop a été interné à l’âge de 10 ans, après avoir assassiné sa mère. Après 15 ans à l’institut psychiatrique, il s’en évade. Ainsi en cavale il laisse libre cours à sa misogynie et devient un tueur en série glaçant, doté d’une redoutable intelligence.
 
C’est un texte saisissant, fouillé et dense où tous les angles sont explorés. D’abord, l’auteur prend bien le temps de placer les conditions de développement psychique de Bishop et la genèse du meurtrier misogyne qu’il deviendra (notamment que sa mère lui remplissait la tête d’atrocités dès un jeune âge et le battait). 
 
L’auteur démontre comment les individus au pouvoir (politiciens et mafieux) en font de la récupération politique et manipulent l’information pour servir leurs fins. On constate aisément comment à force de répéter quelque chose de faux, les gens finissent par la croire vraie.  
 
Le tout donne un ensemble presque parfait. J’ai noté quelques petites improbabilités. Comment se fait-il qu’une personne qui a passé plus de la moitié de sa vie en institution psychiatrique sache tout ce qu’il sait sur non seulement le crime et le meurtre, mais aussi sur des détails des mécanismes disponibles (point de courrier, services de messagerie, etc.) ? Stevens l’explique par les séries télé qui lui auraient tout appris. Voyons qu’on les laissait regarder des émissions sur les criminels ! Bon, on se dit que c’était une autre époque et peut-être qu’ils étaient moins rigoureux là-dessus, bien que ça m’étonnerait. 
 
Malgré tout cela, il ne m’a pas chamboulé. Je crois que c’est parce que je suis un peu blasée ces temps-ci. Je ne peux pas dire qu’il y a vraiment des longueurs, mais personnellement, je ne suis pas friande des livres de plus de 600 pages. Je ne suis pas la personne la plus patiente et bien qu’un roman soit très bon, je ne lis qu’entre 50 et 100 pages par jour et je n’aime pas passer plus d’une semaine dans un bouquin. Dans ce cas-ci, après 5 jours, j’ai eu hâte d’arriver à la fin. En fait, le récit est très cérébral. Je me plaisais quand je lisais, mais comme je n’étais pas émotivement stimulée, il me tardait de parvenir à la conclusion. Il n’en demeure pas moins que c’est une histoire captivante. 
 
Publié en 1979, Au-delà du mal est un des premiers romans sur les tueurs en série. J’ai lu plusieurs livres portant sur le sujet et celui-ci est sans contredit le mieux construit. Un pionnier du genre. Shane Stevens a une écriture d’une clarté aveuglante et tranchante comme un scalpel. Mais attention : âmes sensibles, s’abstenir !

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