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Affichage des messages du juin, 2024

Ma sœur, serial killeuse

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  « Ayoola m’appelle et prononce ces mots que j’avais espéré ne plus entendre : Korede, je l’ai tué»   Ainsi débute le roman dans lequel on suit Ayoola et Korede, deux sœurs qui vivent avec leurs mères au Nigéria. Ayoola, jeune et d’une beauté époustoufflante, a tendance à tuer ses amants et à appeler Korede pour que celle-ci l’aide à nettoyer la scène de crime et à se débarrasser du corps. Quand Ayoola s’intéresse à un collègue de travail de sa sœur qui en pince secrètement pour lui, les choses se compliquent.    C’est bien, sans plus. Je pensais qu’il y aurait plus de meurtres. Qu’on en apprendrait davantage sur Ayoola et pourquoi elle a l’impulsion de tuer ces hommes. On ne creuse pas particulièrement cet aspect-là. La focale du roman c’est la façon dont Korede vit avec ça. Ses doutes, ses remords, pourquoi elle est si loyale à sa sœur, la préférée de leurs parents.  Puis vers la toute fin, on apprend quelque chose sur Korede que j’aurais aimé qui soit exploité.   Sinon, ben, Ayoola

La septième lune, de Piergiorgio Pulixi

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« Eva, Mara et Vito Strega fêtent la naissance de leur nouvelle unité d’enquête dédiée aux crimes en série dans un hôtel de luxe au cœur du Supramonte sarde, lorsqu’ils apprennent que le corps sans vie d’une jeune fille a été retrouvé dans le parc de Lombardie. Clara Pontecorvo arrive la première sur les lieux, découvrant un crime atroce qui lui rappelle une autre affaire survenue en Sardaigne.  »    La première enquête du quatuor,   L’île des âmes , je ne l’ai pas lue. En fait, je ne savais même pas qu’il existait. Bref,   La septième lune   y réfère, mais j’ai quand même été capable de suivre sans trop être embêtée.     D’emblée, je dois dire que j’ai préféré  Le chant des innocents , un des précédents romans de Pulixi. Ici, l’histoire débute très lentement. Il y a une disparition, mais les policiers ne prennent pas au sérieux l’inquiétude de la famille, ce qui fait que le tout ne démarre pas vite. Ajouté à cela les parties entre Strega, Mara, Eva et Bepi, l’équipe de la nouvelle esc

Phallers

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Dans un futur proche, les viols sont toujours une problématique sociale. Or, on ne sait pas comment, mais des femmes et des jeunes filles ont développé la capacité de faire exploser les pénis. On les appelle les Phallers. Violette, 17 ans, se retrouve du jour au lendemain avec ce pouvoir. Affolée, par ce qui lui arrive, elle est littéralement enlevée par des femmes qui semblent savoir ce qui se passe avec elle.    Que faudra-t-il pour que les hommes cessent de commettre des viols ? Dans Phallers , Chloé Delaume imagine un moyen draconien, mais efficace, on le sent. Derrière le côté farfelu du roman, une sérieuse question se pose : que peut-on faire pour enrayer ce fléau ? Les (rares et généralement légères) peines de prison ne semblent pas endiguer cette quête de pouvoir masculin sur les femmes. Existe-t-il quelque chose qui serait plus efficace ?    Dans l’ensemble bien écrit, Phallers met en lumière la sororité et le sens de la communauté, des valeurs essentielles afin d’effectu

