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Le chant des innocents

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Voilà un roman qui démarre sur les chapeaux de roues ! La police se présente sur une scène de crime et trouve une adolescente de 13 ans en train d’asséner des coups de couteau à sa victime, un sourire sadique aux lèvres. Les hommes de loi sont tout autant dégoûtés que déroutés. Ils ne sont cependant pas au bout de leur peine, car le scénario continue de se produire et de nouveaux meurtres sont perpétrés par de jeunes adolescents les jours suivants.   Qu’est-ce qui est le lien entre ces meurtriers ? Qu’est-ce qui les pousse à agir ? Teresa Brusca demande l’aide de son collègue suspendu Vito Strega afin de faire la lumière sur ces homicides et sauver d’éventuelles futures victimes.   Ça se lit hyper rapidement, la majeure partie du texte étant des dialogues. À cela s’ajoutent de très courts chapitres (en moyenne deux pages) et l’on dévore le roman avec plaisir. L’intrigue est captivante, l’écriture efficace, les personnages ont du corps, il n’y a aucune description superflu...

Qimmik

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Qimmik  nous transporte dans le Grand Nord auprès de la communauté inuit. C’est un roman à double temporalité. D’une part, on est avec Saullu durant les années 60. D’autre part, on suit Ève, une jeune avocate de Montréal qui s’est vue attribuée par son cabinet, la défense d’Uqittuq Ainalik, qui est accusé du meurtre de deux policiers retraités sur la Côte-Nord.   Histoire d’un peuple, mais aussi d’un territoire, immense et splendide,  Qimmik  nous en apprend beaucoup sur ce peuple qu’on connaît très peu. Particulièrement contemplatif à cause de la solitude propre au mode de vie inuit, le roman   nous immerge au cœur de la nature si belle et si redoutable à la fois. Puis il y a ces autres personnages importants, les qimmik (chiens d’attelages) qui sont indispensables à la survie de la nation inuit, nomade qui doit parcourir d’énormes étendues en raison de la recherche de nourriture.    Leitmotiv dans l’œuvre de Jean, se trouvent les conséquences de...

Points de fuite

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Quand une fillette de 5 ans est kidnappée, dans les années 1990, les tensions entre deux familles, les Lavoie et les Lazarre, prennent des proportions gigantesques. Alice, la grande sœur de la petite est policière à la SQ, fait des choix lourds de conséquences et est suspendue. Ne pouvant rester dans l’attente, elle mène l’enquête pour retrouver sa sœur. Ce faisant, elle découvrira des secrets qu’elle n’aurait pu imaginer.   Cette fois-ci, Martin Michaud nous transporte dans le monde des arts. Il s’est quelque peu inspiré du vol du siècle, qui a eu lieu en 1972, au Musée des beaux-arts de Montréal. Dans son histoire, il est question d’un tableau (fictif) qui aurait été dérobé à cette époque. Ainsi, il nous plonge dans l’univers des arts avec trafiquants et des faussaires.    Premier tome d’un triptyque,  Points de fuite  démarre sur les chapeaux de roues. Le lecteur est servi en rebondissements, car ils sont nombreux du début à la fin. J’ai cependant e...

Triste tigre, de Neige Sinno

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C’est sûr que l’ancienne sexologue que je suis allait lire ce bouquin!   Premièrement : ce début ! J’ai trouvé ça fort intéressant qu’elle commence par le portrait de son agresseur (son beau-père, alors qu’elle se questionne sur ce qui s’est passé dans sa tête. C’est un aspect que l’on voit rarement dans les témoignages. En fait, ce n’est pas pour comprendre d’un point de vue empathique, mais factuel, ce qui fait en sorte qu’une personne devienne un pédophile incestueux.   Afin de tenter de comprendre ce qui lui est arrivé, elle a cherché des réponses dans la littérature et partage ce qu’elle en a retenu. Tout au long du livre, elle étaye ses propos de citations d’auteurs, de philosophes. C’est un témoignage qui tend un peu vers l’essai, car elle a lu beaucoup sur sujet et exprime son opinion sur la problématique à la lumière de ses lectures et de son expérience. Elle fait d’ailleurs une brillante analyse de Lolita de Nabokov tout en traçant des liens avec son vécu. Aussi...

Les détectives du vivant

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Recruté de force, sous peine qu’on s’en prenne à sa famille, R. intègre la Société des Détectives du Vivant (SDV). Il s’agit d’une obscure organisation qui, pour stimuler la littérature, provoque à peu près tous les troubles du monde. Car, selon elle, de la douleur provient la littérature. Sa mission est donc d’optimiser la souffrance pour produire des textes de qualité.     Les détectives du vivant  est un roman insolite où l’auteur, d’une écriture maîtrisée et certes bien littéraire, entraîne le lecteur dans une aventure étrange. R., au début réfractaire à ses mandats, se ralliera-t-il à la cause de la SDV ? Jusqu’à quel point ?    Une œuvre déroutante, parfois un tantinet opaque, dans laquelle j’ai vraiment embarqué qu’à la moitié. Je crois que je cherchais à comprendre où Rodriguez-Lefebvre allait nous amener. Le postulat de base du roman étant plutôt perturbant. Et j’étais peut-être un peu fatiguée aussi, en début de lecture !    On en ressort ave...

La trinité des crinquées

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Depuis mon arrêt de travail, il y a plus de 10 ans, je lis rarement de la littérature  feel good . Avant, dans le cadre de ma profession, je voyais des gens avec toutes sortes de vécus pas faciles et j’avais besoin de quelque chose de léger, côté bouquins, pour me permettre de décrocher de la souffrance. Après, ma capacité à lire des textes plus bouleversants a grandi et j’avoue m’être tourné vers ce genre de livres uniquement. Mais voici que pour la rencontre de mon club de lecture de septembre, il faut parler un livre  feel good . J’ai presque failli ne pas le faire. Puis, lors d’une visite en librairie, j’ai aperçu ce roman sur un cube à l’entrée. Je l’avais vu quelques fois sur le site Internet des libraires et le titre m’avait attiré. Sans compter que le sujet a carrément interpellé l’ancienne sexologue qui gît dans mon corps.    Dans cette quatrième fiction d’Anne-Marie Desbiens, on rencontre trois femmes à trois moments différents de leur vie. Il y a...

Le compte est bon, de Louis-Daniel Godin

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Le compte est bon , de Louis-Daniel Godin, illustre bien pourquoi j’abandonne rarement un livre. Parce que parfois il y a des éléments qui nous dérangent, mais quand on arrive à la fin, tout se met en place et on finit par apprécier la lecture malgré quelques irritants.     C’est que le roman de Godin est un exercice de style pur et dur. Cela veut dire qu’il peut ne pas plaire. Entre autres en raison de la quantité importante de répétitions, des phrases presque scandées, d’une narration qui alterne du on/nous au je, des chiffres pour dénombrer les chapitres qui sont intrigants. Je dois avouer que j’ai sauté des lignes, quand je trouvais qu’il y avait trop de redites à mon goût.    Louis-Daniel (vous comprendrez qu’il est ici question d’un roman autofictionnel) est obsédé par les écarts (que s’est-il passé durant les cinq jours entre sa naissance et son arrivée dans la famille), les coïncidences, la dette. Il cherche à cerner qui il est, de qui il « retient ...