Avec une minute de battement
André Marois nous plonge, avec son roman, dans un futur ou plutôt dans une réalité parallèle à la nôtre. Officiellement identifiée à la fin des années 1950, «la Fonction», à usage unique, permet à tout un chacun de revenir dans le temps à hauteur d’une minute, permettant ainsi de modifier ce qui s’est passé.
Par l’entremise de Frank, un ancien militaire reconverti en garde du corps, l’auteur présente l’influence et les abus que pourrait entrainer une telle option. Après avoir utilisé sa «Fonction» pour effacer une horreur qu’il a commise, Frank doit vivre avec sa conscience. Et c’est là que se trouve la principale réflexion du livre. Pouvoir effacer un événement peut paraitre alléchant, mais il faut vivre avec les conséquences de l’acte même si la personne l’ayant réalisé est la seule à le connaître.
Bien qu’il eut été facile de tomber dans une représentation manichéenne du bien et du mal, la vie est décrite telle qu’elle est, constituée de zones grises. On y retrouve des personnages idéalistes, déchirés, sombres et parfois même franchement désaxés. Au travers du club des fonctionnalistes, l’auteur nous mène par la bande à la réflexion sur nos actes, nos désirs et leurs conséquences.
C’est un livre constitué de chapitres courts qui se lit très bien. Il est agréable et recèle une dynamique captivante. Bien qu’étant un roman basé sur une facette surréaliste de la vie — «la Fonction» — l’univers décrit et la pensée qui en ressort sont loin d’être de la science-fiction, mais simplement un léger décalage de notre univers habituel.
Dominique de Leeuw
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