L'affaire du Golden State killer

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Le Golden State killer est l’auteur de 13 meurtres, avec plus de 50 agressions, de plus de 200 vols. Il entrait chez ses victimes la nuit, dérobait des bijoux (qu’il déposait dans la maison qu’il cambriolait ensuite), violait et tuait des femmes. Il a sévi sur une période de plus de 40 ans, sans être inquiété. Comment cela est-il possible ? Comment a-t-il pu confondre les services policiers ?   On n’est pas que dans les faits, mais également dans le ressenti de l’enquêteur Richard Shelby. Tous ceux qui ont travaillé à élucider les meurtres sur toutes ces décennies ont été marqués. Et pas que les policiers, mais aussi Michelle McNamara, la chroniqueuse  true crime  et femme de l’acteur Patton Oswald. Elle était obsédée par cette histoire qu’elle tentait de résoudre. Elle a fini par s’enlever la vie en 2016 et son mari est convaincue que cette traque l’a consumée.  I’ll be gone in the dark , le livre et la série télé du même nom portent justement sur cette quête éperdue. Deux ans plus ta

Le mal en personne

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~~~~~~~ Résumé de l’éditeur ~~~~~~~   Condamné à vingt et un ans de réclusion pour le meurtre, assorti de viol et d’actes de torture, de plusieurs jeunes femmes, Tom Kerr purge sa peine. Lors d’une reconstitution près de la forêt d’Eftanglandet à laquelle il a accepté de participer, il réussit à s’enfuir malgré des mesures de sécurité renforcées. Manifestement, il a bénéficié d’une complicité. Tout désigne celui que les journalistes ont surnommé « l’Autre » et qui pourrait bien être encore plus dangereux. William Wisting, qui était responsable de l’opération, va devoir non seulement faire face à une sournoise enquête en interne, mais surtout retrouver au plus vite un criminel d’une espèce à part : un individu mû uniquement par le désir et le plaisir de faire le mal. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~ D’emblée, je réponds à ta question : oui, c’est un livre qui s’inscrit dans une série d’enquêtes, et non, on ne sent pas qu’il s’agit d’un septième tome. Il n’y a pas de moments d’incompréhension. Il lit

Une exécution

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Prépare ta wish list d'été! Ce titre sort en format poche au Québec le 21 juin Oh que c’était addictif!   L’exécution d’Ansel Packer aura lieu dans 12 heures. Pendant que les grains de sable s’écoulent dans le sablier, le meurtrier passe en revue sa vie. Ses pensées sont accompagnées de celles de trois femmes ayant eu un rôle dans son existence. Sa mère, son ancienne conjointe, puis l’enquêtrice qui a travaillé si fort pour l’écrouer.    J’ai été accrochée dès la première page. Les thrillers psychologiques à portée sociale, c’est totalement ma tasse de thé. Mais je dois t’avertir que cette lecture fut troublante à plusieurs égards ! Bien sûr à cause des crimes commis, mais aussi de l’enfance du meurtrier et des réflexions soulevées.    Ce qu’Ansel a vécu tout petit est atroce. Ces situations ont-elles contribué à en faire l’être exempt d’empathie qu’il est ou quelque chose était-il déjà là, dans son code génétique ? Aurait-il été possible d’éviter qu’il les assassine ?   La partie

Et pourtant, je m'élève / And Still I Rise

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Maya Angelou est une poétesse phare des États-Unis ainsi qu’une des grandes voix de la culture afro-américaine qui fut engagée dans le mouvement des droits civiques. Ses textes parlent d’amour, de féminité, de liberté et du courage. Elle aborde aussi les rêves perdus, la vie dans le sud du pays, et j’en passe.    Le recueil est divisé en trois parties :   T ouche-moi, vie, sans douceur; En voyage; Et pourtant, je m’élève.   J’ai aimé trop de titres pour les nommer, mais je peux tout de même souligner  Femme phénoménale  et son iconique  Still I rise  — Et pourtant je m’élève  (que j’ai envie de me faire tatouer depuis des années) est une ode à l’assumation de soi, peu importe les tentatives des autres de nous faire taire ; peu importe les défis, les troubles. À lui seul, il vaut l’achat de ce petit, mais combien puissant recueil de poésie !  Quel plaisir de lire les mots vibrants de Maya Angelou, tant en français qu’en anglais ! Traduire de la poésie est toujours délicat. Inévitablemen