Phallers

Dans un futur proche, les viols sont toujours une problématique sociale. Or, on ne sait pas comment, mais des femmes et des jeunes filles ont développé la capacité de faire exploser les pénis. On les appelle les Phallers. Violette, 17 ans, se retrouve du jour au lendemain avec ce pouvoir. Affolée, par ce qui lui arrive, elle est littéralement enlevée par des femmes qui semblent savoir ce qui se passe avec elle. 

 

Que faudra-t-il pour que les hommes cessent de commettre des viols ? Dans Phallers, Chloé Delaume imagine un moyen draconien, mais efficace, on le sent. Derrière le côté farfelu du roman, une sérieuse question se pose : que peut-on faire pour enrayer ce fléau ? Les (rares et généralement légères) peines de prison ne semblent pas endiguer cette quête de pouvoir masculin sur les femmes. Existe-t-il quelque chose qui serait plus efficace ? 

 

Dans l’ensemble bien écrit, Phallers met en lumière la sororité et le sens de la communauté, des valeurs essentielles afin d’effectuer des changements sociaux. Matière à réflexion, mais également divertissant, c’est une lecture « légère », mais qui fut un peut lourde pour moi. C’est-à-dire que le ton est plutôt engageant, mais j’ai trouvé l’histoire parfois perturbante au niveau des valeurs morales. J’étais émotivement épuisée à la fin, à force de me demander si j’étais correct avec la proposition de l’autrice. Je m’interrogeais à savoir si répondre à la violence par la violence était une bonne idée. Est-ce que le texte ne donne pas raison aux misogynes ? Est-ce que, est-ce que, est-ce que ? Est-ce que je suis mal à l’aise parce que j’ai internalisé certains stéréotypes de genre ? Si c’était des hommes qui avaient ces comportements, est-ce que j’aurais perçu ça de la même manière ? Peut-être, peut-être pas. Je dois avouer que je n’ai pas de réponse à ces questions. Heureusement, l’autrice évoque les implications de tels gestes au point de vue moral et légal. 

 

Petit bémol, Violette est vite revenue sur ses réticences et à mon avis, c’est peu crédible, parce que celles-ci étaient très fortes. Bien sûr, on ne peut passer 100 pages sur sa résistance. Il aurait juste fallu trouver une solution autre comme marquer un écart de temps entre deux chapitres (par exemple 3 mois plus tard) ou écrire un personnage avec moins de méfiance. 

 

Phallers est un genre de satyre et m’a rappelé The Power, la série sur Prime où les jeunes filles avaient développé un organe, qui leur permet d’électrocuter les gens. 

 

Ce roman t’intrigue-t-il ? Penses-tu le lire ? Dis-moi tout ! 

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